Wout Faes vide son sac: "Je n’ai toujours pas reçu d’explication"
Wout Faes était un grand espoir jusqu’à ce qu’Anderlecht le laisse filer à Ostende.
- Publié le 05-08-2018 à 08h14
- Mis à jour le 05-08-2018 à 09h29
Wout Faes était un grand espoir jusqu’à ce qu’Anderlecht le laisse filer à Ostende. De Wout Faes, on connaît davantage le look à la David Luiz que ses qualités défensives. Le gamin de 20 ans a pourtant presque autant de qualités que de boucles sur son crâne.
Est-ce devenu votre marque de fabrique ?
"Non, c’est juste comme ça. Et je ne compte pas couper."
Au moins personne ne dirait que vous ressemblez à David Luiz, le défenseur central de Chelsea et du Brésil…
"Celle-là, elle revient toujours. J’ai toutefois envie de me faire un nom. Ni plus, ni moins."
Il vous avait envoyé un t-shirt pour vous convaincre de signer à Chelsea. Vous aviez 15 ans et il avait écrit "Dieu te bénisse mon frère."
"C’est le seul contact que j’ai jamais eu avec lui. Les clubs comme Chelsea peuvent te faire miroiter le paradis pour te convaincre de signer. Mais je ne me suis pas laissé prendre au jeu. Un club comme Chelsea recrute 50 jeunes par an. Et s’ils ne conviennent pas, ils en prennent 50 autres l’année d’après. Je voulais rester à Anderlecht et obtenir mon diplôme d’humanités. Je ne m’en suis jamais mordu les doigts."
Manchester United vous désirait également…
"Jean Kindermans, le responsable de la formation à Anderlecht, a dit à l’époque que j’étais un footballeur atypique. J’étais, grâce à mon corps, puissant dans les duels mais je n’étais pas le plus technique. Je devais encore énormément me développer à Anderlecht. Je n’ai pas le bagage technique de Kompany ou Vanden Borre qui leur a permis de percer rapidement. Cela ne me rend pas jaloux. Grandir progressivement a ses avantages."
Ca fait quoi d’être le capitaine des U17, une équipe qui a terminé troisième de la dernière Coupe du Monde ?
"Cela reste le meilleur moment de ma carrière."
Personne de cette génération n’a encore percé au plus haut niveau. Pourquoi ?
"Nous n’avons que 20 ans, hein. Il y a peu de jeunes qui percent directement en équipe première. J’en connais certains qui n’y arrivent qu’à 22 ans et qui réalisent de grandes carrières. Prenez Dries Mertens, par exemple. Je pense être déjà assez avancé mais j’ai encore du travail. Notamment au niveau de ma mobilité ou de mon leadership."
Directement après cette Coupe du Monde, Anderlecht a fait signer Abdoul Karim Dante, le défenseur central du Mali, vainqueur de l’édition. Vous l’avez pris comme un affront ?
"Pourquoi ? J’ai reçu une prolongation de contrat. Je suis encore reconnaissant envers Anderlecht pour ma formation. Jean Kindermans croît encore en moi mais mon parcours a bifurqué. Il est dommage que je n’ai pas reçu ma chance dans un match officiel."
Quand vous avez été prêté aux Pays-Bas, vous êtes-vous dit que c’était fini ?
"Je ne devais pas partir. Je pouvais rester mais je sentais que je ne jouerais pas. J’ai donc décidé d’aller à Heerenveen. J’y suis devenu adulte : seul à la maison, plongé dans une autre culture. Et même une autre langue car le frison n’est pas simple. J’avais besoin d’une telle expérience. J’ai appris à dialoguer. Le football néerlandais a été enrichissant. Les défenses sont postées très haut et défendent… je ne dirai pas naïvement mais on se retrouve souvent à deux défenseurs face à trois attaquants. Il faut tirer son plan."
Contre l’Ajax, vous avez été pointé du doigt sur trois buts…
"Pff, ce n’était pas agréable. OK, ce n’était pas bon mais ça a été tellement exagéré. C’était mon troisième match chez les pros. J’ai ensuite progressé. L’an passé à l’Excelsior Rotterdam, j’ai travaillé avec le coach Mitchell van der Graag, un ancien défenseur. Il m’a beaucoup appris sur les centres. Je pouvais le suivre au NAC Breda mais il était temps de me montrer en Belgique."
Anderlecht a aligné Bornauw à Courtrai. Vous n’avez pas pensé que ça aurait dû être vous ?
"Ils choisissent désormais de jouer avec davantage de jeunes. Que puis-je dire ? C’est chouette pour Bornauw. Moi, je n’ai reçu aucune explication. Je ne sais pas pourquoi je devais partir cet été. Mon but est de percer à Ostende avant de voir où l’avenir me mènera. Je veux me développer sous les ordres de Gert Verheyen en profitant des conseils de gars comme Nicolas Lombaerts."