Pourquoi Anderlecht reste confiant pour Leander Dendoncker
Les rumeurs l’envoyant dans un grand club étranger vont bon train mais les dirigeants gardent confiance dans ce dossier. Et cela grâce à six arguments en béton.
- Publié le 02-08-2017 à 06h17
- Mis à jour le 02-08-2017 à 06h18
Les rumeurs l’envoyant dans un grand club étranger vont bon train mais les dirigeants gardent confiance dans ce dossier. Et cela grâce à six arguments en béton. "Le PSG sur Dendoncker", "Dendoncker priorité de l’AC Milan", "Mourinho veut Dendoncker à Manchester" : ces derniers jours sur Internet, les rumeurs fleurissent à un rythme qui ferait rougir Usain Bolt. Un mauvais signe pour Anderlecht qui espère conserver son milieu de terrain une année de plus ? Non, pas vraiment. Dans les couloirs de Neerpede, on est même toujours assez optimiste dans ce dossier, même si Herman Van Holsbeeck attend avec impatience la date-butoir. Le Sporting a six arguments de poids pour convaincre/obliger Dendoncker de ne partir que lors du mercato estival 2018.
1. Il n’a pas encore assez confirmé au top niveau
Début avril, Leander Dendoncker était probablement le meilleur joueur sur le terrain contre Manchester United. Et au Parc Astrid à l’aller et à Old Trafford au retour. Face aux Red Devils, il a atteint un niveau de classe européenne devant les yeux des scouts des plus grands clubs de la planète. Ces 210 minutes (prolongations comprises) l’ont fait grimper dans les listes de recrutement. De "joueur à suivre", il est devenu une "piste à explorer en priorité" dans le bureau des clubs du top.
Concrètement, les meilleures formations européennes vont dorénavant le suivre de très près en envoyant les meilleurs scouts. Mais pour le juger correctement, l’adversaire en face doit être de très haut niveau, ce qui arrive encore rarement dans notre Pro League. Les scouts attendent la Ligue des Champions ou les matchs des Diables pour voir ce que Dendoncker a réellement dans le ventre. La C1 ne reprendra qu’à la mi-septembre et les Diables reprennent fin août mais contre les amateurs de Gibraltar… Bref, les prochaines vraies échéances arriveront après la fermeture du mercato estival. "Une excellente chose pour nous", souffle Herman Van Holsbeeck. "S’il avait encore pu ressortir un match comme contre ManU face à un adversaire de très haut niveau avant la fin août, il serait parti."
2. Il coûte très cher et il ne reste que… 13 jours
Avant d’envoyer un fax avec une offre chiffrée sur un papier avec l’en-tête du club, les dirigeants tâtent d’abord le terrain pour savoir à peu près combien cela coûterait. Ces prises d’information ont déjà eu lieu plusieurs fois pour Dendoncker : c’est entre 25 et 30 millions.
Au vu du dérèglement actuel du marché des transferts avec le deal de Neymar comme plus bel exemple, ces 25-30 millions peuvent sembler anodins pour un grand club européen. Erreur ! Les clubs du top analysent un joueur de A à Z avant d’ouvrir le portefeuille et ils ne claquent pas une telle somme sans un minimum de certitudes. Ces certitudes renvoient au premier point de l’article. Si Dendoncker confirme en Ligue des Champions, son prix augmentera peut-être même encore un peu mais ce n’est pas un souci pour les clubs du top. Si c’est pour du lourd, ils ne sont pas à 5 millions près.
Le temps de réflexion des clubs intéressés par Dendoncker est en plus réduit. Il ne reste pas un mois de mercato mais… treize jours. Lors d’une réunion à Neerpede il y a dix jours avec la famille Dendoncker et son agent, Van Holsbeeck a clairement indiqué qu’une date-butoir devait être fixée pour éviter un départ dans les dernières heures du marché, empêchant le Sporting de trouver un successeur valable. Selon nos informations, les hésitations ne pourront pas aller au-delà du 15 août. Si Dendoncker n’a pas signé ailleurs d’ici là, il fera la saison au Sporting.
Une date qui arrange aussi le joueur qui est bien conscient qu’une arrivée tardive dans un club après avoir loupé toute la préparation peut souvent se payer durant toute l’année. Le rêve de Dendoncker est d’avoir un scénario à la Tielemans avec un transfert préparé pendant la saison et finalisé bien avant la reprise des entraînements.
3. Il pourrait gagner plus d’argent en… restant au RSCA
Même s’il a encore un contrat jusqu’en juin 2021 à Anderlecht, Leander Dendoncker prolongera s’il ne part pas cet été. Et, paradoxalement, ce nouveau bail pourrait lui rapporter plus d’argent qu’un contrat signé dans un grand club européen. Son salaire serait évidemment revu à la hausse, faisant de lui l’un des mieux payés au Sporting, mais c’est surtout via des clauses que le joueur pourrait en profiter.
S’il reste à Anderlecht cette saison malgré un intérêt nourri, Dendoncker serait en position de force pour négocier certaines clauses qu’on voit de plus en plus souvent dans le football. Comme un pourcentage du transfert qui lui reviendrait directement. S’il part l’été 2018 pour une somme de 25-30 millions et qu’il est assuré de toucher un pourcentage de cette somme, Dendoncker ferait une excellente affaire financière. Meilleure encore qu’avec une simple augmentation de salaire dans un club du top en Europe.
4. Au top, son profil est moins rare que Tielemans
Bien avant son transfert à Monaco, Anderlecht savait qu’il serait impossible de conserver Youri Tielemans une année de plus. En plus des promesses faites lors de sa dernière prolongation de contrat, son profil de joueur "casseur de ligne" par sa qualité de passes était trop rare sur le marché pour donner un peu d’espoir au Sporting. Le profil de Leander Dendoncker est différent. S’il est tout aussi utile à une équipe, il est tout de même moins rare. En tout cas pour les clubs du top européen qui ont des yeux dans tous les pays du monde. Pour deux ou trois profils à la Tielemans, on trouve une petite dizaine de profils à la Dendoncker sur la planète foot.
Pour Anderlecht, un club au compte en banque plus limité, trouver un successeur valable à Dendoncker sera par contre compliqué et demandera du temps. Un milieu défensif avec autant de qualités, ça ne court pas les rues. Raison de plus pour le conserver une année de plus, même si ça passe par de gros efforts financiers.
5. Le RSCA est rassuré par sa bonne mentalité
Au début de son mandat à Anderlecht, Herman Van Holsbeeck avait gardé Aruna Dindane une saison de plus malgré le désir de l’attaquant ivoirien de quitter le Sporting. "On ne m’y reprendra plus", avait avoué, des années plus tard, le manager du club. "Retenir quelqu’un contre son gré n’est bon ni pour le club, ni pour le joueur."
N’est-on pas dans une nouvelle histoire à la Dindane avec Dendoncker ? À Anderlecht, on est convaincu du contraire. Si Dindane avait cochonné son ultime saison au Sporting, Dendoncker saura "tourner le bouton", pour employer une expression chère aux footballeurs. Dendoncker est un garçon intelligent, très bien éduqué et gentil. Des qualités qui permettront au joueur de ne pas bouder pendant des mois s’il est toujours à Anderlecht le 1er septembre prochain. Vu la situation actuelle où règne l’incertitude quant à son avenir, le joueur ne parle pas à la presse. Surtout à la demande du club afin d’éviter une déclaration qui pourrait revenir hanter Dendoncker pendant la saison s’il reste au Sporting.
6. Plus de sécurité d’aller au Mondial via Anderlecht
Enfin, le dernier argument fort qu’Anderlecht peut utiliser pour convaincre Dendoncker se trouve en Russie. Dans 316 jours, la Coupe du Monde y débutera. Au Sporting, on est convaincu qu’il fera partie de la liste de Roberto Martinez s’il joue au même niveau que la saison passée, même si ça ne reste que la Pro League. Le sélectionneur regarde ce qu’il s’y passe, bien plus que Marc Wilmots avant les deux derniers grands tournois. En signant dans un grand club étranger, Dendoncker jouerait à quitte ou double. S’il réussit directement dans une compétition du top, il serait assuré de faire partie des 23 Diables. Si son temps de jeu se réduit fortement en revanche, il verra ses chances s’envoler. À Anderlecht, on lui propose la solution intermédiaire, le choix de la sécurité.