Pourquoi Ostende veut battre le Sporting d'Anderlecht de Marc Coucke
Les Anderlechtois seront très chaudement reçus dimanche à la Côte. La raison ? Le départ de Coucke a fait de gros dégâts au KVO.
- Publié le 16-03-2019 à 08h21
- Mis à jour le 16-03-2019 à 11h02
Les Anderlechtois seront très chaudement reçus dimanche à la Côte. La raison ? Le départ de Coucke a fait de gros dégâts au KVO.
Le match de dimanche n’aura plus un immense intérêt sportif. La possibilité de grimper jusqu’à la 12e place pour Ostende et 1,5 point pour Anderlecht. On est bien loin du ticket en playoffs 1 qui aurait pu être en jeu si le Sporting n’avait pas assuré sa qualification le week-end passé. Une bonne nouvelle pour ceux qui craignaient que l’ancien club de Marc Coucke puisse offrir les points nécessaires au nouveau club de Marc Coucke. Dans la réalité, c’est pourtant tout le contraire : Ostende veut absolument battre Anderlecht ce dimanche. La raison ? Marc Coucke lui-même.
Pour son premier retour à la Versluys Arena (il était en vacances la saison passée au moment du match), le propriétaire du RSCA risque d’être accueilli froidement. Aussi bien dans les tribunes que dans la salle VIP où il connaît pourtant encore tout le monde. Dans ce grand espace où Coucke a si souvent assuré l’ambiance micro à la main après les rencontres du KVO, il y aura de la méfiance dans le regard des dirigeants actuels.
Anderlecht cherche encore des sponsors et Ostende le sait. Beaucoup de sociétés qui ont investi au KVO pourraient suivre Coucke dans la capitale. Les chances sont, par exemple, grandes que Veranda Willems , le sponsor principal des Côtiers, ne prolonge pas le contrat qui se termine à la fin de la saison. Luc Willems, l’homme derrière les vérandas, aimerait rejoindre son ami Coucke au Parc Astrid. Pour info, Ve randa Willems amenait chaque saison 200 000 euros à Ostende en tant que sponsor maillot.
De l’argent qui serait pourtant le bienvenu en bord de mer. Le train de vie que Coucke avait donné au KVO est devenu intenable depuis son départ. Peter Callant, le président qui a succédé à Coucke avant de s’en aller récemment, n’en croyait pas ses yeux quand il a découvert les comptes : quasiment chaque joueur arrivé durant l’ère Coucke était payé 50 % trop cher. Sur le budget annuel total de 18 millions, 10,3 millions partaient dans les salaires !
Depuis lors, les dirigeants d’Ostende font tout pour se débarrasser des footballeurs trop grassement payés. Mais trouver un club qui paie autant ou convaincre le joueur de baisser ses revenus est très compliqué. Deux exemples concrets : en laissant partir Bjelica à Korona en Pologne, la direction a dû donner de l’argent au Serbe. Sans cela, celui qui était pourtant dans le noyau B n’acceptait pas de s’en aller. De son côté, Tomasevic veut partir mais se plaint de devoir réduire son salaire de 40 % ailleurs.
Réduire la masse salariale est donc devenu la priorité de la direction ostendaise depuis le départ de Coucke. Mais il fallait aussi rebâtir une équipe sur le terrain. Pas simple dans un club où la cellule de scouting n’existait quasiment plus. Tout passait par les agents sous la direction sportive de Luc Devroe. À l’époque, les commissions étaient généreuses à Ostende. Un agent a même un jour reçu une commission plus grande que le salaire annuel du joueur qu’il venait de placer !
La nouvelle direction ostendaise a aujourd’hui fixé la limite à 10 % de commission pour les agents. Une règle qui a fait capoter quelques transferts cette saison. L’été dernier, l’arrivée du gardien Colin Coosemans était, par exemple, pratiquement bouclée. L’écart n’était plus que de 50 000 euros dans la négociation. Moment choisi par deux agents pour tenter de s’insérer dans le deal en réclamant de l’argent à Ostende. Le transfert a capoté pour cette raison. Chose qui ne serait jamais arrivée avec Coucke à la barre.
Ramener le KVO à la vraie vie après qu’il a connu les fastes d’un milliardaire n’est pas simple. Les supporters essaient de s’en accommoder. Beaucoup tentent de se consoler en disant que les succès des années Coucke (playoffs 1, Coupe d’Europe…) étaient beaux mais artificiels. L’ombre de l’ancien président commence tout de même à disparaître petit à petit. Le million d’euros versé à Coucke chaque année pour la location d’un stade qui appartient en partie au président d’Anderlecht sera ainsi bientôt de l’histoire ancienne.
Dimanche, les Ostendais tenteront quand même de battre les Anderlechtois. Ou au moins de leur prendre des points. Pour obtenir la semaine de congé promise par Hugo Broos (voir notre édition de vendredi) mais aussi pour embêter Marc Coucke. Ce sera le cas de Nicolas Lombaerts, par exemple. Même s’il a actuellement le plus gros salaire de l’équipe, l’ancien Diable n’a pas aimé que son ancien président ne tienne pas ses promesses en partant à Anderlecht. En le faisant venir à la Côte, Coucke lui avait vendu une collaboration dans quelques projets hors du foot mais aussi, et surtout, un projet sportif ambitieux. On en est loin aujourd’hui…