La folle semaine de Kompany pour préparer le déplacement à Genk
Voici comment Vincent Kompany - devenu drogué du travail - a digéré la gifle de Courtrai et a rechargé les batteries avant Genk.
- Publié le 23-08-2019 à 11h49
- Mis à jour le 23-08-2019 à 12h37
Voici comment Vincent Kompany - devenu drogué du travail - a digéré la gifle de Courtrai et a rechargé les batteries avant Genk. Anderlecht semble prêt pour le déplacement au Racing Genk, le champion en titre. Pourtant, la gifle infligée par Courtrai et le deux sur douze n’ont pas loupé leur effet. Mais jour après jour, le Sporting s’est remonté le moral et a rechargé les batteries. Un aperçu de la semaine mouvementée.
Dimanche : Kompany débarque à l’aube
Le jour de congé des joueurs au lendemain du match à Courtrai est préservé. Kompany n’est pas du genre à organiser un entraînement de punition après une mauvaise performance. En revanche, sa nuit a été courte. Il était minuit passé quand le car est rentré de Courtrai. Ce matin, Kompany était déjà à Neerpede avant huit heures du matin. Pour analyser ce qui n’a pas marché. Sa présence à Neerpede n’est pas une surprise. "Je vais utiliser chaque heure de la semaine pour préparer mon équipe pour le match contre Genk", avait-il déclaré dans un petit couloir de la vieille tribune du stade des Éperons d’or à Courtrai. "J’ai hâte d’être vendredi."
L’après-midi, Kompany rencontre Michael Verschueren. L’entretien est informel. Depuis qu’ils ont eu leur premier rendez-vous pour discuter de la double fonction de Vincent, dans un hôtel à Manchester, les deux sont proches. Kompany fait de (trop) longues journées à Anderlecht, il est devenu un drogué du travail. Il veut absolument réussir son pari, considéré comme "mission impossible" par les consultants et ex-entraîneurs.
Lundi : la mental coach épate
Le staff donne le bon exemple et se présente à 8 h 30 à Neerpede pour le petit-déjeuner. Comme tous les jours, ils viennent une demi-heure avant les joueurs au centre d’entraînement. Les joueurs qui n’ont pas ou peu joué samedi, sont attendus au club à neuf heures. Au programme : le petit-déjeuner, une séance de musculation et un entraînement. Kompany a instauré une nouveauté : un pré-entraînement de quinze minutes. La séance supplémentaire doit préparer les joueurs pour le vrai entraînement. Elle se déroule dans la salle de musculation, et la musique est autorisée. Tous les réservistes (Roef, Boeckx, Gerkens, Amuzu, Doku, Sambi Lokonga, Cobbaut, Adzic), les non-sélectionnés (Saelemaekers, Dhauholou,) et les indésirables (Kums, Trebel, Milic, Lawrence, Saief, Sa) sont présents. Zulj (petite blessure aux ischios) est de retour à l’entraînement.
Les titulaires de samedi doivent être au club à 12 h 45 pour un lunch et un débriefing. Comme chaque semaine, Kompany prend la parole. Pour la première fois, il est assisté par Ellen Schouppe, la mental coach du club. Elle laisse une bonne impression aux joueurs.
Mardi : Trebel encore à part
Tout comme la veille, les entraîneurs sont les premiers à franchir la barrière de Neerpede. Ils sont attendus à table à 8 h 30. Les joueurs les rejoignent rapidement. Cette fois, le p’tit-dej est obligatoire pour tout le groupe. À neuf heures, tout le monde est présent, comme convenu.
Après le petit-déjeuner, Kompany s’adresse au groupe durant un quart d’heure. La communication est son point fort et contrairement à Fred Rutten, il répond volontiers à toutes les questions. Le principal sujet de conversation : son système tactique. Kompany ne compte pas l’abandonner, malgré le deux sur douze. Il conserve son tableau tactique à portée de main lors de chaque entraînement.
Après les explications de Kompany, le cabinet médical se remplit. Les joueurs souffrant de petits bobos passent chez le médecin et les physiothérapeutes. Puis, une petite séance de musculation est programmée. Elle est obligatoire. L’entraînement ne débute qu’à onze heures.
Au début de la séance, Kompany papote avec le jeune Anouar El Hadj, monté au jeu contre Ostende. El Hadj a participé à la Otten Cup, une organisation du PSV, durant le week-end écoulé. Anderlecht a bien joué mais n’a pas atteint les demi-finales.
Kompany n’exclut personne. Il parle aussi avec les joueurs sur qui il ne compte pas, comme Kums ou Trebel. Ils peuvent même s’échauffer avec le groupe. Mais quand le vrai entraînement débute, ils sont priés de changer de terrain, pour travailler avec les indésirables. Après l’entraînement, certains joueurs restent sur le terrain pour des exercices supplémentaires avec Craig Bellamy, le coach gallois des U21, descendu par Aad De Mos dans la DH du jour.
À 13 h 30, tout le monde passe à table pour un lunch obligatoire. La journée au club des joueurs se termine, mais celle de Kompany se poursuit. Il a plusieurs réunions par jour, et veut partager ses expériences avec tous les services du club.
Mercredi : il annule le congé du staff
Comme souvent, deux jours avant le match, Kompany donne un jour de congé à ses joueurs. Sven Kums en profite pour entamer les négociations avec Gand. Le soir, un accord est trouvé.
Les blessés d’Anderlecht (Roofe, Najar, Dimata, Bakkali, Lutonda, El Kababri, Musona) et ceux qui terminent leur rééducation (Makarenko, Dauda, et Chipciu) sont obligés de passer au club.
À leur surprise, ils ne sont pas seuls. Tout le staff est présent. Le T1 Simon Davies explique, avec le sourire : "J’avais fait venir ma famille de Grande-Bretagne, vu qu’un jour de congé était prévu. Mais finalement, on a travaillé et discuté. J’ai quand même consacré une demi-journée à ma famille. Le reste du staff est resté toute la journée à Neerpede."
Un des membres du staff de Kompany est Kevin Reid, un consultant-vidéo, qui lui a été conseillé par Roberto Martinez, qui l’avait dans son staff à Everton.
Jeudi : Davies frappe fort !
Vu que l’équipe part en mise au vert à l’hôtel des Diables rouges à Tubize, le rendez-vous à Neerpede n’est fixé que l’après-midi. Le lunch n’est pas obligatoire, mais tous les joueurs sont bien à l’heure. Ils comprennent le sérieux de la situation. En rentrant à Neerpede, la concentration est déjà visible sur leur visage. Nasri n’apprécie pas que notre photographe le mitraille. Vlap est le seul qui sort de sa voiture. Il veut faire plaisir à des supporters néerlandais, venus spécialement pour lui. Sven Kums est le dernier à rentrer. Il vient vider son casier.
Un peu plus tôt, Simon Davies avait frappé fort lors de sa traditionnelle conférence de presse. "Selon moi, Anderlecht est la meilleure équipe du pays, dit-il, après avoir annoncé que Kompany sera dorénavant capitaine. Et les résultats physiques sont parmi les meilleurs du championnat. On ne peut rien demander de plus aux joueurs. Ils croient tous en ce système. Niveau football, on est plus loin que prévu. Mais il faut gagner. Surtout pour les fans."
Le point de presse est le seul moment organisé pour les médias. Pour le reste, Neerpede reste fermé. Après le lunch, Kompany donne sa théorie et son dernier entraînement, seulement le deuxième depuis Courtrai. À huis clos, évidemment.
Le dernier repas à Neerpede est prévu à 18 heures, le départ à Tubize à 19 heures. Le Sporting a serré les rangs et se sent prêt à faire taire les critiques, ce soir à Genk.