Pourquoi Vermaelen ne viendra pas à Anderlecht

Vermaelen en fait donc partie. Il a le profil idéal pour le Sporting d’Anderlecht. Il a l’expérience pour guider Bornauw, il est bon à la construction et son niveau dépasse celui de la Division 1 belge.

Mais Vermaelen ne viendra pas à Anderlecht. Il n’y songe même pas. Anderlecht n’est plus sexy pour des joueurs d’un certain niveau. Anderlecht a perdu son statut de club élitiste et ne fait plus rêver. Le grand Anderlecht est même la risée du pays.

Michael Verschueren l’annonce depuis longtemps. Il veut frapper fort lors du prochain mercato. Il veut se servir de sa nouvelle cellule scouting et du carnet d’adresses de Frank Arnesen pour faire signer quelques joueurs hors norme. Surtout un ou deux défenseurs centraux, un numéro 10 et un centre-avant.

On se demande bien quels seront les arguments de Verschueren pour convaincre des grands joueurs d’opter pour Anderlecht.

Argument numéro 1 : le palmarès du club. Les joueurs se fichent des 34 titres, neuf Coupes et cinq finales européennes. C’est le présent et l’avenir qui comptent. Et cet avenir n’est pas rose.

Argument numéro 2 : les énormes ambitions de Coucke. Il avait promis le paradis aux supporters et le club se retrouve dans l’enfer, vu qu’il est bien parti pour louper la première qualification européenne en 56 ans.

Argument numéro 3 : le retour de l’ADN du club. La seule chose qui intéresse les joueurs de ces jours, ce sont les primes de match et donc les victoires, plutôt que le style de jeu.

En effet, le seul argument qui peut impressionner des joueurs d’un niveau européen, c’est l’argent. Et pas n’importe quel argent. Pour remplacer le manque (probable) de primes européennes, il faudra des salaires pratiquement anglais pour faire signer des joueurs du niveau des Koller et autre Radzinski.

Entre-temps, tous les agents qui sont actifs en Belgique savent où ils peuvent placer la barre dans les négociations : à 3 millions d’euros par an. C’est ce qu’Adrien Trebel gagne à Anderlecht depuis l’été passé, grâce à son agent Mogi Bayat. En partie à cause de ses blessures, Trebel n’a jamais pu justifier ce salaire. Tout autre joueur va argumenter qu’il est "meilleur et plus décisif que Trebel" et qu’il mérite donc au moins le même salaire.

Les clubs vendeurs, eux, vont se servir de l’exemple Sanneh pour demander des sommes folles pour des joueurs qui intéressent Anderlecht. Si Coucke paie 8 millions pour un défenseur tellement moyen, il va quand même débourser davantage pour un meilleur joueur…

Si on a toutefois appris une chose depuis l’arrivée de Marc Coucke à Anderlecht, c’est qu’il ne va pas utiliser sa fortune personnelle pour acheter des joueurs. Coucke est avant tout un businessman, mais pas un mécène. Il est exclu qu’il mette 20 millions sur la table pour un joueur qui hésite entre Crystal Palace, Leverkusen et Anderlecht. Et le budget d’Anderlecht est limité. La hausse de capital de 35 millions servait à boucher des trous, pas à acheter des joueurs.

On craint pour les supporters d’Anderlecht que leur période de galère ne se limite pas à une saison. Un seul mercato ne suffira pas pour guérir l’équipe. On ne peut pas imaginer que la saison suivante sera aussi catastrophique que la maudite saison 2018-2019. Mais l’écart avec le Club Bruges et surtout Genk est tellement grand qu’il faudra plusieurs années pour redevenir un concurrent pour le titre et redorer le blason du club.

Entre-temps, Anderlecht devra surtout ne pas commettre l’erreur de louer des grands noms qui viennent en Belgique pour relancer leur carrière. Pendant quelques semaines, Bolasie semblait être la seule réussite après une longue série d’échecs, mais même son moteur bloque depuis un certain temps.

Non. Anderlecht devra suivre l’exemple du Racing Genk : il devra trouver de bons joueurs motivés qui sont payables et qui profitent de notre championnat pour se mettre en évidence pour les grands championnats, comme Pozuelo, Malinovskyi, Berge ou Maehle. Mais sans Coupe d’Europe, ce ne sera pas tellement évident de les convaincre…