Vincent Kompany dresse le bilan de la préparation des Mauves: “Donnez une chance à ce style de jeu”
Une semaine avant son premier officiel de manager/joueur au RSCA, Vincent Kompany dresse un bilan de la préparation.
- Publié le 22-07-2019 à 06h38
- Mis à jour le 22-07-2019 à 08h09
Une semaine avant son premier officiel de manager/joueur au RSCA, Vincent Kompany dresse un bilan de la préparation. "Und mit nummer vier : Vincent…. Kompanyyyyy !" Avec les 19 137 personnes du Volksparkstadion qui reprennent en chœur. Onze ans après son départ, le manager/joueur d’Anderlecht n’a pas été oublié à Hambourg. Certains supporters avaient ressorti son numéro 10 pour l’occasion. Rafael van der Vaart avait même fait le voyage pour saluer son ancien équipier. De la nostalgie mais aussi de la curiosité. Les Allemands voulaient voir leur ex-jeune vedette avec son inédite double casquette.
Sur les rives paisibles de l’Elbe, la presse belge et la cinquantaine de supporters anderlechtois (bien en voix) étaient plutôt là pour voir l’état d’avancement des grands travaux lancés par Kompany, à une semaine de la réception d’Ostende au Parc Astrid. Au bout de ce huitième match de préparation conclu sur un nul (2-2), les sentiments étaient mitigés. Du beau football mais souvent inoffensif. Pas mal d’erreurs mais une sacrée audace. Pour mieux situer le curseur entre le bon et le moins bon, on a discuté avec Kompany au bout de ses 77 minutes de jeu.
1. Anderlecht se crée peu d’occasions : "C’est normal"
Samedi contre Hambourg, il a fallu attendre la seconde période pour voir des occasions anderlechtoises. Deux buts sont tombés, via Gerkens puis le jeune Namurois Colassin, mais le gardien du HSV a finalement passé un après-midi assez tranquille. "On aurait quand même pu marquer plus. C’était aussi le cas contre Benfica", note Kompany avant de nous demander nos impressions sur la prestation du RSCA. "Du beau foot mais peu d’occasions ? C’est tout à fait normal. On a un jeu de position et de possession. Pour l’instant, la dernière phase se crispe un peu. Ça fait partie du processus d’apprentissage. On a eu la même chose à Manchester City. Après dix matchs, on a eu un coup de massue parce qu’on n’arrivait plus à marquer contre les équipes qui défendaient. Je m’attendais à ça ici à Anderlecht. Si les équipes nous respectent et restent derrière, ça finira quand même par augmenter nos probabilités de marquer. Mais ça s’apprend."
2. Anderlecht a besoin d’un neuf : "C’était prévu"
Nasri puis Dewaele et enfin Gerkens. Anderlecht a tenté trois faux neuf à Hambourg. Seul Gerkens a convaincu, en marquant et en pesant sur la défense allemande. Nasri est meilleur un cran plus bas (il l’a montré quand il décrochait) et Dewaele est plutôt un médian défensif. "Vu que nos deux attaquants étaient blessés (Ndlr : Santini et Kiese Thelin), on a joué ainsi et on s’est quand même créé des possibilités."
Kiese Thelin devrait être retapé pour Ostende. Il part favori pour le poste de titulaire mais le Suédois convient-il au jeu de combinaison de Kompany ? Pas vraiment. C’est une solution par défaut et le manager/joueur attend un avant-centre qui se marie mieux à sa philosophie. Même s’il ne l’a pas dit samedi, préférant détourner la conversation. "Il y a encore des réglages à effectuer. Rien d’inattendu. J’avais prévenu l’équipe qu’arriver à développer un certain jeu, ça demande une grosse concentration sur la phase de construction. Automatiquement, ça enlève un brin de créativité dans la dernière phase. Quand les réglages seront là, ils seront capables de trouver les moments opportuns pour marquer."
3. Anderlecht n’obtient pas de résultats : "Avoir une vision"
Si on enlève les deux matchs contre des équipes amateurs (le RWDM et Audenarde), Anderlecht n’a remporté qu’une seule de ses six "vraies" rencontres de préparation. C’était à Lisbonne contre un Benfica qui venait tout juste de reprendre l’entraînement. La différence de buts face aux équipes pro : 7-13, inquiétant ? "On va devoir travailler sur les résultats mais ça passe par le football. Et dans ce domaine, on a montré de très bonnes choses", répond Kompany.
Ce Sporting donne parfois l’impression d’être fragile. Le système est exigeant et la moindre erreur technique peut être sanctionnée par l’adversaire. Kompany l’a lui-même vécu en amenant le coup franc joliment inscrit par Hunt avant la pause à Hambourg. Dès dimanche, les matchs compteront. "Que ce soit dans le foot, dans le business ou ailleurs, il faut avoir une vision et être conséquent. Au niveau de la philosophie, on est dans le schéma. On verra si on l’est aussi dans les résultats."
Les supporters devront probablement être patients. Les observateurs aussi. Kompany en est conscient mais ne va pas modifier sa philosophie. "J’espère juste que tout le monde va donner une chance à ce style de jeu."
4. Anderlecht n’a pas encore de onze-type : "Un noyau de 50"
Samedi, Sandler et Nasri ont fait leurs (prometteurs) débuts en match avec Anderlecht. Ils étaient les… 48e et 49e joueurs utilisés dans cette préparation. Le onze aligné à Hambourg pouvait ressembler à un onze-type. Sauf que Nasri et Sandler ne seront sans doute pas encore prêts pour Ostende. Pareil pour Verschaeren. Doku peut espérer une titularisation à la place d’Amuzu. Et quid du capitaine Kums qui n’a eu droit qu’à 13 minutes en Allemagne ?
Les incertitudes sont encore nombreuses avant Ostende. L’ultime match amical, ce mardi (à huis clos) contre le PAOK, ne devrait pas permettre d’y voir beaucoup plus clair. D’autres joueurs seront alignés. "Je vais me poser tranquillement. Il y a une sélection de 50 joueurs, je vais voir", rigole franchement Kompany. Même si Kara est officiellement parti au Qatar, ça fait encore du monde.
Une chose est sûre : il a remis tout le monde à zéro pendant cette préparation. Et plusieurs jeunes ont su saisir leur chance, comme Doku, Lutonda, Dewaele et Ait El-Hadj. "Au niveau de l’apprentissage des jeunes, je suis très satisfait de ce que je reçois en retour. Contre l’AZ, on a joué avec nos poussins mais on a eu la possession et on a développé un beau jeu. Pareil contre l’Ajax et dans tous les autres matchs. Le bilan de cette préparation est ultra-positif pour moi. Je sais qu’on est sur le bon chemin."