Enquête sur les stades belges: Mehdi Bayat le sait, "sans projet sportif, on aurait stagné"
Charleroi est une des belles réussites avec 39,73 % de spectateurs en plus depuis la reprise du club.
- Publié le 18-01-2019 à 15h16
- Mis à jour le 18-01-2019 à 15h17
Charleroi est une des belles réussites avec 39,73 % de spectateurs en plus depuis la reprise du club. La success story de Charleroi transparaît dans les chiffres. Les Zèbres se posent désormais en équipe du sub-top au niveau des résultats.
Ils sont sixièmes en moyenne au classement ces dernières années. Du côté de l’assistance au stade, ils sont presque aussi bons que sur le terrain avec une septième place derrière le big 5 et l’Antwerp.
Le plus étonnant est que le stade est le gros point faible de Charleroi depuis des années. On a beaucoup parlé de mauvais service, de manque de confort, de souci au niveau des toilettes.
Mehdi Bayat a fait au mieux pour mettre des sparadraps sur les soucis les plus urgents et a fait réduire la taille du stade (anciennement 22 000 places) pour que l’ambiance soit plus chaude et pour réduire l’impression de vide.
"Mais c’est le projet sportif qui a tout fait", martèle le directeur général du club. "Sans les bons résultats et l’envie de devenir un club de référence en Belgique, on serait toujours à 6 000 ou 7 000 personnes au stade."
Depuis le retour parmi l’élite, Charleroi peut compter sur 9 473 supporters en moyenne dans le stade. C’est près de 40 % de mieux qu’il y a 10 ans, avant que le club ne descende en D2.
Mehdi Bayat a rénové les tribunes VIP et les lieux qui avaient besoin d’un coup de frais, notamment certaines toilettes qui laissaient à désirer. "Cela reste loin d’être parfait", concède-t-il honnêtement. "Mais voir qu’on a une moyenne qui a tant augmenté me fait vraiment plaisir. Les tribunes sont bien garnies et les VIP full à chaque fois."
S’il n’investit que par petites touches discrètes, c’est parce qu’un projet plus ambitieux lui trotte en tête depuis un moment. Retravailler le Mambourg est difficile. Rien n’a été pensé en termes de modernité et l’emplacement, bien que central, laisse peu de place à un complexe qui va au-delà d’un simple stade de football.
"Le stade est une nécessité", dit-il. "C’est un projet coûteux mais qui portera ses fruits. J’en suis persuadé. Si nous parvenons à 15 000 ou 16 000 personnes de moyenne, cela changera la donne pour le club au niveau de l’image, des finances et donc du sportif."
Il prend en exemple la référence belge : La Gantoise. "Le club a changé de statut une fois son nouveau stade construit. C’est un modèle mais je ne veux pas m’arrêter à ce qu’on fait en Belgique. L’Allemagne est au top en termes de stades et de public. C’est un modèle. Venir au stade doit être un spectacle et il faut que les gens restent."
Les pensionnaires de Bundesliga ont également pensé leurs stades comme des enceintes multifonctions. Capables d’accueillir des événements, commerces, hôtels ou restaurants en permanence ou par one-shot.
Mehdi Bayat table également sur sa situation géographique. Charleroi est une des plus grandes villes du pays et il y a peu de concurrence autour. "Nous sommes tout seul en plein milieu de la Wallonie. C’est idéal. Notre zone peut aller de Mons à Namur en passant par le Brabant wallon ou Mariembourg. C’est un potentiel presque unique." Restera à convaincre les habitants de ces régions de sauter le pas.