Chris Bedia reçoit sa chance au Sporting Charleroi : “Je dois me taire et travailler”
Au Sporting, Chris Bedia reçoit une nouvelle chance et du temps de jeu. L’Ivoirien veut en profiter pour changer l’image que les supporters ont de lui.
- Publié le 06-08-2019 à 11h55
- Mis à jour le 06-08-2019 à 11h56
Au Sporting, Chris Bedia reçoit une nouvelle chance et du temps de jeu. L’Ivoirien veut en profiter pour changer l’image que les supporters ont de lui. En ce début de saison, match après match, on découvre la manière de travailler de Karim Belhocine mais aussi les choix pris par le nouvel entraîneur du Sporting. Au niveau de sa division offensive, le Français a décidé qu’Adama Niane serait, actuellement, son attaquant de pointe. Avec comme première doublure, un Chris Bedia qui aussi bien contre La Gantoise que contre Courtrai a reçu du temps de jeu (21 et 28 minutes).
"Je reviens de loin et même de très, très loin car la saison dernière je n’ai quasiment pas joué à Zulte Waregem, analysait lucidement l’Ivoirien, samedi soir, dans les travées du stade des Éperons d’or. Le plus important pour moi, actuellement, est de poursuivre mon travail pour convaincre l’entraîneur de m’utiliser. Et quand je suis sur le terrain, je dois me créer des occasions et marquer des buts."
À 23 ans, l’attaquant du Sporting sait qu’il est à un tournant de sa carrière et que s’il veut effacer les deux dernières saisons compliquées, il est temps pour lui de se ressaisir.
Chris Bedia, quel a été le discours de Karim Belhocine quand vous l’avez rencontré ?
"Il m’a expliqué que je ne devais pas baisser les bras et il a trouvé que j’avais fait de bonnes choses en préparation. Mais je dois faire attention à garder une constance, cela ne sert à rien de bien travailler pendant une période puis de lever le pied. À chaque fois que tu arrives à un certain niveau, il faut travailler pour encore s’améliorer. Le nouveau coach me parle beaucoup et je dois l’écouter. Même lors des entraînements, il m’encourage et me pousse à m’investir à fond. Je ne dois pas conforter l’image que les gens ont de moi. Je suis le seul à pouvoir me sortir de cette situation difficile."
Quelle image ont les gens de vous ?
"Un joueur nonchalant qui s’en fout de tout. Je veux changer cette perception qui est dans l’esprit des supporters."
Avez-vous l’impression d’être comme cela ?
"C’est ce que les supporters disent. Ils pensent que je m’en fous mais pas du tout. C’est dur pour moi depuis plusieurs mois. Je dois travailler, travailler pour changer cela. C’est la seule manière de changer les choses. Me plaindre ne servira à rien du tout."
Aviez-vous compris cela dans le passé ?
"C’est vrai que dans le passé je n’ai pas toujours fait le nécessaire. Si plusieurs coachs ont remarqué un problème chez moi, c’est qu’il y avait quelque chose. Ils ne sont pas fous. Je mets maintenant tout en œuvre pour changer les événements et la vision qu’on peut avoir de moi."
Vous espérez qu’on découvre un nouveau Bedia cette saison ?
"Je travaille pour, même si c’est dur. Dans le passé, quand j’étais un peu moins bien, je me laissais aller. Maintenant ce n’est plus le cas. Je pense qu’à un moment, cela va payer. La réussite ne vient pas par hasard."
Karim Belhocine a compris qu’il devait vous mettre en confiance mais aussi vous mettre devant vos responsabilités.
"Exactement. Il a dit que je devais travailler et ne plus trouver des excuses. Il n’y a qu’en travaillant que je vais pouvoir donner une autre image de moi."
Vous vous trouviez des excuses dans le passé quand vous ne jouiez pas ?
"Tout à fait, j’ai fait des erreurs et je l’assume. Je me plaignais un peu trop. Là je n’ai pas le droit de me plaindre. Je dois fermer ma bouche et travailler, c’est tout. Pour le moment je reçois du temps de jeu, c’est bien mais ce n’est pas assez. Je dois continuer mon boulot jusqu’au moment où cela va passer."
Dans le système prôné par Karim Belhocine, y a-t-il une place à prendre pour vous à la pointe de l’attaque ?
"Oui mais pour m’imposer dans l’équipe de base, je dois marquer des buts et faire des efforts pour aider le collectif à la récupération. Contre La Gantoise, je n’ai rien créé de spécial, face à Courtrai, j’ai eu une occasion. Je vais me concentrer sur mon travail pour que tout cela évolue positivement."
En fin de saison, aimeriez-vous que les supporters aient une autre image de vous ?
"C’est l’objectif. Et pour y arriver il faut que j’arrête de regarder à gauche et à droite."
On parle beaucoup du départ de Victor et du vide qu’il a laissé. Est-ce pesant pour les attaquants de Charleroi ?
"Je n’ai pas connu Osimhen mais c’est clair que c’est un joueur important qui a quitté le club. De notre côté, on doit se focaliser sur ce que l’équipe peut faire avec son noyau actuel et personnellement sur ce que je peux apporter au Sporting."
Avant vos montées au jeu contre Gand et Courtrai, on a vu Karim Belhocine beaucoup vous parler. Quel était son discours ?
"Il m’a dit que ma mission ne serait pas facile mais que je devais garder ma concentration. Que je devais écouter les conseils de mes équipiers."
Karim Belhocine demande pas mal de pressing défensif à ses attaquants, c’est un domaine dans lequel vous devez travailler ?
"Oui et je tente d’appliquer ses consignes. Contre Courtrai, je suis même revenu défendre à notre point de corner. Bon j’ai fait une faute un peu maladroite car je ne suis pas un bon défenseur mais la volonté d’aider le groupe était présente. Et puis si je ne fais pas les efforts, le coach va me déchirer. Je me répète, mais je dois me taire et travailler…"