Damien Marcq retrouve ses anciennes couleurs: "Le style de Charleroi fait mal à tout le monde"
L’ex-Zèbre Damien Marcq retrouve ce lundi soir son ancienne équipe.
- Publié le 19-08-2019 à 07h43
- Mis à jour le 19-08-2019 à 12h30
L’ex-Zèbre Damien Marcq retrouve ce lundi soir son ancienne équipe. La rencontre de ce lundi soir au stade Arc-en-ciel aura une saveur particulière pour Damien Marcq. Même s’il doit se contenter d’un rôle de réserviste à Zulte Waregem, le Français retrouvera plusieurs anciens coéquipiers, lui qui a évolué à Charleroi de 2013 à 2017. "Jouer contre Charleroi est toujours spécial", assure le milieu de terrain de 30 ans. En fin connaisseur du club et des méthodes de Mehdi Bayat, il décrypte son Sporting Charleroi et ce qu’il est devenu depuis son départ vers la Flandre.
Que représente le club du Sporting Charleroi pour vous ?
"Avec Boulogne-sur-Mer, là où j’ai commencé ma carrière, Charleroi reste le club le plus important dans ma carrière. Les dirigeants carolos sont venus me chercher quand cela n’allait pas très bien pour moi en France. Avec les Zèbres, nous avons accroché les playoffs 1 et nous avons joué les préliminaires de l’Europa League. Nous avons un peu marqué l’histoire du club et c’est quelque chose qui restera gravé dans ma carrière de footballeur."
Quelle évolution avez-vous ressentie à Charleroi depuis votre départ ?
"Il y a une vraie envie de continuer le projet mis en place par Mehdi Bayat, quand il est arrivé à la tête de Charleroi, en essayant de jouer les playoffs 1 chaque saison. La direction a mis les moyens pour y arriver en recrutant des joueurs de qualité avec pas mal d’expérience. Avec le départ de Mazzù, un cycle s’est terminé et un nouveau débute avec l’arrivée du nouveau coach. Cela mettra un petit peu de temps mais j’ai confiance en les capacités de la direction et du staff pour faire cela le mieux possible."
Comment analysez-vous le départ de Felice Mazzù de Charleroi après six ans à la tête du club ?
"Pour moi, c’est un départ logique. Il a fait de très bonnes choses avec un club ayant très peu de moyens. Il arrive à Genk, champion en titre, avec beaucoup d’attentes. Leur départ en championnat n’est pas exceptionnel mais pour Mazzù, c’est un pas en avant mérité."
Avez-vous gardé des contacts avec certains joueurs actuels du Sporting ?
"Je communique pas mal avec Jérémy Perbet ou Massimo Bruno. Mais celui avec qui j’ai gardé le plus de contacts est Gaëtan Hendrickx."
Un joueur qui est dans la même situation que la vôtre, lui qui doit se satisfaire d’un rôle de remplaçant depuis le début de la saison…
"Nous discutons de nos situations personnelles. Gaëtan est un joueur avec des qualités, un milieu de terrain avec plusieurs cordes à son arc. Un nouveau coach est arrivé, avec une nouvelle philosophie, et peut-être que Gaëtan n’entre pas dans ses plans. Mais cela reste un joueur très important dans un collectif. Un jour ou l’autre, il recevra sa chance."
Qu’avez-vous pensé de la dernière saison du Sporting Charleroi ?
"Je les voyais aller en playoffs 1, j’avais ce sentiment qu’ils allaient y arriver. Mais le championnat a été très difficile la saison passée avec des équipes comme Anvers ou Saint-Trond qui étaient très compliquées à jouer. Charleroi est finalement resté dans la continuité de ce qu’il sait faire. Aller jouer là-bas est très compliqué pour toutes les équipes. Ils créent un bon bloc solide qui sait défendre et qui sait attaquer. Leur style de jeu fait mal à toutes les équipes."
Quelles sont les grandes différences avec la période où vous portiez le maillot zébré ?
"Ils sont dans une continuité par rapport à mon époque carolo. Et ils ont transféré des joueurs de qualité comme Massimo Bruno ou Ryota Morioka. Ce sont des joueurs avec un vécu professionnel important et des qualités énormes. La direction sait ce qu’elle fait et je pense que Charleroi sera cette saison dans le top 8 et proche du top 6."
Beaucoup de supporters se plaignent des décisions prises par Mehdi Bayat, l’administrateur délégué de Charleroi. Vous qui l’avez eu comme patron, comme analysez-vous sa gestion quotidienne du club ?
"Je comprends les supporters car chaque année, Charleroi perd ses meilleurs joueurs. Mais force est de constater que saison après saison, cela fonctionne. Peut-être que d’ici quelques années, Charleroi sera un prétendant sérieux au top 3. En attendant, les supporters doivent prendre leur mal en patience. Mehdi Bayat sait ce qu’il fait. Pour moi, il gère Charleroi d’une main de maître. C’est quelqu’un de top, parfois extrême dans tous les sens du terme : il était capable de nous engueuler pour rien mais aussi de nous donner une triple prime après une victoire contre Anderlecht… C’est ce qui fait sa force."
Vous avez été remplacé dans le milieu carolo par Marco Ilaimaharitra. Quel jugement portez-vous sur ses prestations ?
"De ce que j’ai vu, c’est du Mehdi tout craché. Il est allé chercher un joueur avec énormément de qualités dans un club où peu de gens auraient cherché (NdlR : Sochaux) . D’ici la fin de la saison ou dans deux ans, il quittera sûrement Charleroi pour un club plus huppé. C’est un top milieu de terrain avec beaucoup de qualités footballistiques et physiques qui a la hargne et l’envie. C’est tout ce que le milieu de Charleroi a besoin."
“Cela me paraît compliqué de partir dès cet été"
Damien Marcq connaît un début de saison difficile avec Zulte Waregem.
Depuis son départ du Sporting Charleroi durant l’hiver 2017, Damien Marcq a connu de nombreux moments de galère. À commencer par son transfert vers La Gantoise. “C’était une volonté de ma part d’explorer d’autres horizons après avoir passé quatre belles saisons à Charleroi” , explique le Français. “Cela s’est mal passé, j’ai connu quelques mois compliqués, mais je ne regrette rien. Il était temps d’essayer quelque chose d’autre. Cela a mal tourné, mais c’est le football.” Le père de trois enfants décide alors de rester en Flandre et de rejoindre Zulte Waregem. Une équipe au sein de laquelle Damien Marcq n’a pas réussi à devenir un titulaire indiscutable sur la longueur. “C’est un peu compliqué pour moi”, avoue le milieu de terrain. “Le coach (NdlR : Francky Dury) met une équipe en place, il fait des choix et je les respecte. Cela fait maintenant presqu’un an que je ne suis plus trop titulaire. Je donne tout ce que je peux donner à l’entraînement en attendant mon tour…”
Malgré son faible temps de jeu depuis le début de la saison (une montée au jeu en trois rencontres), Marcq ne pense pas à un départ dès cet été. “Cela me paraît compliqué de partir cet été vu qu’il ne reste que très peu de jours avant la fin du mercato”, avance l’ancien Carolo. “J’ai encore deux ans de contrat et nous aurons sûrement une discussion avec la direction. Je me sens bien ici et j’avais envie de me retrouver dans une équipe comme celle-là après mon passage pas très glorieux à Gand. Mes débuts ont été bons, mais j’ai ensuite perdu ma place de titulaire…”
À Zulte, Damien Marcq a côtoyé un autre Zèbre : Chris Bedia, qui était prêté par le Sporting Charleroi la saison passée à Waregem, sans grand succès. “Il est arrivé durant une période pendant laquelle Hamdi Harbaoui était sur un nuage”, analyse Marcq. “Il n’y a pas que Chris qui s’est cassé les dents, d’autres attaquants ont aussi connu des difficultés à Zulte la saison passée. C’est compliqué de se faire une place quand on est en concurrence avec un joueur qui met près de 30 buts sur une saison… J’ai vu qu’il a été prêté à Troyes et c’est positif car c’est une équipe pouvant lui correspondre. Il peut trouver son bonheur là-bas.”
“La qualité a augmenté”
Avec plus de 150 matchs en Division 1 belge, Damien Marcq connaît notre championnat comme sa poche. Et le Français a pu remarquer une nette évolution depuis son arrivée en 2013. “La qualité des joueurs et des équipes a augmenté”, explique-t-il. “Quand je suis arrivé, certains matchs se soldaient par des 6-0 ou des 7-1. Cela arrive plus rarement aujourd’hui car les équipes ont un niveau de plus en plus proche. La Pro League est un bon championnat tremplin pour faire une belle carrière dans la foulée. Il devient de plus en plus dur de se qualifier pour les playoffs 1 et c’est bénéfique pour tout le monde : pour les supporters, pour le suspense, mais aussi pour les clubs qui parviennent à revendre des joueurs à de beaux prix.”