Ruud Boffin et Eric Gerets l'ont côtoyé et croient en Nasri: "Samir est toujours un joueur sublime"
Nasri est-il un mauvais garçon fini pour le foot ? Non, affirment ceux qui l’ont fréquenté, comme Gerets à l’OM et Boffin en Turquie.
- Publié le 06-07-2019 à 07h31
- Mis à jour le 07-07-2019 à 23h25
Nasri est-il un mauvais garçon fini pour le foot ? Non, affirment ceux qui l’ont fréquenté, comme Gerets à l’OM et Boffin en Turquie. Et si Samir Nasri était en fait Double-Face, l’un des personnages dans Batman ?
Quand on tape "Nasri" dans Google, on tombe plus facilement sur ses frasques qui lui ont collé l’étiquette de mauvais garçon que sur ses exploits sportifs. Cela va d’insultes à des journalistes jusqu’à sa suspension pour dopage en passant par une fraude au permis de conduire.
Quand on interroge des personnes qui l’ont fréquenté de près, on reçoit une version totalement différente, le décrivant comme un chouette gars mordu de football.
Y a-t-il deux Samir Nasri ? Ou en tout cas un côté schizophrène chez l’ex-international français ? "Non, je ne crois pas", répond Ruud Boffin, gardien belge qui a joué avec lui à Antalyaspor en 2017-2018. "J’avais aussi entendu dire que Samir était un enfant terrible mais j’ai découvert un gars charmant. Je n’ai eu aucun problème avec lui et il n’a causé aucun souci dans le vestiaire. On ne se fréquentait pas en dehors du terrain mais c’était un chouette collègue, vraiment."
Le son de cloche est sensiblement le même quand on appelle Eric Gerets, son entraîneur à Marseille jusqu’à son transfert à Arsenal pour 16 millions en 2008. "J’avais une profonde relation de confiance avec Samir. Il faut dire que je le protégeais le plus possible, notamment des critiques dans les médias. Dès lors, ça marchait très bien entre nous. Il avait à peine vingt ans quand je l’ai connu mais il avait déjà une influence énorme sur les autres, mêmes sur des trentenaires. Je n’avais jamais vu ça. Cette influence s’expliquait uniquement par son talent. Quand on a de telles qualités, l’âge ne compte plus. Je me ferai un plaisir d’aller à Bruxelles pour le saluer."
Samir Nasri ne serait donc pas si compliqué à gérer, si l’on croit nos deux interlocuteurs. Reste à répondre à la question essentielle : est-il encore un bon footballeur, à 32 ans après avoir multiplié les galères depuis deux ans ? "Je peux rassurer tout de suite tous les supporters d’Anderlecht", rigole Boffin. "Nasri est toujours le joueur sublime que tout le monde admirait à Arsenal puis à Manchester City. C’est vraiment un joueur à part, avec une magnifique technique et une vision du jeu fabuleuse. C’est ce qui m’a le plus impressionné chez lui."
À Antalyaspor en 2017-2018 avec Boffin, Nasri avait pourtant connu une saison compliquée sur le plan sportif. "Il a des circonstances atténuantes. Il y avait des problèmes de paiement puis il s’est blessé. Il y a alors eu une grosse pression autour de lui. Les supporters disaient : ‘Pourquoi lui donne-t-on autant d’argent alors que c’est la crise chez nous ?’ Après son premier match où il avait marqué, les gens étaient pourtant fous de lui. Les supporters turcs sont des dingues de football et ce n’est pas toujours facile. À Anderlecht, Samir aurait un cadre plus simple, sans problème de paiement par exemple. Je suis sûr qu’il s’y sentira bien. Et quand il se sent bien, on voit le vrai Nasri."
Gerets est aussi convaincu qu’Anderlecht réalise un joli coup. "Ce sera fantastique de le voir dans notre championnat. S’il retrouve son niveau, les supporters du RSCA vont savourer. Il peut éliminer un homme de n’importe quelle manière. Avec moi, il jouait sur les flancs, mais il peut aussi très bien fonctionner comme numéro 10. Il peut marquer beaucoup et donner beaucoup d’assists."
Finalement, Nasri a plus une tête de Joker extraordinaire dans le mercato du Sporting que de Double-Face.