Jérémy Perbet: "Je dois assumer mon numéro 10"

Sans marquer ? Oui, sans marquer. Car pour une fois, ce n’est pas dans son rôle de finisseur hors pair que l’attaquant français s’est distingué. Mais bien dans son jeu dos au but, dans sa prise d’espace, dans son jeu dans les intervalles, dans ses déviations… Bref, dans un domaine qui, a priori, n’est pas le sien.

Jérémy, on n’a pas l’habitude de vous voir jouer dans cette position de deuxième attaquant. Mais vous avez prouvé que vous saviez le faire.

"Je dois peut-être assumer mon numéro 10 ( rires ). Ma mission dépend évidemment de ce que le coach me demande de faire. Il y a deux ans, par exemple, j’avais un rôle tout à fait différent où il me demandait d’être à la réception des actions. Ici, avec Victor ( Osimhen ), on se doit d’être complémentaire. Il a des qualités de profondeur et on a réussi à bien combiner. C’est un rôle que j’aime bien et physiquement je me suis très bien senti. C’est de bon augure pour la suite."

Cela fait drôle de vous voir, vous, le buteur, prendre du plaisir en aidant autant l’équipe.

"Oui, même si je ne prendrai jamais autant de plaisir qu’en marquant un but ( sourire ). Et je suis d’ailleurs un peu frustré de ne pas en avoir mis un, mardi. Mais voilà, j’ai toujours répété que j’aimais vraiment Charleroi, que j’avais fait beaucoup de choses pour revenir ici. Et le plus important est de me mettre au service du collectif. Donc oui, j’ai pris du plaisir. Je suis aussi à un âge où je dois en prendre car les matches ne continueront pas durant des années et des années. Même si je me sens bien, c’est le parfum de victoire qui est le plus important."

Une victoire grâce à laquelle vous avez marqué des points, même sans marquer de but, dans votre quête d’une place de titulaire.

"Je crois que ce que j’ai démontré ces dernières semaines à l’entraînement et lors de mes montées au jeu m’a permis de retrouver les joies d’une titularisation Ce n’était pas forcément évident : je devais démontrer, en peu de temps, que je pouvais faire partie de l’équipe. Je savais qu’à un moment ou l’autre le coach ferait appel à moi. Bien sûr, tout n’a pas été parfait mais le plus important, c’est qu’on ait réussi à se trouver offensivement. Et défensivement, ce nouveau système nous a permis de nous rassurer."

Un système que vous avez déjà connu à Gand.

"Oui, même si on jouait plus avec une pointe. Et les joueurs de côté prenaient la profondeur. Ici, c’est un peu différent car Victor ( Osimhen ) et Cristian ( Benavente ) sont des joueurs axiaux. Mais avec le mouvement qu’ils peuvent apporter, cela me donne la possibilité de donner de bons ballons. Et aussi de marquer, même si je n’y suis pas parvenu face à Saint-Trond. D’ailleurs, cela fait un moment que je n’ai pas marqué et il faudrait quand même remédier à cela le plus rapidement possible ( sourire )."

Mazzù: "Son attitude est excellente"

Felice Mazzù a été impressionné par Jérémy Perbet à l’entraînement.

La prestation de Jérémy Perbet face à Saint-Trond a fait un heureux : Felice Mazzù. Le coach carolo s’est d’ailleurs félicité du choix de repositionner légèrement le buteur français.

"J’en ai parlé avec lui et il a fait un gros match car il a travaillé et s’est mis au service de l’équipe", expliquait le T1 zébré en conférence de presse, ce jeudi. "Ce qu’il nous a manqué, dans les matches précédents, c’est le liant entre la ligne d’attaque et la ligne médiane. Et dans cet aspect du jeu, Jérémy a fait beaucoup de bien. Il a ses qualités et ses défauts mais c’est un joueur très intelligent dans son positionnement. C’est d’ailleurs pour ça qu’il a beaucoup marqué dans sa carrière. Et mardi, il aurait d’ailleurs mérité un but."

Mais qu’importe, finalement. "Son attitude depuis le début de la saison est excellente", poursuit Mazzù. "Il a accepté sa situation et a compris que la concurrence était forte à son poste. Au lieu de tomber dans l’égoïsme, il s’est mis au service de l’équipe. Quand un joueur comprend cela, il fait un bon match le jour où on le relance."

surtout quand il se défonce à l’entraînement. "Il sortait de deux bonnes semaines d’entraînement et il m’a poussé à choisir ce système à deux attaquants. Avec Victor, on l’a trouvé assez complémentaire. D‘ailleurs, même s’il n’a pas marqué, Osimhen a, lui aussi, réalisé l’un de ses meilleurs matches, face à Saint-Trond. Il s’est adapté au positionnement de Jérémy, il a fait des appels dans les espaces, il a apporté de la verticalité. En termes d’intelligence de jeu, c’était très bien." Et c’est de bon augure pour la suite...