Pourquoi Trebel va coûter cher… au RSCA
Il est dans le noyau B depuis ce lundi et ça ne sera pas simple de s’en débarrasser.
- Publié le 09-07-2019 à 06h56
- Mis à jour le 09-07-2019 à 09h46
Il est dans le noyau B depuis ce lundi et ça ne sera pas simple de s’en débarrasser. Adrien Trebel s’est entraîné lundi à Neerpede. Avec le noyau B, comme annoncé. La situation s’annonce désormais compliquée entre la direction qui veut s’en séparer au plus vite et le plus gros salaire de Pro League qui a encore quatre ans de contrat. Analyse d’un cas où le RSCA risque de perdre beaucoup d’argent.
1. Noyau B : un point de non-retour avec le club
Même si Michael Verschueren lui avait fait comprendre en fin de saison passée qu’il devait se trouver un nouvel employeur, Trebel n’avait pas abandonné l’espoir de séduire Vincent Kompany pendant la préparation.
Jeune papa bien adapté à la vie bruxelloise, il avait envie de ne rien changer. Il avait beaucoup travaillé physiquement pendant les vacances pour revenir en forme après une fin de saison passée cochonnée par les blessures et un retour trop rapide.
De l’avis de tous les observateurs, Trebel était d’ailleurs l’un des meilleurs Anderlechtois depuis le début de la préparation. Il avait enfin retrouvé ses sensations balle au pied.
Quand le club lui a mentionné qu’il s’entraînerait désormais avec le noyau B, Trebel était donc déçu. Il est passé du statut de capitaine à celui d’indésirable en seulement huit mois. On ne doit pas être loin d’un record.
Le point de non-retour est atteint. Il est maintenant inimaginable que Trebel revienne dans les bonnes grâces de Kompany et du staff.
2. Trouver un acheteur sera très difficile vu le marché
En partant vers le noyau B, Trebel a demandé à garder un accès à toutes les facilités de Neerpede (salle de sport, kiné…). Pour compenser une perte de rythme inévitable à l’entraînement collectif. Il est bien conscient que la situation risque de durer.
Anderlecht aimerait le vendre. Mais qui va déposer trois millions sur la table et s’aligner sur son salaire annuel de trois millions (brut) ?
Trebel a 28 ans et il sera ensuite quasi impossible de réaliser une plus-value avec lui. Or, la majorité des clubs qui peuvent être intéressés par le médian français cherchent avant tout des profils qu’ils pourront revendre par la suite. Dans cette catégorie de clubs, il devient rare de voir des transferts de joueurs qui approchent la trentaine dans le seul but de renforcer l’équipe à court terme. Business is business…
3. Trebel ne veut pas laisser filer ses 12 millions
Le profil de Trebel n’est donc pas le plus couru sur le marché. Il pourrait le devenir via deux scénarios :
- Trebel accepte un salaire bien moins élevé ailleurs.
- Anderlecht ne demande pas de somme de transfert.
Ils sont juste hautement improbables.
Trebel sait qu’il a signé le contrat de sa vie au RSCA. Jusqu’en 2023, il est assuré d’encore toucher 12 millions d’euros (bruts). Qui laisserait tomber un tel pactole ?
C’est un peu le même raisonnement pour le second scénario. Anderlecht a acheté Trebel pour trois millions il y a deux ans et demi. Le laisser partir gratuitement serait un terrible aveu de faiblesse.
Pour l’instant, il n’y a pas beaucoup d’intérêt pour Trebel. Nantes s’était timidement manifesté mais uniquement pour un prêt avec option d’achat. Ce dont ne veut pas entendre parler la direction pour l’instant.
4. Et si le RSCA devait le louer jusqu’en… 2023 ?
Pour que le discours change dans les bureaux de Neerpede, il faudra que la date-butoir du mercato estival approche. Le 31 août est encore loin.
Dans l’entourage de Trebel, on est convaincu que la solution passera uniquement par une location. Anderlecht placera alors une option d’achat mais le problème restera le même : qui l’achètera pour de bon, même s’il est performant ?
Cette question risque d’être déplacée lors de chaque été jusqu’en juin 2023, date de la fin du bail. Et si Anderlecht devait prêter Trebel chaque saison pendant les quatre prochaines années ? Le scénario semble fou mais n’a rien d’impossible.
5. La "débayatisation" coûte cher à Coucke
La question peut se poser au terme de cette analyse : n’y avait-il pas moyen de gérer le dossier Trebel différemment ? La réponse est… Mogi Bayat.
S’il n’avait pas été l’agent de Trebel, Anderlecht aurait probablement pris d’autres décisions. Mais Marc Coucke veut faire disparaître au plus vite la présence de l’agent au RSCA. Une sorte de "débayatisation".
La direction ne négocie déjà plus avec lui pour le mercato entrant. Il ne reste plus qu’à faire partir les joueurs que Bayat représente ou dont il est proche. Un gros boulot dans lequel l’agent ne fera aucun cadeau. Ça coûtera de l’argent à Coucke, surtout dans ce dossier Trebel.