L'étrange saison de Belhocine à La Gantoise
Danijel Milicevic, Matz Sels et Thomas Foket racontent l’étrange saison 2014-15 de Karim Belhocine à La Gantoise.
- Publié le 17-05-2019 à 13h00
- Mis à jour le 19-05-2019 à 10h40
Danijel Milicevic, Matz Sels et Thomas Foket racontent l’étrange saison 2014-15 de Karim Belhocine à La Gantoise. Six matches d’entrée de jeu et puis 16 petites minutes. Karim Belhocine n’a pas beaucoup profité de sa dernière saison en tant que joueur pro. Il aura quand même pu fêter le titre avec La Gantoise pour conclure sa carrière sur un premier trophée au sein de l’élite belge.
"Le truc dingue avec lui c’est qu’il ne s’est jamais plaint de la situation", explique son ancien équipier Matz Sels. "Il a disparu de l’équipe après quelques matches, puis l’équipe a commencé à bien tourner et il n’a pas su revenir. Il n’a jamais eu de mauvais mots ou de commentaires négatifs. Certains auraient eu une mauvaise influence sur le vestiaire à sa place."
Sauf que Belhocine savait pourquoi il était venu à La Gantoise. Il a 36 ans quand il rejoint l’équipe et n’a plus les jambes pour le top en Belgique. Son utilité se développe ailleurs. "Déjà sur le terrain, tu sentais que ses conseils étaient bons", se souvient Thomas Foket. "J’ai joué les premiers matches à sa droite et il parlait beaucoup. J’étais jeune et je découvrais le haut niveau. Il m’a vraiment bien aidé. C’était une question de détails, de placement."
Ses connaissances du système d’Hein Vanhaezebrouck sont une réelle plus-value pour le groupe gantois. "Il n’est pas simple de comprendre tout ce que souhaite faire de coach", poursuit Foket. "Surtout pour les jeunes ou les joueurs qui arrivaient et nous étions nombreux à ne pas être familiers avec ses méthodes."
Venu pour être un relais avec le staff
C’est aussi pour ces raisons qu’Hein Vanhaezebrouck a donné sa chance à un joueur qui touchait doucement à sa fin de carrière. Il savait que même sans être sur le terrain, Karim Belhocine aurait un véritable apport dans le groupe et le vestiaire.
"Quand il parlait, tout le monde l’écoutait", dit Foket. "Déjà, parce qu’il a passé beaucoup d’années en Belgique et qu’il connaît le championnat. Puis, car il savait bien s’exprimer et tirer le maximum des joueurs."
Danijel Milicevic précise toute qu’il travaillait "principalement avec les jeunes et les défenseurs sans pour autant se prendre pour un adjoint."
Le Franco-Algérien n’en a pas moins développé un lien particulier avec le coach. "Ils se connaissaient de leur période à Courtrai", explique Milicevic. Les deux hommes ont passé beaucoup de temps à discuter. Au sujet de la tactique, de la mentalité, de l’approche. "Mais ils arrivaient à être discrets et ne pas faire ressentir de différence et donc de la jalousie."
Le fait que Vanhaezebrouck ne l’aligne pas ou presque a renforcé cette idée qu’il n’y avait pas de favoritisme. "Après, il n’y a pas de souci à bien s’entendre avec son coach", nuance Matz Sels. "Ils avaient ce lien bien avant Gand et Vanahezebrouck n’a pas été le rechercher pour rien. Ça a dû être extrêmement bénéfique à Karim car il a certainement beaucoup appris à son contact comme joueur puis comme T2."
Cela n’étonne d’ailleurs pas le gardien de Strasbourg quand on lui explique les quelques ressemblances de style entre Belhocine et Vanhaezebrouck dans les lignes de courses, la construction de triangles et les changements de côté.
Ambianceur et langue bien pendue
Il a fondé une partie de son coaching sur son apprentissage à Gand sans pour autant laisser transparaître ses ambitions. "Il est venu pour jouer", rappelle Sels. "Il ne parlait pas d’une possible carrière de coach par la suite."
C’est parce que dans sa tête, il était encore trop dans le moule d’un joueur. Ce qui a encore été le cas lors de sa première expérience dans le staff de Courtrai.
À La Gantoise, dans un groupe assez calme, il faisait partie des plus bruyants. "Mais qu’est-ce qu’il parlait", se marre Thomas Foket. "À table, sur le terrain, en dehors. Il n’arrêtait pas. Il sait être sérieux si besoin mais le reste du temps, il respire la bonne humeur."
De réputation, il s’entendait à merveille avec tout le monde. Peu importe le groupe linguistique. "On avait aussi un certain respect envers lui qui lui facilitait la tâche", explique Sels. "Il avait aussi un côté farceur qui amusait tout le monde."
Et Danijel Milicevic de conclure : "Hein Vanhaezebrouck attache beaucoup d’importance à l’ambiance qui règne dans le vestiaire. Karim était l’un des acteurs du bon déroulement des choses. Mais ne croyez pas qu’il était cool. Quand ça n’allait pas en semaine, il te le disait."