Ses bourdes, Mpoku, les "Barakis", le Clasico: les confessions de Thomas Didillon
Thomas Didillon s’est exprimé pour la première fois sur ses deux bourdes et les provocations après "l’incident Baraki".
- Publié le 04-05-2019 à 07h07
- Mis à jour le 04-05-2019 à 09h23
Thomas Didillon s’est exprimé pour la première fois sur ses deux bourdes et les provocations après "l’incident Baraki". Le meilleur joueur du Sporting d’Anderlecht sur toute la saison - on ne mentionne pas Yari Verschaeren, qui n’a débuté qu’un match sous Hein Vanhaezebrouck en 2018 - est sans aucun doute Thomas Didillon. À la veille de son Clasico et pour la première fois depuis ses bourdes à Genk et contre Bruges, le gardien des Bruxellois s’est exprimé en long et en large.
Thomas, vous êtes le meilleur après seulement neuf clean sheets en 36 matchs de championnat. Cela doit être frustrant.
"Oui je ne cache pas que c’est frustrant. C’est glorifiant et gratifiant de garder le zéro, mais c’est le résultat de l’équipe qui prime. Et là, c’est clair que surtout nos playoffs sont catastrophiques. Il ne faut pas se leurrer là-dessus."
Pouvons-nous commencer par votre double erreur au début des playoffs ? Est-ce qu’elles vous ont changé comme gardien ?
"Ce ne serait pas une bonne chose de changer le gardien que je suis. Construire le jeu avec mes défenseurs : c’est la manière dont je vois le football, et cela fait partie de l’ADN du Sporting d’Anderlecht. Mais il faut en même temps respecter la situation du jeu. Cela a été un bon apprentissage. J’espère que cela m’a fait grandir, même si elles ont pénalisé l’équipe."
Vous n’avez donc pas perdu votre confiance.
"Je n’avais pas la tête dans le sac, non. J’ai d’ailleurs refait une rapide relance avec Kara devant notre seize mètres, dimanche à Bruges. Je crois avoir réagi de la meilleure des manières. Des erreurs font partie du métier."
Vous êtes d’accord que vous auriez aussi pu faire mieux sur le coup franc direct de Marin au Standard ?
"C’était une situation difficile. C’était un superbe coup franc, et un joueur dans le mur s’est écarté un peu. Mais est-ce qu’il existe des buts sans erreur des autres ? Est-ce que Courtois était fautif sur le coup franc de l’Ajax ? Chacun est libre de penser et de dire ce qu’il veut…"
Nous voilà arrivés au sujet du Clasico. Vous avez pardonné Mpoku de vous avoir charrié après le match en phase classique ?
"Je ne lui en ai pas voulu. On reste des humains, on vit des émotions. Mpoku attendait de moi que je réagisse et que cela s’envenime, pour que la défaite soit encore plus grande pour Anderlecht. Au lieu de cela, je suis resté calme et j’ai discuté avec lui."
Vous lui avez dit quoi ?
"Je voulais qu’il comprenne dans quel contexte j’avais dit ce mot belge ( ‘Baraki’ ) à la télévision. C’était maladroit et je m’en suis excusé. Je peux comprendre que cela touche un mec de Liège comme Mpoku."
Les deux derniers Clasicos se sont mal passés. Vous n’avez pas peur de ce troisième ?
"Pas du tout ! Il faut être content de pouvoir jouer un Clasico. On va essayer de donner une belle fête de foot à nos supporters, qui le méritent."
Vous y croyez vraiment ?
"À la fin de la saison, il faut qu’on puisse se regarder dans la glace. On doit pouvoir se dire qu’on n’a rien lâché, même si cela a été difficile. À Bruges, on est reparti sur de bonnes bases."
Vous trouvez ? Ce n’était pas du football à l’anderlechtoise.
"Avec Karim Belhocine, on est retournés aux fondamentaux : la grinta et l’organisation. On sait bien que cela ne suffit pas pour gagner des matchs en playoffs, mais il fallait retrouver cette discipline et cette force de caractère."
Les consultants se demandaient où était passé l’ADN du Sporting.
"Cela n’engage qu’eux. Dans la situation où on est, ce sont les résultats qui importent, pas la manière. Si on bat le Standard, la tactique sera toujours bonne."
Vous croyez vraiment que la saison peut être sauvée ?
"On doit faire quoi ? S’arrêter et refuser de jouer ?"