Hendrik Van Crombrugge va retrouver le Kerhweg: "A Anderlecht, il y a toujours quelqu’un à la grille"
Avant de retourner à Eupen, Hendrik Van Crombrugge parle de Vercauteren, de ses pieds et du fossé avec le Kehrweg.
- Publié le 24-10-2019 à 06h41
Avant de retourner à Eupen, Hendrik Van Crombrugge parle de Vercauteren, de ses pieds et du fossé avec le Kehrweg. La ponctualité germanique. Au Sporting depuis trois mois, Hendrik Van Crombrugge (26 ans) n’a pas perdu ses réflexes eupenois en arrivant avec dix minutes d’avance au rendez-vous mercredi matin. Cela a permis d’un peu allonger la conversation avec ce footballeur féru d’histoire. "Quand on a un week-end de libre, certains prennent l’avion pour Marbella et moi je vais visiter les ruines d’un château, se marre-t-il. C’est l’antiquité romaine qui me passionne le plus. J’adore aller dans un endroit et imaginer comment c’était 2 000 ans plus tôt."
Désolé, mais on ne va pas remonter si loin dans l’histoire : avez-vous vécu le match de dimanche contre Saint-Trond comme un nouveau départ ?
"Non car on a continué sur le même chemin qu’avant. Le nouvel entraîneur a juste fait en sorte qu’on progresse sur certains points. Le plus bel exemple, ce sont les phases arrêtées. Il avait mis l’accent sur ça à l’entraînement et ça a payé."
Le changement dans le staff était-il indispensable ?
"On était convaincu que notre jeu était bon depuis le début de la saison. Il nous manquait juste l’efficacité. Après un seul match, je trouve qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur ce changement dans le staff."
Kompany va-t-il progresser comme entraîneur aux côtés de Vercauteren ?
"L’arrivée de Frankie est positive pour tout le club. Pour les joueurs, pour le staff et pour Vincent. À Louvain, Frankie a aussi été un bon formateur. Pour l’équipe mais aussi pour le jeune coach Vincent Euvrard. Il ajoute quelque chose dans le projet global."
Vercauteren accepte-t-il que vous construisiez depuis votre propre rectangle, en faisant souvent frissonner vos supporters ?
"Si on ne sait pas trouver la solution courte, on peut jouer plus long. On l’a parfois fait dimanche. Frankie dit qu’on doit encore progresser dans le ressenti du match. Apprendre à sentir quand il y a besoin de sauter une ligne ou quand on peut construire de derrière."
Vous n’avez jamais peur quand cela joue depuis votre rectangle avec l’adversaire qui presse ?
"La peur est une mauvais conseillère. En cas d’erreur, je sais que c’est fatal. Dans ma carrière, j’ai déjà fait des gaffes mais pas encore aux pieds. Si ça arrive, je sais que mes équipiers ne m’en voudront pas. Après 999 fois où tu as réussi, une erreur peut arriver. Ils savent qu’ils peuvent me donner la responsabilité et que ça peut les aider dans leur propre jeu."
Quand vous avez signé à Anderlecht, tout le monde a dit que c’était avant tout pour vos pieds. Vous étiez d’accord ?
"J’ai trouvé ça réducteur. Si j’étais Diable avant d’arriver à Anderlecht, c’est que j’ai d’autres qualités. Roberto Martinez ne va pas prendre un gardien juste pour ses pieds. Je suis ici pour le package total Van Crombrugge. Mais je sais qu’avec notre style de jeu, mes pieds sont clairement un atout."
Seriez-vous aussi à Anderlecht si vous n’aviez pas croisé la route de Javier Ruiz Bunilla, l’entraîneur des gardiens à Eupen ?
"Je n’ai pas de boule de cristal mais Bunilla est le plus beau cadeau que j’ai reçu dans ma carrière. Je ne serais pas le même gardien sans lui. Il a été hyper-important dans mon développement. En général, les gardiens travaillent sur la force et l’explosivité à l’entraînement. Lui mettait aussi l’accent sur la technique. Il faut dire qu’il a joué au Barça et qu’il a croisé Pep Guardiola (sourire)."
C’est facile de s’intégrer à Anderlecht ?
"Les premières semaines n’étaient pas les plus simples. Avec la fin du mercato, il y avait des joueurs qui voulaient partir et d’autres qui espéraient rester. Au niveau de l’ambiance, ce n’était pas l’idéal. Je me concentrais surtout sur mon propre jeu. L’ambiance s’est bien améliorée depuis et une victoire comme celle de dimanche aide bien."
Comment jugez-vous vos premiers mois au Sporting ?
"Mon adaptation rapide à la pression d’Anderlecht m’a agréablement surpris. C’est surtout une pression médiatique que tu n’as pas à Eupen. Là-bas, quand tu arrives le matin pour l’entraînement, toutes les portes sont ouvertes mais il n’y a personne. À Anderlecht, tout est fermé mais il y a toujours quelqu’un devant la grille (rires)."
Où pouvez-vous encore progresser ?
"Monsieur Martinez m’a un jour décrit comme un gardien moderne et complet. J’ai tous les aspects d’un portier moderne mais je peux m’améliorer partout. Il était temps de quitter Eupen pour continuer à progresser."
Vendredi, c’est justement le déplacement au Kerhweg. Quel souvenir en gardez-vous ?
"Les affinités avec le groupe ont disparu car c’est une toute nouvelle équipe. Je suis juste resté très proche de Siebe Blondelle qui est un vrai ami. Mais ça reste spécial car j’ai fait partie du projet Eupen pendant six ans. J’y étais allé en test d’abord pour lancer ma carrière et ce fut une très bonne décision, même si je gagnais 1 100 € net par mois avec mon premier contrat. Ce n’était pas toujours facile car certains gars venus par Aspire au Qatar touchaient beaucoup d’argent mais je devais passer par là. C’est aussi à Eupen que j’ai rencontré ma femme."
On a encore deux questions compliquées.
"Allez-y (sourire)."
Où se situe le plafond du RSCA cette saison ?
"Une ambition réaliste serait de jouer les playoffs 1. On a les qualités pour y être."
Pensez-vous à l’Euro cet été ?
"Normalement, ce n’est pas un objectif. Je me suis plus fixé de faire partie des 23 au Qatar. Ce serait symbolique vu la connexion d’Eupen et du Qatar. Pour l’Euro, ce sera dur car la hiérarchie est claire. C’est Courtois, Mignolet et Casteels. Et il y a encore Sels qui joue très bien à Strasbourg."