Ces promesses zébrées sans lendemain
À l’image de Chris Bedia, prêté à Zulte Waregem avec option d’achat en début de semaine, le Sporting a vu passer, sous l’ère Mazzù, plusieurs joueurs annoncés comme des promesses mais qui ont finalement déçu. Tour d’horizon.
- Publié le 16-08-2018 à 13h44
- Mis à jour le 16-08-2018 à 13h45
À l’image de Chris Bedia, prêté à Zulte Waregem avec option d’achat en début de semaine, le Sporting a vu passer, sous l’ère Mazzù, plusieurs joueurs annoncés comme des promesses mais qui ont finalement déçu. Tour d’horizon.
Lynel kitambala (14-15)
Des débuts canons et puis plus rien
7 juillet 2014. Le Sporting annonce la signature de Lynel Kitambala (voir photo ci-dessus). L’attaquant de 25 ans, passé par Auxerre, Dijon, Lorient ou Saint-Etienne débarque au Mambourg avec une belle carte de visite. "Il possède le profil désiré par Felice Mazzù, à savoir un attaquant style profondeur avec de la vitesse", précise le Sporting lors d’un communiqué.
Un mois seulement après son arrivée, Kitambala fait déjà forte impression avec trois buts et deux passes décisives en six matches de Pro League. Mais plus les matches passent, plus son rendement s’amenuise. À tel point que l’attaquant perd sa place de titulaire incontestable au début du mois de novembre. Une place qu’il ne retrouvera que de manière épisodique dans les mois qui suivent, avant de rompre son contrat de commun accord en fin de saison. Loin des espérances. "Tout s’est bien passé au début mais le coach a ensuite revu ses plans tactiques en privilégiant Cédric Fauré, un attaquant de grande taille. Le club a enchaîné les victoires et il m’a été difficile d’accrocher le bon wagon par la suite", résumait l’attaquant passé ensuite par le Levski Sofia, l’Union ou Senica dans Foot Mercato en 2015.
Sotiris Ninis (16-17)
Un talent trop inconstant
En tant que plus jeune buteur de l’histoire de l’équipe nationale grecque. Voilà le statut avec lequel Sotiris Ninis est arrivé à Charleroi, en janvier 2016. International à 33 reprises, le médian grec, qui a longtemps été considéré comme l’une des plus belles promesses du football européen, en a fait saliver plus d’un au moment de signer son contrat au Sporting. Si après quelques semaines d’adaptation, il a été un acteur majeur des PO2 réussis par les Zèbres cette saison-là (avec deux buts et deux assists ), le talentueux Grec est, par la suite, rentré totalement dans le rang la saison suivante, parvenant difficilement à avoir un impact sur l’équipe. Son comportement pas toujours opportun avec les jeunes, sa mentalité qui ne collait pas avec l’ADN carolo et ses prestations décevantes lui ont alors valu un passage de cinq matches en tribune, fin 2016. Signe d’une fracture entre Felice Mazzù et le joueur.
Le club carolo a alors ensuite libéré le médian, qui s’est engagé avec Malines, sans y connaître plus de réussite (deux petits matches joués). "Je vis son cas comme un échec. Cela n’a tout simplement pas fonctionné et je lui ai expliqué les raisons de sa mise à l’écart" , commentait le T1 carolo au moment du départ de Ninis, qui évolue aujourd’hui au Maccabi Petah Tikva (Israël).
Dodi Lukebakio (17-18)
L'échec personnel de Mazzù
"Tu as fait le bon choix, Dodi !" La scène se déroule dans les installations de l’hôtel Carlton De Brug de Mierlo. Felice Mazzù y accueille Dodi Lukebakio à bras ouverts, en ce 2 juillet 2017. Prêté par Anderlecht, l’ailier gaucher, réputé pour sa technique et sa vitesse, débarque chez les Zèbres avec l’envie de (re) lancer sa carrière, après une année très compliquée à Toulouse. D’emblée, les choses semblent bien se passer. Déroutant dès le premier match de la saison face à Courtrai, le Belge, titulaire, confirme la semaine suivante à Mouscron, où il inscrit deux buts et donne un assist. Ses premières prestations vont de pair avec le formidable début de saison du Sporting. Mais à l’exception d’un excellent match, début novembre, à l’Antwerp, Lukebakio rentre dans le rang les mois suivants. Il se retrouve même en tribune, à deux reprises et fait preuve d’excès d’individualisme lorsqu’il joue, ce qui commence à irriter ses équipiers. Sentant la bombe prête à exploser, Mehdi Bayat décide de lever l’option du joueur (fixée à 2 millions d’euros) avant de le vendre, dans la foulée, à Watford. "Je suis à 100 % d’accord avec la décision qui a été prise avec la direction", indique alors Felice Mazzù, souvent irrité par le manque de repli défensif de son joueur. "D’une part car il s’agit d’une belle plus-value financière pour le club et d’autre part car je pense que Dodi avait besoin d’un autre environnement pour s’épanouir. C’est un des joueurs les plus doués que j’ai connus mais son départ est un échec personnel dans le sens où je n’ai pas réussi à en faire le joueur que je voulais."
Djamel Bakar (16-17)
Un flop sur toute la ligne
Lorsqu’au début du mois de juillet 2016, Djamel Bakar débarque au stage des Zèbres, à Mierlo, c’est avec 11 saisons et presque 200 matches de Ligue 1 dans les jambes. Un joli CV. "Felice Mazzù a demandé un attaquant polyvalent et Djamel correspond à ce profil, indique Mehdi Bayat au moment de commenter l’arrivée du néo-Zèbre. C’est un revanchard de qualité." Mais cette qualité, justement, on ne l’a aperçue qu’à trop peu de reprises. S’il a offert quelques beaux moments aux supporters carolos, en marquant à Anderlecht et un face au Standard (lors du fameux match arrêté de décembre 2016), Djamel Bakar ne s’est jamais fondu dans le moule zébré et n’a jamais semblé prêt, physiquement, à répondre aux exigences de la Pro League. Titulaire à 11 reprises seulement en un an, le Comorien termine la saison plus souvent en tribune que sur le banc et n’est (logiquement) pas prolongé par le Sporting. Il s’engage alors avec Tours, en Ligue 2, gratuitement, mais y a très peu joué la saison passée. Il est actuellement à la recherche d’un nouveau défi.
Chris Bedia (16-18)
Le B n’a jamais explosé
Son cas est le plus récent. Et peut-être aussi le plus frustrant. Depuis son arrivée à Charleroi, durant l’été 2016 (après un test non concluant au… Standard), tout le monde s’accorde à dire, au sein du club zébré, que Chris Bedia a un énorme potentiel. Grand, athlétique, rapide (quand il le veut), puissant, plutôt bon techniquement, l’attaquant ivoirien présente un profil comparable à celui de Kalifa Coulibaly. Mais à l’inverse de l’ancien Gantois, Bedia n’a jamais explosé (comme Mehdi Bayat le promettait pourtant chaque été). Il y a bien eu ces trois buts en trois matches au début de l’automne 2016 mais, dans l’ensemble, le B (son surnom au Sporting) a souvent été décevant. Avec seulement 8 roses plantées en 72 apparitions sous le maillot carolo, il n’a pas eu le rendement escompté. Adorable en dehors du terrain, Bedia ne s’est sans doute pas arraché sur la pelouse pour prétendre à mieux. Un brin nonchalant, il a souvent été réticent à l’idée d’effectuer le boulot défensif que lui demandait Felice Mazzù. Et lorsque le déclic s’est opéré dans sa tête, au début de l’année 2018 (sa mentalité avait complètement changé), le B n’est pas parvenu à enchaîner les buts pour gonfler son capital confiance. Ce dernier avait encore diminué lorsqu’il a été rétrogradé troisième attaquant, derrière Kaveh Rezaei et Jérémy Perbet, ces dernières semaines… alors qu’il avait pourtant commencé la saison comme titulaire, à la suite de sa bonne préparation.
Pour tout le monde, le prêt (avec option d’achat) à Zulte Waregem semblait être la meilleure option.
Reviendra-t-il à Charleroi ? L’avenir nous le dira…