Dorian Dervite se présente: "Je ne veux pas rester une doublure"
- Publié le 02-08-2018 à 06h46
- Mis à jour le 02-08-2018 à 06h47
Le Français Dorian Dervite désire s’imposer dans la défense centrale du Sporting La blessure de Gjoko Zajkov (pubalgie) a poussé la direction du Sporting à se trouver un nouveau défenseur central droit. En transférant l’expérimenté Français (30 ans) Dorian Dervite, libre depuis la fin de son contrat à Bolton, les Hennuyers ont signé un joueur qui pourrait ne pas se contenter longtemps d’un simple rôle de doublure dans l’ombre de Javier Martos. Présentation…
Comment avez-vous vécu votre première semaine à Charleroi ?
"J’ai de très bonnes sensations au sein du groupe. Je me suis facilement adapté. Il faut dire que mes équipiers sont conviviaux. J’ai découvert une très bonne ambiance. Au niveau des entraînements, je n’avais pas fait de préparation avec un groupe, j’ai dû bosser un peu plus dur. Mais physiquement, je me sens bien. Quand la saison a été terminée en Angleterre, j’ai coupé pendant deux semaines. Après, j’ai suivi un programme quotidien. J’ai téléphoné au préparateur physique de Bolton pour qu’il me donne des exercices. Donc physiquement je suis bien même si je n’ai pas bossé avec une équipe, ce qui est quand même mieux."
Comment avez-vous vécu cette période où vous n’aviez pas de club ?
"Au début je parlais avec mon agent qui me disait que des pistes existaient à l’étranger. Mais c’était surtout des pistes exotiques comme Chypre, l’Australie, le Japon. Mais mon objectif principal c’était de me rapprocher de ma famille qui est de Lille. Je voulais attendre le bon challenge et la bonne opportunité pour revenir près de chez moi. La proposition de Charleroi était dans ce sens idéale."
Pourquoi vouliez-vous revenir près de chez vous ?
"Je suis parti de Lille à Tottenham quand j’avais 17-18 ans. Cela fait donc 12 ans que je suis loin de chez moi. J’avais l’impression d’avoir fait le tour."
Vous arrivez à Charleroi avec l’étiquette de doublure de Javier Martos mais en fait vous n’avez pas le profil d’une doublure ?
"J’ai signé ici comme doublure mais ce n’est pas mon objectif de demeurer une doublure. Mais dans un sens cela me convient aussi. Car comme je n’ai pas fait de préparation physique avec un groupe, je vis seulement ma première vraie semaine d’entraînements. Avoir un peu de temps pour m’adapter à mes équipiers, au style d’entraînements, à votre championnat, ce n’est pas négatif. Mais attention je veux être prêt physiquement le plus rapidement possible pour jouer."
À Charleroi vous serez en concurrence avec Javier Martos, le capitaine de l’équipe, qui est un monument au club et qui est un peu le relais de l’entraîneur sur le terrain. Vous savez cela ?
"J’accepte cela et je le savais en signant. En une semaine, j’ai déjà vu que Javier Martos est quelqu’un qui impose le respect, il est courtois et gentil. La concurrence sera saine et cette concurrence est une bonne chose pour l’équipe. Chacun devra repousser ses limites pour jouer. Et de toute façon, partout où je suis passé la concurrence était féroce. C’est comme cela, c’est le football et il faut l’accepter. Je vais tout simplement attendre ma chance."
Javier Martos est aussi un organisateur dans la défense du Sporting. Pouvez-vous aussi endosser ce rôle ?
"Je suis capable de diriger une défense. En Espagne et en Angleterre, comme ma langue maternelle n’était pas la langue utilisée, c’était plus compliqué même si je le faisais. Ici, ce sera en français, ce sera plus facile et plus naturel. Mais je ne vais pas me forcer."
Est-ce que cela vous arrange que le club n’ait pas besoin de vous directement ?
"Si on me demande de jouer, je vais le faire, il n’y a aucun problème. Et j’ai envie de jouer le plus rapidement possible. Mais avoir un peu de temps pour m’habituer au championnat et à tout le reste cela m’arrange aussi."
Vous avez le physique d’un défenseur central mais vous aimez aussi jouer au football ?
"J’ai fait ma formation à Lille où on travaillait bien tactiquement et où on demandait des relances propres. Après je suis passé en Espagne où jouer propre de derrière est une obligation."
Le parrain du fils de William Dutoit
Le nouveau défenseur carolo a sondé son meilleur ami avant de signer à Charleroi
Dorian Dervite et William Dutoit sont amis depuis qu’ils jouaient ensemble à Lille à l’âge de 12 ans. Le nouveau Carolo est même devenu le parrain du fils du gardien ostendais. C’est donc logiquement qu’il s’est tourné vers son pote avant de signer au Sporting.
"William était ravi pour moi quand je lui ai dit que j’étais en contact avec Charleroi. Il ne m’a dit que du bien de ce club. Car sur les quatre dernières saisons, le Sporting a participé trois fois aux playoffs 1 et a remporté à une reprise les playoffs 2. Son opinion m’a réconforté dans mon idée de rejoindre Charleroi."
Un championnat que le Français aurait pu rejoindre plus tôt. "William m’a toujours dit du bien du championnat de Belgique. Cela faisait deux-trois ans que l’idée de revenir dans le coin me taraudait. Il y a deux ans, j’avais trouvé un accord avec Ostende mais au dernier moment Bolton a décidé de me garder car le club luttait pour le maintien. Venir en Belgique cette saison était le compromis parfait pour jouer à un bon niveau et être près de chez moi. Comme je suis venu voir jouer William plusieurs fois dans le passé, je connais un peu le niveau de la Pro League . Votre championnat est un mélange entre l’espagnol et l’anglais. Il y a des bons joueurs de ballon, ce n’est pas que du physique malgré une certaine intensité."
"Le plus fort ? C'était Modric…"
Quand il quitte la réserve de Lille pour rejoindre Tottenham, en 2006, Dorian Dervite vit un conte de fées…
"Mon rêve, c’était de signer pro et de jouer en Angleterre, explique celui qui habite Gerpinnes. Quand Tottenham m’a contacté, je n’ai pas hésité. Je m’entraînais avec Edgar Davids, Gareth Bale, Robbie Keane et Luka Modric. C’était comme un rêve. Je ne retiens que du positif. Le plus fort c’était Modric. Après six mois, je joue mon premier match mais ensuite je me blesse au genou. Ce qui m’a écarté des pelouses pendant plus d’un an. Cela a freiné mon évolution. Ensuite, des changements au niveau de la direction n’ont pas joué à mon avantage. Après un tournoi à Toulon avec les espoirs français, j’ai reçu une proposition de Villarreal. Cela ne s’est pas trop mal passé. Je m’entraînais avec les A et je jouais avec les B. Puis j’ai voulu retourner en Angleterre car le style de jeu me correspondait mieux."
"En concurrence avec mon capitaine…"
Felice Mazzù se félicite de l’arrivée et du comportement du Français dans son effectif…
Jour après jour, entraînement après entraînement, Felice Mazzù découvre les capacités de son nouveau joueur.
"On peut définir Dorian Dervite comme un défenseur central type, expliquait à la sortie d’un entraînement à Marcinelle le coach des Zèbres. Mais on décèle aussi chez lui, lors des séances, de belles qualités techniques. Ce mercredi matin, par exemple, lors d’une opposition il a inscrit un but sur un petit lob assez subtil. Il soigne aussi ses relances. Je découvre un garçon appliqué avec une bonne mentalité. Mais n’oublions pas que la qualité première d’un joueur qui évolue à son poste, c’est de bien défendre et de s’imposer dans le trafic aérien. Et pour pouvoir juger de cela, il faudra voir ce que cela donne en matches. Dorian a joué une heure avec les espoirs le week-end dernier et devrait rejouer avec lundi prochain contre Anderlecht. Il doit retrouver du rythme. Il s’est entraîné seul avant de signer chez nous, ce qui ne l’empêche pas d’avoir affiché de bons résultats lors de ses tests médicaux et physiques."
Du côté de Charleroi, on peut prendre son temps pour intégrer le Français qui devra batailler pour s’imposer dans le onze de base du Sporting.
"On ne se trouve pas, pour le moment, dans une situation urgente, poursuit le T1 carolo. On peut laisser du temps à Dorian pour s’acclimater. Actuellement, je peux m’appuyer sur un bon duo en défense centrale. Contre l’Antwerp, Dessoleil et Martos ont livré une bonne rencontre. On verra ce que l’avenir nous réserve. Et puis il ne faut pas oublier qu’au poste de Dorian Dervite, il y a Javier Martos, mon capitaine, qui joue un rôle très important tactiquement dans l’équipe."
Dorian Dervite devra avancer de grosses qualités pour s’imposer à Charleroi. Un défi que ne craint pas le Français.