Fabien Debecq, le président carolo, fait le bilan: "Rater les playoffs 1 demeure un échec"
Avant la rencontre décisive qui peut offrir un ticket européen à Charleroi, son président, Fabien Debecq, se montre positif : "Notre saison est réussie, il ne manque que la cerise sur le gâteau."
- Publié le 25-05-2019 à 06h44
- Mis à jour le 25-05-2019 à 07h11
Avant la rencontre décisive qui peut offrir un ticket européen à Charleroi, son président, Fabien Debecq, se montre positif : "Notre saison est réussie, il ne manque que la cerise sur le gâteau." C’est avec un large sourire jusqu’aux oreilles et une grande joie que, mercredi soir, Fabien Debecq, le président du Sporting Charleroi, a quitté le stade des Éperons d’or. Grâce, notamment, à un Victor Osimhen des grands soirs, les Zèbres ont décroché face aux Courtraisiens le droit de disputer le barrage pour l’Europe, ce dimanche (14 h 30), face à L’Antwerp. Quelques heures avant cette grande échéance pour le matricule 22, l’entrepreneur carolo est sorti de l’ombre dans laquelle il aime être pour évoquer la situation de son club.
"Mon rôle en retrait me convient parfaitement" , explique le président hennuyer. "C’est celui que je voulais à la reprise du club il y a six ans. Même si le football est un sport très populaire, qu’il est excitant, je reste à ma place. Tout se passe bien comme cela, chacun fait son job. Et j’ai à côté de moi un cheval de course qui se nomme Mehdi Bayat. Il n’arrête jamais. Toute cette énergie, cette adrénaline, c’est quelque chose de naturel chez lui. Parfois je dois lui dire : ‘Calme-toi un peu !’ Les années passent vite, il a franchi la barre des 40 ans, il faut faire un peu attention. Même si 40 ans, c’est encore tout jeune. Si à 70 ans il est encore comme cela, on s’inquiétera. Il a besoin de cela pour vivre. C’est son oxygène. S’il n’a pas de challenge, il est tout perdu. C’est un homme de challenges."
Tout comme son président, qui a mis un peu de temps avant de digérer l’absence de Charleroi dans les playoffs 1.
"C’est toujours un échec de ne pas être dans les playoffs 1. Quand on regarde l’historique depuis la reprise du club, on est allés trois fois en PO1 et on a gagné deux fois les PO2. Cette saison, c’était une grosse désillusion de ne pas finir la phase régulière dans le top 6. Mais on a montré dans les playoffs 2 que notre niveau est celui d’une équipe des PO1."
Et même si Charleroi va au bout de son pari en décrochant l’Europe via les playoffs 2, Fabien Debecq ne changera pas d’avis : "C’est toujours plus motivant de se retrouver parmi les six meilleurs clubs de Belgique."
Ce qui n’empêche pas le dirigeant du Sporting de vouloir faire la fête dimanche en fin d’après-midi.
"Mais ce ne sera pas facile. L’Antwerp est une équipe solide avec un gros mental. Mais on va montrer, ce dimanche, tout ce qu’il y a dans nos tripes et tout faire pour gagner. On veut aller chercher ce ticket européen. Cette rencontre est très importante pour le club, pour nos supporters et pour la Ville de Charleroi. On veut montrer que Charleroi n’était pas ridicule dans ce championnat malgré sa présence en playoffs 2. Si l’on gagne, on va remettre l’église au milieu du village. Pour moi, la saison est déjà réussie depuis quelques matchs. Je ne me base pas que sur les résultats. Je parle de la mentalité du groupe, de la façon dont les joueurs se donnent, de la manière dont le coach a pu redresser une situation un peu compliquée à certains moments. Je trouve qu’il y a de nombreux ingrédients positifs cette saison."
Qui a pourtant été faite de hauts et de bas. Avec un Sporting qui a raté son début de campagne et qui a couru derrière une qualification pour les PO1 pendant plusieurs mois.
"Mais à chaque fois qu’il y a eu un petit coup dur au club, on est parvenus à rebondir. Le coach et son staff ont redressé, à chaque fois et de manière exceptionnelle, les situations plus délicates. La dernière preuve de cela est notre succès dans la finale des PO2. Dans ce championnat, j’ai connu des petits stress négatifs à la suite des résultats qui n’étaient pas toujours ceux attendus. Mais on ne peut pas parler d’inquiétude."
Et ce dimanche, depuis la tribune principale du Bosuil, Fabien Debecq vivra avec une passion réservée le match de son équipe.
"Lors des rencontres je reste assez serein car on ne peut rien faire pour changer les événements. Mais je suis un peu stressé quand même, mais je ne le montre pas trop. Si l’on n’arrive pas à gagner à l’Antwerp, je pense que la saison aura quand même été bonne. Si l’on peut avoir la cerise sur le gâteau, ce serait parfait."
"Je suis fier de nos supporters"
Dès avant la victoire contre Courtrai, le président Debecq a eu un grand motif de satisfaction avec la présence dans le stade du KVK de plus de mille fans carolos en furie…
“C’est vraiment notre 12e homme. À Courtrai, c’était une grande joie pour moi de voir que nos fans s’étaient déplacés en masse. J’étais très fier de les voir là et ils ont fait beaucoup plus de bruit que les supporters de Courtrai. Je suis plus que fier de cette ferveur. Si l’on retourne quelques années en arrière, il n’y avait même pas à Charleroi le nombre de supporters présents à Courtrai.”
Des supporters qui ont aussi montré leur courroux au début des PO2 après le zéro sur six du Sporting.
“Ils avaient raison. La façon dont ils ont exprimé leur déception a représenté un boost mental pour tout le monde et notamment pour les joueurs. Finalement, je les remercie. Ces supporters, c’est l’âme du club. Le Sporting ne nous appartient pas, on est là de passage. Le club appartient aux supporters et à la Ville.”
"Un départ de Felice ? Je n'ai pas peur"
Depuis la reprise du club, le trio Debecq-Bayat-Mazzù fonctionne à merveille. Cette saison, le coach du Sporting n’a pas caché qu’il n’était pas contre un départ et son nom est régulièrement cité du côté de Gand, notamment. Une situation qui ne perturbe pas trop Fabien Debecq : "Sans se focaliser sur le cas de Felice, je pense que personne n’est irremplaçable. Que cela soit dans un club de football ou dans une entreprise. Felice a apporté beaucoup au club et peut encore apporter énormément. C’est une pièce maîtresse du club, un super gars. Quand les résultats ne sont pas bons, je sais qu’il ne dort pas bien. Il prend son métier à cœur. Il ne faut pas se mettre dans une situation de stress ou de peur en se demandant régulièrement si Felice va partir un jour. L’idéal, c’est que tout le monde reste, que tout le monde performe bien et que tout se passe bien. Mais bon, ce n’est pas toujours évident."
"Maintenant, on peut repousser des offres..."
Le président voudrait garder Penneteau et apprécie les prestations de Riou…
Une fois le match à l’Antwerp terminé, il sera temps pour les dirigeants carolos de préparer la prochaine saison. “Il va y avoir des mouvements comme dans les autres clubs, explique Fabien Debecq. Tout ce qui est transfert est géré par Mehdi et depuis la reprise du club je n’ai rien à lui reprocher. On est prêt et on va agir en fonction du marché, des offres, des besoins. On n’est pas stressé.”
Avec des dossiers qui attireront un peu plus l’attention que d’autres. Comme celui de Victor Osimhen… “Personne n’y croyait et maintenant Victor ne passe plus inaperçu. Avec le mercato qui se profile des offres pour lui et d’autres vont arriver. Je ne peux pas deviner les opérations qui vont se réaliser mais de notre côté on fera tout pour garder un noyau solide. Regardez le bilan financier de Charleroi et vous verrez que le Sporting peut se permettre, maintenant, de repousser des offres intéressantes pour ses joueurs.”
Un autre cas qui intéressera les fans carolos c’est celui de Nicolas Penneteau qui est en fin de contrat.
“Nicolas c’est quelqu’un que l’on doit garder. C’est du bonheur de travailler avec lui. On va voir ce que l’on va faire car il a eu quelques blessures cette saison. Penneteau et Riou ce ne sont pas un numéro 1 et un numéro 2. Ce sont deux titulaires en puissance. Riou est arrivé à Charleroi pour être n°1 mais est resté dans l’ombre de Nicolas. Et ici sur quelques matchs, il a montré tout son potentiel. Tous les deux ont le même objectif et ils affichent une bonne mentalité avec l’envie de faire gagner le groupe.”
"On fera tout pour jouer l'Europe à Charleroi"
En cas de qualification, le Sporting ne veut pas jouer ses matchs à domicile à Louvain.
Pour obtenir sa licence européenne, le Sporting Charleroi devait reprendre dans son dossier un stade de grade 4 pour ses matchs à domicile. C’est pour cela que les dirigeants hennuyers ont trouvé un accord pour référencer le stade de Louvain. Mais en cas de qualification, l’Europe passera bien par le Mambourg. C’est en tout cas le vœu du président.
“On fera tout pour jouer l’Europe à Charleroi. Nos supporters méritent cela.”
Dans les faits, cela semble assez réalisable. Pour l’Uefa, le Mambourg actuel est catalogué de grade 2. Ce qui est suffisant pour accueillir un match lors du deuxième tour préliminaire de la Coupe de l’Uefa où le Sporting pourrait entrer en lice. Si les Zèbres passaient ce tour et le suivant, il ne pourrait jouer at home que dans un stade de grade 3.
Les travaux pour obtenir ce label ont déjà été réalisés à Charleroi et il suffirait d’une inspection de l’Uefa pour acter ce changement de statut.
Et si Charleroi se montre hyper-performant et décroche sa place dans les poules de l’Europa League, il faudra pour certains matchs contre des grosses cylindrées proposer un stade de catégorie 4. Ce qui demanderait aux dirigeants du Sporting de trouver des solutions au niveau, surtout, de l’accueil des VIP et de la presse.