Bölöni: à la fois clown, salopard et anesthésiste
Un édito de Benoît Delhauteur
- Publié le 28-01-2019 à 07h44
- Mis à jour le 28-01-2019 à 08h15
Un édito de Benoît Delhauteur
Qu’est-ce que l’on s’amuse à voir jouer l’Antwerp ! Quel grand monsieur, ce Laszlo Bölöni !
À part les supporters anversois, il n’y a plus personne pour penser cela en Belgique. Vendredi soir, le coach de l’Antwerp a encore fait son cirque, ne digérant pas le but (justement) accordé au Standard après l’intervention du VAR. "P... de m..., le but a été accordé par le VAR qui est à 500 kilomètres ! Quand les gens n’ont pas assez de personnalité, on tombe dans l’erreur..." Le tout dégainé avec un ton dédaigneux envers le confrère qui l’interviewait en bord de terrain. "M. Smet n’a pas sifflé ? Vous dites n’importe quoi et vous influencez le public ! Laissez-moi tranquille !"
Cela peut arriver à un coach de déraper, sous le coup de la frustration. Sauf qu’avec Bölöni, ce ne sont pas des dérapages, mais des sorties de route volontaires. L’entraîneur répète qu’il est depuis 40 ans dans le football et ça se voit : avec le temps, il est devenu une caricature de lui-même.
Son expérience lui permet de réaliser un exploit : celui de multiplier les rôles. En plus d’entraîneur, ce cher Laszlö est également devenu un clown (triste), dont le numéro n’amuse plus grand monde. Il entretient, aussi, sa réputation de salopard, terme qui lui est cher et qui a contribué, à l’époque, à pourrir l’atmosphère entre Anderlecht et le Standard.
Bölöni est également un anesthésiste, pour reprendre une expression de Lucien D’Onofrio : le jeu de l’Antwerp endort tout le monde. Pour l’instant, ça fonctionne et le Great Old sera en playoffs 1 : c’était l’objectif. Mais si le club veut continuer à progresser, il devra un jour penser à trouver un entraîneur de notre époque plutôt qu’un adepte du marquage individuel, pratique à la mode dans les années 80.