Plus rapide que Bolt et payé en hamburgers: onze choses à savoir sur Yannick Bolasie
Onze choses que vous ne saviez pas sur Yannick Bolasie, le buteur providentiel au Bosuil, qui a failli devenir charpentier.
- Publié le 24-02-2019 à 08h14
- Mis à jour le 24-02-2019 à 08h33
Onze choses que vous ne saviez pas sur Yannick Bolasie, le buteur providentiel au Bosuil, qui a failli devenir charpentier. Il vient de Premier League, a un gros CV qui mentionne un transfert historique à 27 millions d’euros mais Yannick Bolasie est à des kilomètres du cliché du prodige anglais biberonné aux entraînements de centres de formation réputés.
Il a tracé sa propre voie via les divisions inférieures et Malte. Avec pour résultat des anecdotes folles et une histoire qui l’est tout autant. Portrait en 11 faits.
1. IL A SAUVÉ SON PREMIER CLUB DE LA FAILLITE
Le Hillingdon Borough FC restera à jamais sa maison. C’est là que tout a commencé pour Yannick Bolasie, très bas dans les divisions anglaises, dans l’ouest du grand Londres.
Le Congolais habite dans le district éponyme et y est fortement attaché. Il a toujours dit adorer cette pelouse alors que dans d’autres clubs, il cite Didcot Town, Harrow Borough et Wealdston FC, tout n’était pas au top. "Les terrains étaient en pente", affirme-t-il dans les colonnes du Guardian.
En janvier 2017, quand il lit que son club de cœur ne pourra pas s’aligner pour la suite du championnat, faute de moyens, le joueur, alors actif à Everton, saute sur l’occasion d’aider ceux qui lui ont fait confiance.
Il est parvenu à sauver le club alors pensionnaire de Spartan South Midlands League, l’équivalent de la D9. "Je suis toujours heureux d’aider un club par lequel j’ai transité", a-t-il dit. "Ils avaient besoin d’aide alors j’ai donné un coup de main."
2. IL ÉTAIT PAYÉ EN HAMBURGERS
Ce n’est pourtant pas au Hillingdon Borough FC qu’il a gagné sa croûte. Il n’a que 17 ans lorsqu’il débute pour l’équipe A.
Dee Dhan, la présidente du club, avait repéré le talent du joueur et avait fait son maximum pour le faire signer. Elle souhaitait lui proposer un salaire de 20 livres par semaine, soit moins de 100 euros par mois.
Le conseil d’administration a refusé. Dhan lui propose alors de troquer son salaire contre une prime particulière : un hamburger par but inscrit.
"C’est vrai qu’ils me payaient de la sorte", se souvient-il. "Il y avait plein d’histoires du genre à cette époque-là. Je jouais juste pour le plaisir, je m’amusais sur le terrain."
La légende dit qu’il a même partagé sa prime un soir de grande réussite. Il avait planté huit buts en un match.
3. IL A FAILLI ARRÊTER POUR DEVENIR CHARPENTIER
La carrière de Yannick Bolasie aurait pu s’arrêter à ses exploits en D8. Arrêter le football ne lui a jamais traversé l’esprit. Combiner son sport avec un autre métier, bien.
Pour lui, être footballeur professionnel n’était qu’un rêve lointain devenu réalité par le plus grand des hasards.
Ses plans de carrière de base étaient largement différents de ce qu’il connaît à l’heure actuelle. "Je serais probablement devenu charpentier", a-t-il dit à Sportlobster. "C’est ce que je pensais faire avant de tenter ma chance à Malte."
Tout était prêt pour qu’il puisse mettre son projet en place. Il allait s’associer au père de sa compagne de l’époque. "Nous avions prévu de travailler ensemble. J’étais assez doué manuellement et j’en aurais beaucoup appris au contact de ce métier."
4. C’EST SON COUSIN QUI L’A TRANSFÉRÉ À MALTE
Son plan de carrière dans le bois a radicalement changé grâce à un cadre de l’équipe nationale de République démocratique du Congo (RDC) : Lomana LuaLua.
L’ancien attaquant passé, entre autres, par Newcastle et l’Olympiacos, est le cousin de Yannick Bolasie. De près de dix ans l’aîné du joueur du RSCA, LuaLua est arrivé en Angleterre quand il avait 9 ans et presque au même moment que Bolasie.
Leur relation est devenue forte et LuaLua n’a pas hésité à donner un coup de pouce à la carrière du cousin. Son réseau lui a permis de lui dégoter un essai à Malte.
Le club de Floriana n’a pas hésité à le faire signer malgré la limitation à trois joueurs étrangers. Trop fort pour la compétition locale, il est retourné en Angleterre un an plus tard.
5. IL EST LONGTEMPS RESTÉ ÉCONOME ET SIMPLE
Il a vécu dans le quartier des stars à Manchester United, a commencé à raconter ses vacances aux tabloïds et à côtoyer le gratin anglais et mondial.
Certains disent que Yannick Bolasie a pris le melon au fil de sa carrière. Il a pourtant longtemps fait un pied de nez à la vie de riche footballeur.
Il traduisait sa philosophie de vie en une déclaration balancée au Guardian : "Je ne voudrais pas avoir le style de vie d’Eden Hazard."
Loin de critiquer le capitaine des Diables, il laissait sous-entendre qu’il préférait rester plus anonyme, plus discret.
Au moment de prolonger à Crystal Palace et de signer un contrat largement revu à la hausse, il a déclaré vouloir "rester au même train de vie, ne rien dépenser de plus et tout mettre à la banque", lançant ainsi une pique à ceux qui flambent une fois le contrat signé.
Pour beaucoup, il dénote avec le monde du football. John Sorzano, son agent, a raconté qu’il venait au meeting financier avec des feuilles de calculs, des tableaux, ses fiches de taxes mais aussi ses contrats d’assurance.
6. UNE FAMILLE DE FOOTBALLEURS
Les gènes du football sont héréditaires et proviennent du paternel. Son père, Gaby Yala, a été international espoir pour le compte de la RDC.
"Et quand je l’observe avec un ballon, encore aujourd’hui, je vois qu’il a un truc en plus", a dit Yannick Bolasie.
Le père et le fils sont toutefois bien différents sur la pelouse. Il ressemble davantage à ses deux autres fils : des profils plus défensifs que Yannick.
Ruddock et Glenn Yala, les deux petits frères de l’ailier, ont évolué dans les divisions inférieures anglaises. Selon différents sites, Glenn est passé par Aylesbury United, Chalfont St Peter, North Greenford et Borehma Wood. Il serait encore actif à Wealdstone. Bien loin de la Premier League.
7. C’EST UN DINGUE DE RAP
Quand Yannick Bolasie résume son enfance à la BBC il sort deux mots : "football et rap". Deux passe-temps qui comptent beaucoup pour les jeunes des banlieues. "Quand on nous confisquait le ballon de foot, on allait rapper."
Il a gardé cette passion pour la musique urbaine ("J’écoute du rap avant chaque match même si ma femme n’aime pas") et a commencé à partager ses créations. Il a fait un passage remarqué dans l’émission britannique de clash Lord of the Mics (NdlR : les seigneurs du micro).
Avec un flow rapide et précis, il s’attaque à Bradley Wright-Philips, le fils de Ian Wright et frère adoptif de Shaun. À coup de punchlines sur le monde du football, le Congolais fait un buzz énorme. Il refait le coup à Everton, citant 17 de ses équipiers dans un son.
Une passion qui traduit bien son goût pour l’ambiance et la bonne humeur. Dans le vestiaire, il est intenable et ne cesse de blaguer.
8. TACLÉ À CAUSE DE STEVEN GERRARD
Les médias anglais adorent Yannick Bolasie. Pas parce qu’il fait les choux gras de la presse à scandale mais pour sa franchise, son côté cool et son histoire un peu folle.
La communication de Bolasie est une de ses marques de fabrique. Il s’est toutefois planté à cause d’une publication sur Twitter qui date de sa période à Everton.
Il a posté une photo de lui dans son canapé, crampons au pied et vue sur son meuble télé. Les fans des Toffees y ont aperçu la biographie de Steven Gerrard, le capitaine historique de Liverpool, club rival d’Everton. Il a ainsi été violemment pris à partie par les supporters de son club sur les réseaux sociaux.
9. IL PRÉTEND AVOIR BATTU USAIN BOLT À LA COURSE
Parmi les stars qu’a côtoyées Yannick Bolasie, on retrouve Usain Bolt. L’homme le plus rapide de la planète et l’ailier d’Anderlecht se sont déjà croisés plusieurs fois.
Lorsqu’il jouait à Crystal Palace, il réussit à organiser une rencontre de football dans le quartier de Chelsea. "Je connais des potes à lui et son entourage", a ainsi expliqué Bolasie au Daily Mail. "J’ai pu m’incruster dans le match. J’ai amené mes frères et il y avait des potes à lui. Nous avons fait un petit match."
Il affirme que Bolt se débrouillait bien ballon au pied mais Bolasie s’est toutefois targué d’un exploit plus incroyable : être plus rapide qu’Usain Bolt. "Je l’ai pris à la course", a-t-il affirmé dans les médias.
10. IL NOTE TOUT CE QU’IL FAIT DANS UN CARNET
La vie de Yannick Bolasie est cadrée. Et ce, depuis des années. Elle est résumée dans un carnet. Pas un journal intime. Plutôt une version physique d’un tableau Excel.
Il y note ses heures de sommeil, la composition de ses repas, sa réhydratation, ses compléments alimentaires, etc.
Pour calculer, il a mis en place son propre système de points. "Et à la fin de la semaine, je fais les comptes", dit-il à The Independent.
Son but ? Comprendre comment fonctionne son organisme. "Si j’ai fait un bon match, je peux regarder ce que j’ai effectué avant pour que tout se mette bien. J’analyse les occurrences et en tire les conclusions qu’il faut."
Une vie réglée comme du papier à musique qu’il a couplée avec un travail de fond avec son coach Rayan Wilson qui lui a permis, selon ses dires, de passer "d’un corps de crevette à celui d’une bête".
11. IL A SON PROPRE GESTE TECHNIQUE
La hype autour de Yannick n’a jamais été aussi forte qu’en décembre 2014. Face à Tottenham, le joueur de Crystal Palace enrhume Christian Eriksen d’un geste technique jamais vu.
C’est là qu’est né le Bolasie Flick, une roulette à la Zidane qui se conclut dans les airs en faisant rouler la balle d’un râteau vers le pied d’appui.
Les développeurs du jeu vidéo Fifa n’ont pas loupé l’opportunité de mettre à profit cette nouveauté et ont inclus le geste dans leurs dernières éditions.