Lorsqu'on lui laisse le temps, Franky Vercauteren réussit partout où il va

En 11 débuts, il n’a gagné que deux fois son premier match. Au RSCA, il a raté deux fois son départ. Mais – sauf en Diables, à Lisbonne et à Al Batin, où il n’a pas reçu le temps – il a fini par réussir partout…

T1 du RSCA en duo avec Dockx: 1-1 contre Saint-Trond, puis la 3e place

Septembre 1998. Arie Haan perd complètement les pédales et après un 5 sur 18 (dont le 6-0 à Westerlo), se retrouve viré. Roger Vanden Stock opte pour un duo de T1 : Jean Dockx et Frankie Vercauteren. Qui débute par un match contre… Saint-Trond. Mais la déception est énorme : les Mauves concèdent le nul. Une pichenette de Scifo avant le repos sur une passe de Crasson (1-0) ne suffit pas, vu que le Slovène Rudonja égalise peu après le repos sur centre de Vrancken, l’actuel coach de Malines. En fin de match, De Boeck dévie le ballon de la tête sur la barre. Anderlecht avait joué avec De Wilde, Scifo, Goor, Aarst (88e Stoica), Dheedene, Zetterberg, Doll, Van Diemen, Crasson, Iachtchouk et Baseggio (81e De Boeck). Les deux matchs suivants se soldent aussi sur des nuls : 2-2 à Lommel et 0-0 à Alost. Puis, la mayonnaise prend, et Anderlecht grappille 59 points sur 75, dont le 0-6 au Standard et le 2-5 à Genk, le futur champion. Anderlecht termine troisième.

T1 à Genk: 2 sur 12, champion 17 mois plus tard

Décembre 2009. Vercauteren succède à Vanhaezebrouck à Genk. Mais comme d’habitude, ses débuts sont difficiles. Genk perd à Gand, puis partage à domicile contre Zulte, perd au Germinal Beerschot et concède un nul dans le grand derby contre Saint-Trond. Deux sur douze : voilà son triste bilan du mois de décembre. Son équipe met du temps à gagner. Elle termine 11e de la phase classique mais gagne les playoffs 2 et se qualifie pour les préliminaires de l’Europa League. La saison suivante est la meilleure de sa carrière comme coach. Dix-sept mois après son entrée en fonction, il offre le 3e titre à Genk.

T1 du RSCA: 0-1 contre Ostende, puis la 2e place

Février 2005. Hugo Broos paie le 0 sur 18 en Ligue des champions et le 0-0 à Gand, qui élimine Anderlecht de la course au titre. Frankie Vercauteren, son T2, est promu T1 et fait de Glen De Boeck (qui était blessé) son T2. Mais le premier match tourne au cauchemar avec la réception du Petit Poucet Ostende, la lanterne rouge avec 3 sur 33, qui n’a jamais marqué le moindre but au Parc Astrid. Alors qu’Anderlecht est invaincu en championnat à domicile depuis 14 mois. Mais un certain Marco Nijs profitera d’une blessure à l’arcade sourcilière de Tihinen pour marquer le 0-1. Anderlecht se crée beaucoup d’occasions mais les rate toutes, même en jouant 30 minutes contre dix Ostendais, après l’exclusion de Nijs. “Il y a encore beaucoup de travail”, constate Vercauteren. “Je n’en veux pas à mes joueurs. Les attaquants n’ont pas raté volontairement toutes les occasions.” “C’est la panique au Parc !”, titre la DH. Le match qui suit – au Lierse – Vercauteren ne le gagne pas non plus (1-1). Et comme en 1998, la machine se met ensuite en marche (30 sur 36). Anderlecht termine deuxième derrière Bruges et obtient son ticket pour les préliminaires de la Ligue des champions.

T1 des Diables: 1-1 contre le Chili, puis 4 défaites

Mai 2009. Après le limogeage de René Vandereycken, personne ne veut reprendre les Diables rouges, qui sont totalement à la ramasse. Louis Van Gaal et Dick Advocaat refusent, Vercauteren (qui était T2 de Vandereycken) accepte de devenir T1 ad intérim. Ses débuts sont compliqués. Les grands noms ne sont pas disponibles pour la Kirin Cup au Japon. Avec des joueurs comme Kevin Roelandts, Geoffrey Mujangi-Bia et sur le banc un certain Ritchie Kitoko, il obtient un nul contre le Chili (but de ce Roelandts). La suite est pire : 4-0 contre le Japon, 3-1 en Tchéquie, 5-0 en Espagne et même 2-1 en Arménie. Quelques minutes après ce dernier match, il jette l’éponge. “Je ne sais pas m’identifier à cette équipe ni à ce résultat”, justifie-t-il. Sa relation avec les dirigeants de la Fédération, qui attendent le ‘oui’ de Dick Advocaat, est très mauvaise. Et pour l’une des seules fois de sa carrière, Vercauteren n’a pas redressé la barre.

T1 à Al jazira: Défaite aux tirs au but, puis 3e

Août 2011. Déçu par la politique de transfert de Genk, qui vend ses meilleurs joueurs avec un recrutement minimaliste, Vercauteren signe à Al Jazira aux Émirats arabes unis. Il annonce son départ à l’aéroport, après le match aller de Genk en préliminaires de la Ligue des champions (2-1 à Maccabi Haifa). Sa première tâche à Al Jazira (où il a pris Hugo Broos comme T2) est de remporter la Supercoupe. Mais il perd face à Al Wahda aux tirs au but (6-7). Puis, il se met à gagner 8 de ses 14 matchs de championnat. Ce qui ne l’empêche pas d’être viré malgré une 3e place.

T1 au SP. Lisbonne: 11 matchs, 1 victoire

Novembre 2012. Vercauteren est appelé à la rescousse du Sporting Portugal, qui vit une des pires crises de son histoire. Comme d’habitude, il perd son match d’ouverture (2-1 à Vitoria Setubal) et il ne parvient pas à gagner contre son Genk, à domicile en Ligue des champions (1-1). Finalement, il ne remportera qu’un seul de ses onze matchs, et il sera limogé dès janvier. Sans avoir eu le temps d’avoir pu mettre son projet de jeu en place après l’une des plus courtes missions de sa carrière.

T1 à Al-Batin: Viré après 7 matchs

Juin 2018. Nouvelle destination exotique pour Vercauteren : Al-Batin, un club de bas de classement en Arabie saoudite. Il commence par un 1 sur 12 et ne gagnera qu’un seul match. Après sept matchs il est limogé deux heures avant son huitième match. Tout comme le Sporting Lisbonne, Al-Batin ne lui laisse pas le temps de trouver la bonne recette.

T1 à Malines: Il bat son RSCA et sauve le KV

Janvier 2014. Vercauteren répond à l’appel du pied du FC Malinois, où il avait été coach en jeunes. Sa mission ? Sauver le club de la relégation. Ironie du calendrier : son premier match l’oppose à Anderlecht. Pour une fois, il débute par une victoire.
Mené 0-1 après deux minutes de jeu après un but de Najar sur centre de Bruno, Malines bouscule le grand Anderlecht de van den Brom jusqu’à la 90e minute. Poussé par ses fans, le KV l’emporte. Le public scande : ‘Frankie is van ons !’ (Frankie est à nous), mais Vercauteren reste calme. “Ma relation avec Anderlecht n’a pas toujours été bonne, mais ce n’est pas une revanche. Tout ce qui compte, ce sont les points.” Il sauve facilement Malines, mais part en fin de saison parce que les deux parties n’étaient “plus sur la même longueur d’onde”.

T1 à samara: 0-0, puis la montée en D1

Juin 2014. Il tente une nouvelle aventure risquée, cette fois à Samara, en D2 russe. Ses débuts sont manqués avec un 0-0 contre le petit club de Khimik Dzerzhinsk. Mais ensuite, il survole la D2, remporte le titre et monte en D1. La saison suivante, Samara termine à une jolie 9e place sur 16 équipes en Premier Liga russe, notamment en allant battre des grands clubs comme le Zenit (1-3), le CSKA Moscou (0-2) et le Dinamo Moscou (0-1).

T1 au Cercle Bruges: 1 sur 6, puis la promotion en D1

Octobre 2017. Frankie rentre au pays et signe au Cercle. Sa mission est la même qu’en Russie : la montée en D1, après le 19 sur 33 de José Riga. Frankie poursuit ses mauvaises habitudes : il perd au Lierse (3-2) et se fait accrocher à Tubize (1-1), la lanterne rouge. Cinq mois plus tard, il décroche le titre face au Beerschot et monte en D1, mais il décide de ne pas rester.

Conseiller sportif à OHL: De la dernière à la 1re place

Février 2019. En tant que Conseiller sportif, il laisse la tâche de T1 à son fidèle bras droit Vincent Euvrard à OHL, mais il prend bel et bien des décisions. OHL est dernier au moment de son arrivée. Et contrairement à ses habitudes, il gagne ses premiers matchs. Le duo Euvrard-Vercauteren obtient un 20 sur 27 et sauve facilement le club. Cette saison, Vercauteren quitte OHL pour Anderlecht au moment où les Louvanistes sont premiers.