Une mentalité de champions… 37 journées trop tard
“Vous savez, on a quand même travaillé pendant l’année.” Dennis Appiah se marre quand on lui dit qu’il était temps de se réveiller.
- Publié le 05-05-2019 à 19h55
- Mis à jour le 06-05-2019 à 07h57
“Vous savez, on a quand même travaillé pendant l’année.” Dennis Appiah se marre quand on lui dit qu’il était temps de se réveiller.
Sa réponse teintée d’humour trahit son manque de réaction face à des propos véridiques : Anderlecht a mis 37 journées de championnat pour enfin afficher une véritable mentalité digne du club.
Il aura fallu tout ce temps et une infériorité numérique précoce pour afficher la quintessence de la mentalité anderlechtoise, celle de joueurs qui n’ont peur de personne même à 10 contre 11. “On avait à cœur de prouver qu’on était une équipe fière, avec des ressources. On a montré qu’on était une équipe de caractère. À une époque, après le 1-1, on se serait écroulé. Mais cette fois, il y a eu de la solidarité, de la communication et de l’abnégation.”
Aller chercher la victoire après un double coup sur la tête (la rouge et l’égalisation) en dit long sur le changement qui s’est opéré. On en avait déjà eu un aperçu à Bruges. Les Mauves ont passé un cap supplémentaire face au Standard. Bolasie qui revient arracher des ballons comme back gauche et Cobbaut qui va au bout de lui-même sont deux exemples parmi tant d’autres qui prouvent l’exemplarité des Mauves.
Un caractère qui leur a également permis de proposer un certain contenu footballistique. Pas du football champagne mais une efficacité dans les contres comme sur l’ouverture du score par Verschaeren.
La maîtrise défensive reste toutefois la clé de ce système qui prend un peu plus chaque semaine. Cette qualité a longtemps manqué à Anderlecht. Les Mauves encaissaient trop facilement et trop souvent. Depuis que Karim Belhocine a été promu T1 ad-interim, ils n’ont pris que deux buts. Le Standard a d’ailleurs souvent buté sur l’arrière-garde bruxelloise se créant étonnamment peu d’occasions.
“Je suis très satisfait du contenu du match et de ce qu’on a fait avec la balle”, dit Belhocine. “On a réussi à créer des choses. Même sans l’entraîneur, les joueurs l’auraient fait…”
Impossible toutefois de ne pas faire le lien entre ce qu’on a vu sur la pelouse et l’ancien défenseur central. Il est en train de tailler le Sporting à l’image du joueur qu’il était : travailleur, courageux et sérieux.
Kara dit d’ailleurs de lui qu’il ne rigole pas en semaine. “En dehors des entraînements, c’est le meilleur ami de tout le monde. Mais pendant, si tu ne donnes pas tout, tu sors directement.” Anderlecht a longtemps manqué de personnalité. Il en a trouvé en la personne de son T1. Et ça déteint sur les joueurs.