René Weiler à propos de l'arrivée de Kompany : "Surpris par son double rôle mais il peut réussir"
René Weiler, dernier coach champion avec Anderlecht, nous parle de l’arrivée de Vincent Kompany mais aussi de son avenir, peut-être chez nous.
- Publié le 25-06-2019 à 08h04
- Mis à jour le 25-06-2019 à 13h57
René Weiler, dernier coach champion avec Anderlecht, nous parle de l’arrivée de Vincent Kompany mais aussi de son avenir, peut-être chez nous. Le retour de Vincent Kompany à Anderlecht a fait le tour du monde. Les montagnes suisses n’ont pas fait exception. René Weiler, le dernier entraîneur champion avec le Sporting (en 2017), va suivre avec une certaine curiosité les premiers pas de celui qui doit, à terme, ramener le titre au Parc Astrid.
Comment avez-vous réagi quand vous avez appris que Kompany devenait manager/joueur à Anderlecht ?
"Une certaine surprise quand même. Je tiens d’abord à dire qu’Anderlecht a transféré un super joueur. Je ne connais pas Kompany personnellement mais on m’a déjà dit que c’était un très bon gars dans la vie privée, en plus. Je suis juste surpris qu’en 2019, on puisse être à la fois manager et joueur."
Il est difficile de combiner ces deux fonctions, selon vous ?
"Kompany est un grand joueur mais il fera aussi des erreurs sur le terrain. Ces erreurs, elles peuvent entamer ta crédibilité de manager auprès des autres joueurs mais aussi des employés du club."
Vous n’y croyez pas ?
"Si, ça peut peut-être fonctionner. J’ai juste quelques doutes mais on verra comment ça se passe dans les faits. J’ai beaucoup de respect pour ce choix de Kompany. Il faut oser."
Anderlecht peut-il retrouver le top en Belgique avec Kompany, après avoir connu sa pire saison depuis très longtemps ?
"Je l’espère vraiment."
Avez-vous été surpris par la saison catastrophique d’Anderlecht ?
"Beaucoup ne veulent toujours pas accepter ce que j’ai dit pendant que j’étais coach au Sporting : Anderlecht peut encore faire partie du top 50 en Europe mais plus du top 25."
Ce discours ne plaisait pas aux amoureux du RSCA.
"Mais c’est la vérité pourtant ! Si le club a connu une belle réussite pendant ma période d’entraîneur, c’est parce que j’ai su faire une évaluation réaliste et procéder à quelques ajustements."
Vous avez été champion et en quart de finale de la Ligue Europa mais votre style de jeu était fort critiqué.
"Nous avions la meilleure attaque et la meilleure défense en championnat. On a terminé avec sept points d’avance sur Bruges tout en allant loin en Europe. Et des joueurs comme Tielemans et Dendoncker ont franchi des étapes majeures dans leur développement. Mais il y avait deux journalistes qui trouvaient quand même une raison pour me critiquer quasi tous les jours. Pour moi, ce qui compte et ce qui reste vraiment, ce sont les résultats. Et ils étaient très bons."
Vous en gardez une rancœur à l’égard d’Anderlecht ?
"Non. Le club, l’infrastructure, la famille Vanden Stock, Herman Van Holsbeeck, de nombreux employés et joueurs ont été les meilleurs que j’ai connus jusqu’à présent."
Après Anderlecht, vous avez signé à Lucerne où l’histoire s’est terminée au bout de huit mois seulement. On pouvait s’attendre à mieux de votre part.
"Je suis aussi rentré en Suisse pour des raisons familiales. À la fin, je ne convenais pas vraiment au club et le club ne me convenait pas vraiment non plus. On était dans le milieu de tableau en D1 suisse et ce n’était pas possible de faire mieux. Mes ambitions et celles du FC Lucerne ne correspondaient plus."
Votre nom a été cité à Charleroi ces dernières semaines. Cela aurait pu être possible ?
"Beaucoup de choses sont possibles dans le milieu du football. Si je pouvais à nouveau entraîner en Belgique dans un club qui a l’ambition de jouer le titre, ce serait un défi intéressant pour moi. Le football belge est d’un très bon niveau."