Alain Decuyper, le boss de l'Ecole des Jeunes du Sporting Charleroi, est confiant : "Les belles années vont arriver"

C’est officiel depuis quelques jours : le Sporting Charleroi est qualifié pour les playoffs 1. On ne parle pas ici de l’équipe première, qui a finalement terminé à la neuvième place, mais bien des équipes de l’Ecole des Jeunes zébrée qui ont réussi à faire partie du Top 8 des meilleurs clubs de Belgique pour la troisième saison consécutive.

Une bonne nouvelle pour une Académie qui est en train de grandir doucement mais sûrement. “Cette saison s’incrit dans la continuité des précédentes”, explique Alain Decuyper, le Directeur technique de l’EDJ. “Nous finissons septièmes sur 24 équipes ce qui n’est pas mal pour Charleroi, sachant que Genk, Anderlecht, le Standard, Bruges et Gand restent les ténors incontournables…. “

Cette saison, certaines équipes se sont démarquées comme les U15 carolos qui tiennent la dragée haute dans leur compétition. “Il s’agit d’une génération montante composée de joueurs qui sont le fruit de notre nouvelle approche de formation présente au Sporting depuis quelques saisons”, avance Alain Decuyper. “Chez nos U15, il y a de la qualité dans le jeu, une homogénéité sur et en dehors du terrain. L’émergence de certains talents individuels est intéressante.”

Malgré tout, le Sporting doit faire face à un problème crucial : le départ de certains talents attirés par les plus grosses cylindrées de notre pays. “Certains de nos joueurs subissent des pressions terribles de certains clubs”, explique le boss de l’Ecole des Jeunes. “Il faut venir voir le week-end : il y a des gens qui montent sur le terrain pour taper sur l’épaule d’un jeune et avoir son nom. Il faut que cela cesse. Charleroi doit réussir à garder ses talents.”

Pour ce faire, l’Académie zébrée compte bien se professionnaliser encore plus via entre autres la création d’un nouveau complexe d’entraînement à Marcinelle dédié exclusivement aux jeunes Zèbres. Un des objectifs étant d’amener des jeunes, trop peu nombeux ces dernières saisons, à la porte du noyau professionnel. “Nous avons de plus en plus de candidats à proposer à l’équipe première”, commente Decuyper. “Mais il ne faut pas oublier que notre histoire est récente. Le nouveau Sporting Charleroi a 5 ans d’âge. Nous sommes partis en retard mais les belles années vont arriver pour nous. La volonté existe de voir plus de jeunes intégrer le noyau. Il est vrai qu’Anderlecht ou Bruges font jouer des jeunes dans leur équipe pro. Mais ils vont chercher les meilleurs jeunes dans tout le pays, c’est donc normal… Nous devons rendre crédible notre projet et notre encadrement. Et l’accession de Ken Nkuba (Ndlr : un jeune de 17 ans qui a déjà fait deux apparitions dans l’équipe de Felice Mazzù) chez les pros crédibilise notre discours.”

Si la direction carolo souhaite voir plus de jeunes faire partie du groupe professionnel, le facteur chance fait aussi partie du parcours des néophytes.

“Mr. Bayat et la direction carolo attendent de voir les talents de notre Académie”, explique le Directeur de l’Ecole des Jeunes. “Mais je n’ai pas les clés de l’échelon au-dessus de nous. Je mets les talents sur le paillasson et ensuite ils ouvrent la porte ou pas. Parfois, il n’y a pas la place pour un jeune. Imaginons que Victor Osimhen reste à Charleroi la saison prochaine : le club va préférer un joueur confirmé plutôt qu’un joueur inexpérimenté pour le seconder. Le facteur chance reste un élément important dans une carrière. Les ambitions ont été en tout cas affirmées dès mon arrivée à la tête de l’Académie zébrée.”

Une Académie qui pourrait voir certains de ses talents accéder à l’équipe première durant les playoffs 2. “Il pourrait y avoir des opportunités pour les jeunes”, conclut Alain Decuyper. “Mais encore faut-il que ces joueurs soient prêts ! Tout le monde espère en tout cas que Charleroi remporte cette compétition.” Pendant que les différentes équipes de jeunes tenteront, de leur côté, de représenter au mieux le Sporting carolo en playoffs 1.

Le Sporting a finalement récupéré son étoile

Un sujet a fait la Une ces dernières semaines : la perte, par le club carolo, d’une étoile au label jeunes de l’ACFF. L’Association des clubs francophones de football reprochait au Sporting de ne pas avoir de dirigeant référent ayant suivi leur formation. Après avoir fait appel, Charleroi a finalement récupéré cette fameuse étoile. “Cette labellisation concerne les équipes U6-U7-U8”, avance Alain Decuyper. “Le seul dirigeant que nous avions est Monsieur Hens, dirigeant du club depuis 50 ans que je me voyais mal envoyer sur les bancs de l’école. Nous avons aussi Monsieur Bayat et Pierre-Yves Hendrickx, qui fait souvent office de référent à la Fédération. Tout cela ne suffisait pas sous prétexte qu’aucune de ces personnes n’a le diplôme en question…”

Finalement, le club a engagé une personne ayant ce diplôme même si au sein du club, “on ne pleurait pas pour avoir ce label”. Si cette affaire a créé une mauvaise publicité pour l’Académie, le dossier est finalement clos…