Les Mauves ont gagné pour sauver le coach
Anderlecht a enfin gagné. Et c’est le plus important même si la manière n’y était pas.
- Publié le 07-10-2018 à 20h08
- Mis à jour le 07-10-2018 à 22h47
Anderlecht a enfin gagné. Et c’est le plus important même si la manière n’y était pas.
"Hein, je ne suis pas content que nous ayons perdu, mais je suis content que tu aies gagné. Les conditions sont difficiles pour nous deux." Francky Dury est dans une situation encore plus compliquée que son homologue du jour. Surtout après la victoire 1-2 du RSCA. Trois points qui donnent un peu d’air aux joueurs mais surtout au coach.
Tous derrière le coach
Quoi qu’il en dise, son siège n’est plus aussi stable que par le passé. Il était même à deux doigts de s’effondrer. Il a considéré les informations quant à la rechercher d’un nouveau T1 comme des rumeurs et n’a pas hésité à tacler les médias après le match.
"Je ne participe pas à ce tintouin. L’ambiance a toujours été bonne au sein du club. C’est scandaleux la façon dont on a attaqué certaines personnes, dont Devroe. Avant, on avait plus de respect pour autrui. Je ne détruis pas d’autres personnes. Il y a un énorme manque de respect de la presse. On raconte des mensonges et des conneries. Je ne réponds plus à toutes ces choses. On a tout fait de l’extérieur pour nous déstabiliser."
Les joueurs veulent en tout cas poursuivre l’aventure avec leur staff actuel. La célébration du 0-1 signé Zakaria Bakkali s’est transformée en propagande pour Hein Vanhaezebrouck. Le meneur de jeu a sauté dans les bras de son coach et de Karim Belhocine.
"Hein nous a toujours soutenus", affirme l’homme du match. "Même quand il nous critiquait dans la presse. Soit il avait raison de le faire, soit il nous montrait vraiment qu’il était derrière nous dans le vestiaire."
Une preuve d’union qui transparaissait au long de la rencontre. Les Mauves ont joué pour la victoire, certes, mais surtout pour leur entraîneur. Il n’y a qu’à voir leur compte Instagram pour comprendre. Beaucoup ont posté une photo d’eux avec leur entraîneur.
Adrien Trebel, l’un des leaders de Vanhaezebrouck, a souligné son travail tactique, comme l’a fait Thomas Didillon jeudi soir. Preuve que les joueurs le respectent. Ils ne vont pas le saboter.
"Moi, je considère qu’il n’est pas en danger", dit Adrien Trebel. "Ce n’est pas toujours bien de faire venir quelqu’un. C’est quitte ou double ce genre de changement. Surtout qu’on aime travailler avec lui. On reste une famille, soudée même dans les moments difficiles. On a fait la fête après le match. Cela dit tout."
Un gros état d’esprit
On ne doutait plus de l’état d’esprit du vestiaire mauve mais ce déplacement en Flandre a confirmé notre analyse. Ce groupe a la dalle et a envie de bien faire.
Les joueurs sont prêts à se sacrifier les uns pour les autres même si ça nécessite quelques coups de gueule comme en fin de rencontre.
Trebel : "On a toujours eu un collectif et on a toujours cru en nos qualités. Nous ne sommes pas si mauvais dans le jeu et nous continuons à beaucoup travailler toute la semaine. Le problème, c’est qu’on prend des buts de U10."
D’énormes faiblesses
Cela a failli encore être le cas à la 94e minute sur une tête de Baudry qui a terminé dans le petit filet.
Anderlecht a complètement perdu les pédales dans les derniers instants du match. D’abord, il y a eu le but, évitable, de Buffel, puis cette phase qui a failli leur coûter la victoire.
Même les joueurs ne comprennent pas ces erreurs redondantes semaine après semaine. "Il y a beaucoup de choses à améliorer. J’étais fâché car on a bossé ces choses-là en semaine et tout va bien. Je me demande pourquoi en match il y a ce manque de concentration. Le groupe s’est remis en question et doit continuer à le faire. On sait qu’il y a des exigences et on doit y répondre."
Si la manière n’y était pas, à l’exception d’un superbe deuxième but dans sa construction, on se contentera de la victoire dans le clan bruxellois.
"Je veux bien gagner chaque match en jouant comme ça", ironise le coach. "Nos meilleurs matches, on les a perdus. La manière n’est donc pas importante."
Pas encore sortis de la crise
Anderlecht n’est clairement pas encore à son niveau. Le match était plus marqué par les erreurs que par les phases construites. "Il faudra plus que ça pour sortir de la crise et se sentir libéré", dit Sven Kums. "Tout le monde veut faire mieux et ce n’est pas parce qu’on a gagné qu’on est devenu bons d’un coup."
Pour vraiment respirer et oser nourrir des ambitions dignes du club, il faudra enchaîner au retour de la trêve internationale. Mais pour l’instant, Anderlecht savoure sa victoire. "Car je peux vous dire qu’elle fait du bien", conclut Adrien Trebel.