Boxing Day belge: Noël au ballon, Pâques en fusion
Pour la 10e fois, la Belgique va vivre un Boxing Day ce mercredi. Depuis 2009, la Jupiler Pro League a offert à ses clubs un cadeau de Noël empoisonné : un dernier devoir avant les vacances. L’occasion pour les supporters de profiter d’un lendemain de fêtes en famille. Avec, cette fois, une belle affiche : un choc wallon toujours tendu entre Charleroi et le Standard, sur fond de course aux PO1.
- Publié le 21-12-2018 à 16h43
- Mis à jour le 21-12-2018 à 17h29
Pour la 10e fois, la Belgique va vivre un Boxing Day ce mercredi. Depuis 2009, la Jupiler Pro League a offert à ses clubs un cadeau de Noël empoisonné : un dernier devoir avant les vacances. L’occasion pour les supporters de profiter d’un lendemain de fêtes en famille. Avec, cette fois, une belle affiche : un choc wallon toujours tendu entre Charleroi et le Standard, sur fond de course aux PO1.
Il n’y a pas qu’en Angleterre que l’on s’offre un voyage en ballon rond pour Noël. En Écosse et en Italie, on va, cette année encore, éliminer les bombances de la veille en tapant le cuir. En Belgique aussi. C’est en 2009 qu’est né le divin Boxing Day. Et peu de voix chantèrent alors son avènement.
Parce que si le 26 décembre est un jour férié en Angleterre, ce n’est pas le cas dans notre royaume. Même si, traditionnellement, on fonctionne au ralenti entre les fêtes, de nombreuses sociétés fermant leurs portes.
Le lendemain de Noël, le supporter lambda a souvent d’autres priorités que prendre la route pour aller se geler en tribunes visiteurs. Comme digérer tranquillement ses excès de la veille, par exemple.
Mais la réforme de notre championnat, qui passa de 34 journées à 40 suite à l’instauration des playoffs, nécessita des aménagements de calendrier, et la trêve hivernale s’en trouva amputée de quelques jours, grignotés à Noël. Une décision assumée par la Pro League, alors présidée par le Gantois Ivan De Witte. Et accueillie avec froideur, donc…
En 2014, deux poignées de joueurs, guidées par le Carolo Karel Geraerts, avaient, le soir du réveillon, émis le vœu de mettre le Boxing Day K.-O. "Chouette quand même ce foot à Noël. Arrêtez de casser notre tradition ancestrale", avaient notamment tweeté Thomas Meunier et Tom De Sutter, pendant un réveillon trop sage à leur goût. Un mouvement qui n’avait pas été suivi par la majorité de leurs confrères, et qui n’a pas infléchi la position de la Pro League. "Le football à Noël doit devenir une tradition dans notre pays. Le foot, c’est du divertissement, et encore plus ces jours-là", avait répondu Ludwig Sneyers, l’ancien CEO de notre foot professionnel.
Alors que le Boxing Day belge fête mercredi sa 10e édition, il fait désormais partie du paysage de la Jupiler Pro League. Et les voix qui le maudissaient ouvertement, plus fatalistes que versatiles, semblent, comme Johnny, s’être fait à l’idée. Même si la prochaine réforme, qui devrait entrer en vigueur en 2020, pourrait rebattre les cartes de Noël.
Pas de cadeaux à Noël
Pour les clubs, il convient en tout cas de bien négocier un Boxing Day. Avant de goûter à des vacances parfois bien méritées, il est de bon ton de partir serein, sans ruminer l’échec. D’ailleurs, les futurs lauréats de Jupiler Pro League ont toujours bien négocié leur lendemain de fête. Jamais un club champion de Belgique quelques mois plus tard n’ a perdu son match de Boxing Day. Seul Anderlecht a été accroché à deux reprises : il avait mordu la poussière à Gand le 27 décembre 2009 (2-2, Legear et De Sutter avaient offert un point aux Mauves, menés après des buts de Maric et Coulibaly) et à Mons, toujours un 27 décembre, en 2011 (1-1, Makiese répondant au penalty d’ouverture de Gillet), dans un Stade Tondreau inhabituellement rempli…
À méditer pour les candidats aux lauriers 2019. Car pour Genk, qui reçoit La Gantoise mercredi, Bruges, en déplacement à Lokeren, voire Anderlecht, qui accueille Waasland Beveren, ou le Standard, qui rend visite à Charleroi, la 21e journée recèle assurément quelques pièges. Et pour être en fusion à Pâques (le 21 avril, on sera à mi-PO1), il faut passer Noël au balcon et se sortir les tripes.
Cette année, plus encore que les précédentes peut-être, il convient de bien négocier les deux dernières joutes de l’année, pour rester focus sur son objectif, et passer une trêve sereine alors qu’il ne restera plus que 9 journée au tournant de l’an neuf. Car deux finalités sont âprement disputées . Les playoffs 1, évidemment, où 5 équipes séparées de 3 points (Anderlecht et St-Trond 31 ; Charleroi et le Standard 30 ; La Gantoise 28) vont sans doute se partager les 3 derniers tickets aux côtés de Genk, Bruges et l’Antwerp. Quand au tant redouté siège basculant, 4 formations aussi regroupées en 3 unités, vont tout faire pour se le refiler (Lokeren et Mouscron 14 points ; Zulte Waregem et Waasland Beveren 17).
Noël 2018 sera chaud, chaud !