La menace du banc pour Bolasie
La recrue-vedette du mercato hivernal pourrait vivre son dernier match à domicile avec Anderlecht jeudi face à Genk comme remplaçant après des playoffs loupés.
- Publié le 15-05-2019 à 06h54
- Mis à jour le 15-05-2019 à 12h02
La recrue-vedette du mercato hivernal pourrait vivre son dernier match à domicile avec Anderlecht jeudi face à Genk comme remplaçant après des playoffs loupés.
Dimanche, 15 h 57. On joue la 72e minute d’Antwerp - Anderlecht. Francis Amuzu ôte son training et s’apprête à monter au jeu. Le quatrième arbitre brandit son panneau et c’est le numéro 11 qui est rappelé, Yannick Bolasie. Une surprise pour tous les observateurs : le Congolais était celui qui ne sortait jamais au Sporting.
Depuis sa première titularisation le 10 février contre Zulte Waregem, Bolasie avait disputé 1 105 des 1 111 minutes jouées par Anderlecht. Il n’avait loupé que six petites minutes, lors de la réception de l’Antwerp en playoffs. Dimanche, au Bosuil, il a manqué tout le dernier quart d’heure et sa place dans le onze est même remise en question pour les deux ultimes rencontres de la saison.
1. Ses stats individuelles sont en berne en playoffs
Sur ses sept matchs de playoffs (sans le Clasico écourté donc), Bolasie s’est vu infliger à quatre reprises une note de 4/10 dans nos colonnes (5,28/10 de moyenne en playoffs, l’une des plus mauvaises au RSCA). À Anvers, il est à nouveau passé à côté de son sujet, ne réussissant jamais à passer ou à créer le danger. Signe qui ne trompe pas : ses équipiers cherchaient d’abord à jouer avec Verschaeren, même s’il était mieux placé.
Il est loin le temps où Bolasie sauvait Anderlecht de la catastrophe en phase classique avec ses quatre buts et son assist lors des cinq derniers duels. Les chiffres ne mentent pas : décisif toutes les 111 minutes en phase classique, il ne l’est plus que toutes les… 348 minutes en playoffs (2 assists). Même s’il a parfois dépanné en pointe, un poste qui ne lui convient pas vraiment dans ce système de jeu, c’est trop peu pour un tel pedigree.
2. Il est fatigué mais sa saison sera encore longue
La raison de cette méforme saute aux yeux : Bolasie (30 ans à la fin du mois) est fatigué. Ses actions sont beaucoup moins tranchantes. Ce n’est pas anormal pour un garçon qui avait été écarté des terrains toute l’année 2017 suite à une rupture des ligaments croisés du genou. L’attaquant n’avait plus eu autant de temps de jeu depuis cette longue absence.
Lors de la première partie de saison, en prêt à Aston Villa, il n’avait disputé que deux fois l’entièreté d’une rencontre (sur 21 apparitions au total). En acceptant la proposition du Sporting le 31 janvier, il espérait obtenir cette régularité sur la pelouse. C’est chose faite mais il n’a pas encore retrouvé le niveau qui avait poussé Everton à dépenser 29 millions pour lui en 2016.
Le rythme des playoffs est clairement plus élevé qu’en phase classique et ça pèse dans les jambes de Bolasie. Il devra pourtant encore s’accrocher car sa saison est loin d’être terminée. Après les deux derniers matchs de cette semaine à Anderlecht, il rejoindra l’équipe nationale congolaise pour la Coupe d’Afrique des Nations. Le premier match du tournoi, contre l’Ouganda, n’aura lieu que le 22 juin. Si les Léopards vont au bout de la compétition, la saison de Bolasie ne se s’achèvera que… le 19 juillet.
3. Amuzu n’a pas impressionné non plus
Le Congolais pourra bénéficier d’une mini-préparation pour tenter de retrouver sa fraîcheur à la Can mais Karim Belhocine n’a pas ce luxe. Le championnat se termine dimanche et le T1 ad interim veut confirmer jusqu’au bout le redressement observé sous ses ordres. La question se pose dès lors : Bolasie débutera-t-il son dernier match à domicile avec Anderlecht sur le banc ?
On avait déjà interrogé le coach à ce sujet après le match à l’Antwerp. Belhocine avait répondu diplomatiquement : "Avec Bolasie et Amuzu, j’ai deux solutions à gauche. Les deux garçons m’ont plu."
En réalité, Francis Amuzu n’a pas montré beaucoup plus que Bolasie après sa montée au jeu. Mais le gamin avait au moins affiché quelque chose qu’on ne voit plus chez le Congolais loué par Everton : de l’énergie. Suffisant pour envoyer Bolasie sur le banc jeudi contre Genk ?
Dans l’entourage d’Amuzu, on l’espère fortement car on ne comprend pas bien pourquoi un joueur qui ne sera plus à Anderlecht d’ici lundi prochain reçoit plus de crédit qu’un ket prometteur sorti de Neerpede.
Il y aurait encore pu avoir une troisième piste pour le côté gauche de l’attaque mais Jérémy Doku ne sera pas encore rentré de l’Euro U17. La Belgique a été éliminée dimanche soir (par les Pays-Bas) mais il reste un barrage à disputer face à la Hongrie ce jeudi (pour le dernier ticket à la Coupe du monde). Alors : Bolasie ou Amuzu ? Il faudra attendre ce jeudi 19 h 30 pour connaître le choix de Belhocine.