Kompany commence à y voir plus clair: "On se rapproche de ce que Vincent veut"

Face au Benfica, son Sporting a montré un visage encourageant pour la première fois face à une autre équipe pro. À un peu plus de deux semaines de la reprise du championnat, il commence à y voir un peu plus clair, même s’il reste encore beaucoup de travail et trois rencontres amicales à disputer.

1. Il est encore loin d’une équipe type

Kompany avait choisi un groupe de 20 joueurs (21 avec lui) pour affronter Benfica puis l’AZ samedi. Dont deux très jeunes joueurs qui retourneront prochainement en U21 (Daskevics, Guldix) et deux autres qui peuvent encore espérer rester en complément du groupe (El Kababri et Ait El Hadj).

Parmi les 16 autres joueurs, certains sont invités à partir sans être rejetés pour autant (Milic, Lawrence et Dauda). Il ne reste donc que 13 certitudes. La semaine prochaine, Sandler va arriver et les cinq de l’Euro U21 vont revenir. Sans oublier Nasri, qui suit une préparation individualisée, et les internationaux qui viennent de revenir (Zulj, Sanneh et Chipciu). Quand on fait l’addition, c’est donc un groupe de 24 hommes (avec Kompany) qui prend forme. Et il faudra encore régler le cas du test Sam. Il y aura encore du mouvement dans ce noyau mais c’est déjà une première base.

On n’est par contre encore loin d’une équipe type. Kompany n’a même pas encore essayé de s’en approcher. Face à de gros calibres comme l’Ajax et Benfica, il a composé des équipes mixtes, avec des titulaires potentiels, des gars invités à partir et des jeunes. Bien malin celui qui pourrait prévoir le onze de base pour le match contre Ostende fin juillet. Cela dépendra aussi de la rapidité du retour en forme des U21 et de Nasri, mais aussi de la suite du mercato. La direction veut encore transférer des titulaires.

2. Trois jeunes postulent pour une place dans son onze

Sur les cinq premiers matchs amicaux, Kompany a utilisé… 20 jeunes issus de Neerpede ! Certains ont vite été renvoyés à leurs études, d’autres devront encore manger quelques tartines mais trois sortent vraiment du lot : Doku, Dewaele et Lutonda. Ils postulent clairement pour une place dans le onze de base.

Doku a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui face au Benfica. Quand les journalistes portugais nous demandaient son âge, ils n’en revenaient pas. Son accélération fait très mal et va briser quelques reins en Pro League cette saison. Malgré des imperfections dans le jeu collectif, le poste à droite de l’attaque lui semble promis pour l’instant.

Lutonda, un gaucher formé comme milieu défensif avant une reconversion au back, semble taillé pour le système de Kompany. Un système où les backs se transforment souvent en milieux défensifs. Très appliqué derrière, il apporte aussi quelque chose offensivement. Il peut viser la place d’arrière droit dans le onze (puisque les backs jouent sur le mauvais pied dans ce système).

Enfin, Dewaele est le plus âgé mais le plus inattendu. Il était sur le point de signer ailleurs (Courtrai et Saint-Trond le voulaient) avant que Kompany arrive. Mercredi à Lisbonne, il a montré de très belles choses comme milieu défensif. Des choses que Kums n’a pas réussi à reproduire après la pause. Dans un registre similaire à l’ancien Gantois (aisance balle au pied, bonne vision du jeu), Dewaele apporte un gabarit plus grand. Pourrait-il créer la surprise et relégué le Soulier d’or 2015 sur le banc ?

3. Il pourrait relancer des joueurs inattendus

Sa était capitaine mercredi soir. Ce qui ressemblait à un cadeau sous les yeux de ses compatriotes était finalement assez logique. Le défenseur portugais s’est comporté comme un leader sur la pelouse abîmée par le concert d’Ed Sheeran. On le croyait juste en transit après son prêt en Turquie mais ce n’est plus certain. "Je sais que Kompany est mon concurrent en plus d’être mon coach. Et je sais que d’autres défenseurs centraux sont là ou vont arriver, mais je ne regarde pas les noms. Si je montre que je suis un bon défenseur, je ne dois pas m’inquiéter. Mon ambition est de jouer. On verra si c’est ici ou ailleurs."

Le constat est le même pour Kiese Thelin, même s’il a mandaté Mogi Bayat pour lui trouver un club cet été. Meilleur buteur en préparation (5 buts), le Suédois profite bien de l’absence de Santini, blessé. "Mon rôle, c’est de marquer. Le foot, ça peut aller vite. Je suis sous contrat ici. On verra bien mais on est beaucoup de joueurs", précise-t-il.

4. Sa philosophie est de mieux en mieux assimilée

"On se rapproche de ce que Vincent veut", s’est félicité Sa après le match. Face à un Benfica en rodage mais motivé devant son public, le Sporting a eu le ballon 54 % du temps et en a fait un bel usage pendant toute la dernière demi-heure de la première période. Il n’y a pas encore eu beaucoup de belles séquences construites depuis l’arrière mais le pressing était clairement mieux organisé. Il a fait souffrir les Lisboètes et amené la majorité des occasions du Sporting. "On doit encore bien apprendre beaucoup de choses mais c’est un système qui vient du meilleur coach du monde. C’est positif pour nous", analyse Kiese Thelin.

Ce système à la Guardiola exige un grand niveau technique de tous les joueurs, gardien compris. On a parfois vu Kompany frustré suite à quelques erreurs individuelles. À ce petit jeu, ce sont les jeunes issus de l’école de Neerpede qui ont laissé la meilleure impression. C’était parfois plus compliqué pour d’autres quand le jeu s’accélérait. Les qualités techniques seront essentielles pour faire partie de la sélection de Kompany.