Peter Zulj s'exprime sur son nouveau statut à Anderlecht : "Moi, capitaine : les autres me charrient"
Peter Zulj a changé de statut à Anderlecht depuis qu’il est capitaine et numéro 6.
- Publié le 09-08-2019 à 06h26
- Mis à jour le 09-08-2019 à 08h14
Peter Zulj a changé de statut à Anderlecht depuis qu’il est capitaine et numéro 6. L’Autrichien Peter Zulj (26 ans) est le nouveau Marcin Wasilewski d’Anderlecht. Pas encore au niveau de sa popularité - il a encore un long chemin à parcourir - mais au niveau des tatouages. "Je ne sais pas combien j’en ai", dit le nouveau capitaine (ad interim ?) d’Anderlecht, qui nous a agréablement surpris par sa sympathie et son humour. "J’ai le bras gauche tout rempli, et j’ai des tatouages sur les pieds, les mollets, le dos. Je veux encore compléter mon dos et la main droite. Puis, j’arrête."
Les tatouages ont une signification ?
"Bien sûr ! Je ne m’amuse pas à mettre des portraits de personnes connues (il indique un tatouage sur le bras gauche) … Ce dicton en croate - ma langue d’origine - signifie : ‘Tu ne sais pas ce qu’apportera demain, mais tu vas réussir.’ Mais j’en ai aussi beaucoup qui traitent de ma famille ou de ma religion."
Vous êtes croyant ?
"Très. J’essaie d’aller le plus possible à l’église. Mais vu qu’on joue souvent le dimanche, je dois rester à l’hôtel. Vos églises sont de plus en plus vides. Ce n’est pas le cas en Croatie et même en Autriche. Je prie chaque matin et soir, cela me donne de l’énergie. Santini est aussi très catholique. On a été élevés ainsi. Ivan me manque déjà. Il était mon guide à Anderlecht. Mais j’ai d’autres potes, comme Milic, Adzic, Lawrence, Cobbaut, Kayembe… Et je peux même parler en allemand avec le nouveau gardien (Van Crombrugge), qui vient d’Eupen."
Vous devez être l’ami de tout le monde, maintenant que vous êtes capitaine.
" (Rires) Vincent Kompany a donné le brassard au plus âgé. Depuis les équipes de jeunes, je n’avais plus porté le brassard. On verra si je reste capitaine dans un mois. À ce moment-là, Kompany choisira définitivement son capitaine. En tout cas, les autres se sont déjà bien moqués de moi (rires) ."
Ah bon ? À quel sujet ?
"Quand je rentre dans le vestiaire, ils disent : ‘Good morning captain.’ Où au lunch, ils me demandent : ‘Et quoi, captain, content de nous à l’entraînement ? Dans le groupe whatsapp, aussi, ils me charrient."
Vous avez pris d’autres habitudes ?
"Pas vraiment. J’essaie de parler avec les jeunes, je prends mes responsabilités. Et sur le terrain, j’essaie de parler avec l’arbitre. Mais il y a d’autres gars expérimentés qui font pareil."
Autre nouveauté : votre position de ‘6’, qui fait beaucoup parler. Les avis sont partagés.
"J’avais déjà joué quelques fois à ce poste au Sturm Graz. Mais jamais dans un système comme celui de Kompany. On met un pressing constant, on veut jouer sur la partie de terrain de l’adversaire, on veut toujours aller vers le but adverse. Ce n’est pas évident pour un ‘6’. Je dois être là pour sortir les contre-attaques adverses."
En Autriche, vous aviez de superbes stats : 15 buts et 23 assists en 65 matchs. Ce n’est pas frustrant de devoir rester derrière ?
"Bonne question. Quand on fait une belle action, je dois me forcer à rester en position. Et de toute façon, j’entends Vincent crier : ‘Peter, stay. Reste.’ Mais j’aime ce rôle. J’apprends chaque jour, surtout en regardant les plus meilleurs au monde, comme Kroos ou Busquets. Leur jeu paraît si simple. Mais quand on est sur le terrain, ce n’est pas si facile que cela. Une perte de balle du 6’peut être mortelle."
Vous regardez beaucoup de foot à la télé ?
"Oui ! Il fut un temps où le football n’était pas prioritaire dans ma vie, mais j’ai changé. Maintenant, je vis comme un vrai pro à tous les niveaux. Cette semaine, j’ai regardé les matches de qualification pour la Ligue des Champions."
Vous avez hérité du brassard et du poste de Sven Kums.
"Et pourtant, Sven est aussi un gars avec qui je m’entends bien. Il sait que ce n’est pas ma décision, mais celle du coach. Quand je suis rentré de vacances, Kompany m’a dit qu’il voulait me voir à ce poste de récupérateur. Je n’allais quand même pas refuser ?"
Peter évoque…
Robert Zulj : “Je donnerai un coup à celui qui touche à mon frère sur le terrain”
Le jeune frère de Peter, Robert Zulj, est aussi joueur pro. Il appartient à Hoffenheim et a réalisé la promotion avec l’Union Berlin de D2 en D1. “C’est la première fois de son histoire que le club jouera en 1re Bundesliga”, dit Zulj. “Mon frère – un numéro 10 – est retourné vers son propre club. Il prépare actuellement la saison avec Hoffenheim. Le meilleur de nous deux ? Tout le monde me pose cette question. Disons qu’on est différents. Si j’aimerais bien jouer dans la même équipe que lui ? Plus tard, peut-être. Maintenant, je serais trop impulsif. Si quelqu’un touchait à mon frère, je lui donnerais un coup. Oui, on est très proches. On a d’ailleurs le même look – les cheveux teints en blanc – depuis les vacances.”
La nourriture AU RSCA : “Ah, nos Serbes et ce régime alimentaire de Djokovic…”
Zulj a changé ses habitudes alimentaires. “Quand je mange quelque chose de malsain, je me sens mal dans ma peau”, avoue Zulj. “Dans le passé, par contre… Oui, je mangeais des hamburgers et je ne me reposais pas assez.” La saison dernière, une partie des Anderlechtois mangeaient même comme le champion de tennis Novak Djokovic. Zulj sourit. “C’est Obradovic qui a introduit ce régime alimentaire de Djoko. Djokovic est tout pour les Serbes (Rires). Quand Djokogagne, ils se moquent des joueurs de tennis croates. Boeckx et Santini ont également suivi ce régime. Moi, je ne l’ai pas respecté à la lettre. Mais ici, à Anderlecht, on est bien soignés par rapport à la nourriture.”