Benavente: "Si la saison s'arrêtait maintenant, je pense que j'irais au Mondial"
Arrivé à Charleroi il y a pile deux ans, Benavente (23 ans) vit actuellement la meilleure période de sa jeune carrière.
- Publié le 12-01-2018 à 12h29
- Mis à jour le 12-01-2018 à 12h32
Arrivé à Charleroi il y a pile deux ans, Benavente (23 ans) vit actuellement la meilleure période de sa jeune carrière. Le soleil de Murcie ne le dépayse pas. Né à Madrid, Cristian Benavente est chez lui, en Espagne. "Dès que j’ai au moins deux jours de congé, je prends l’avion pour Madrid", précise-t-il. "Ce n’est qu’à une heure et demie de vol. J’y rejoins mes parents pour passer des moments en famille."
Né d’un père espagnol et d’une mère péruvienne, le médian zébré, formé au Real Madrid, est encore suivi dans la capitale espagnole. Comme le prouve son passage à Radio Marca (puis dans le célèbre quotidien papier) fin décembre.
"J’avais été contacté une semaine avant par un ami journaliste et nous avons longuement discuté de Charleroi", indique Benavente. Connaissait-on le club carolo à Madrid ? "Bien sûr ! On est deuxième du championnat belge. Les gens parlent de notre saison magnifique."
Et surtout de la sienne. Car cette année, l’international péruvien est littéralement en train d’exploser. "Je vis pour l’instant la période la plus régulière de ma jeune carrière", avoue-t-il. "J’aide l’équipe, je me sens important et je me sens bien au club."
Ce qui n’a pas toujours été le cas depuis son arrivée au Sporting, il y a tout juste deux ans (lors du stage hivernal au Portugal). Arrivé avec l’étiquette de Kebano du Real, le prodige avait tout de suite impressionné en inscrivant plusieurs buts fantastiques. Avant de rentrer dans le rang et d’avoir beaucoup de mal à trouver une place de titulaire. "J’ai dû m’habituer à mes équipiers, au staff et aux consignes", explique celui qui pensait d’abord à dribbler avant de faire une passe. "Il y a eu des moments difficiles mais j’étais confiant dans mon travail."
Même si Felice Mazzù était dur avec lui. Sans doute un peu plus qu’avec un autre. Un dribble loupé ("le risque fait partie de mon jeu") ou un excès d’égoïsme de Benavente, et il se retrouvait sur le banc. Et subissait parfois les foudres de son coach. "Il a été exigeant avec moi mais avec le temps, tout a évolué positivement. On a toujours eu une bonne relation et son exigence m’a aidé à être plus concentré, à mieux comprendre ses attentes et à m’améliorer. J’étais dans un processus d’apprentissage."
Qui semble toucher à sa fin. Car le Benavente 2018 n’est plus celui de 2016. Il est plus fort, plus décisif (9 buts, 2 assists toutes compétitions confondues) et plus altruiste. Comme en attestent ses deux trophées de meilleur joueur du mois (en octobre puis en novembre). "J’ai compris comment le coach voulait que je joue. Il veut que tout le monde défende et aide l’équipe."
Des principes qui sont, à la base, à l’opposé des caractéristiques de feu follet. Mais qu’il a intégré, petit à petit, au point d’obliger Mazzù à délaisser son 4-4-2 de début de saison, où Benavente n’a pas sa place, pour un 4-2-3-1, où il peut exprimer son potentiel entre les lignes. "Mais si le coach décide de rejouer avec deux avants ou trois médians plus défensifs, je pourrais aussi le comprendre", assure Benavente, en toute humilité. Même s’il sait que ce n’est pas à l’ordre du jour. Car sa relation technique presque innée avec Kaveh Rezaei est trop importante dans le système carolo actuel. "Une complicité comme la nôtre, soit tu l’as, soit tu ne l’as pas", souligne le joueur de 23 ans. "Il faut simplement en profiter."
Pour remplir les objectifs collectifs du club mais aussi l’objectif commun de Rezaie et Benavente : disputer le Mondial en juin prochain. "Il reste beaucoup de temps avant la Coupe du Monde mais j’espère recevoir ma chance lors des prochains amicaux au mois de mars. Il s’agira des derniers tests possibles avant le stage de préparation pour la Russie."
Qu’il rejoindrait d’office si la saison s’arrêtait maintenant ? "Oui, je pense qu’on peut le dire", sourit El Chaval (l’enfant, son surnom), qui suscite de grandes attentes au Pérou depuis qu’il a rejoint le Real Madrid à 17 ans. "La sélection n’a plus disputé le Mondial depuis 36 ans et y participer serait fabuleux." C’est donc logiquement qu’il a coché la date du 16 juin 2018, jour de Pérou-Danemark, dans son agenda. "Il y aura ensuite la France, qui est favorite pour la première place et l’Australie à jouer. J’espère qu’on pourra terminer deuxième de notre groupe pour atteindre les huitièmes de finale. Voire, pourquoi pas, les quarts."
Où il pourrait retrouver l’Espagne. Sous le soleil de Russie, cette fois.