Fred Rutten change tout, l'effet est nul
Afin de créer un effet de choc, Fred Rutten fait carrément tout autrement que Hein Vanhaezebrouck.
- Publié le 12-02-2019 à 06h50
- Mis à jour le 12-02-2019 à 09h11
Afin de créer un effet de choc, Fred Rutten fait carrément tout autrement que Hein Vanhaezebrouck.
Mais ses résultats sont pires. Seuls Braems (3 sur 12 en 1979) et Croon (2 sur 12 en 1975) ont connu de pires débuts après la guerre que Rutten avec son 4 sur 12.
Les entrainements: moins de travai physique, plus de ballon
Les joueurs étaient ravis des entraînements au stage hivernal, et même à Neerpede par après. Alors que Hein Vanhaezebrouck les faisait souffrir du matin au soir avec des séances physiques, Rutten organise des entraînements avec ballon. Sa devise : pour retrouver le plaisir du jeu, il faut s’amuser à l’entraînement. Est-ce que la rechute physique contre le Standard en était déjà la conséquence ? Selon Rutten, ce n’est pas le cas. Il pointe du doigt le manque de temps de jeu de plusieurs titulaires (Kara, Obradovic, Zulj, Verschaeren) à la fin du premier tour.
Approche des stars: Trebel et Saelemaekers pas chouchoutés
Chaque entraîneur a ses préférés. Et souvent, les vedettes ont quelques privilèges par rapport aux autres. Trebel, par exemple, était incontournable sous Vanhaezebrouck. Le fait qu’il vienne de la même écurie que son coach (celle de Mogi Bayat) a probablement renforcé le lien entre les deux hommes. Pour Rutten, les joueurs sont tous égaux devant la loi. Trebel a même ressenti un manque d’affinité de la part de son coach. La même chose vaut pour Saelemaekers, qui pouvait se permettre un jour sans sous Vanhaezebrouck. Sous Rutten, il a perdu tout son crédit et donc sa confiance.
La théorie: finies, les longues séances
Hein Vanhaezebrouck était un maniaque dans sa branche. Il passait des heures à analyser l’adversaire, et ses séances tactiques duraient donc très longtemps. Images à l’appui, il voulait que ses joueurs appliquent à la lettre ce qu’il avait en tête. Ses joueurs ne sont jamais parvenus à mettre en application ce que Vanhaezebrouck voulait. Le principe de Rutten est différent : il ne veut pas remplir les crânes des joueurs avec trop de consignes, en espérant qu’ils retiendront le nécessaire. Même si les résultats étaient décevants dans les trois premiers matchs, il méritait le bénéfice du doute. Mais on peut difficilement croire qu’il a demandé à ses joueurs de jouer si mal contre Zulte Waregem…
La tactique: la défense à trois à la poubelle
Vanhaezebrouck était disposé à mourir avec ses principes. La défense à trois avec laquelle il avait remporté le titre avec Gand et brillé en Ligue des champions était sacrée pour lui. Même si Anderlecht n’avait pas les joueurs pour ce système, il a pratiquement joué tous ses matchs de cette façon. La cascade de buts encaissés en était la conséquence logique. La première chose installée par Rutten lors de son arrivée est une défense à quatre. C’est peut-être son seul mérite : en moyenne, Didillon ne doit plus se retourner qu’une fois par match.
Sa communication: plus de polémiques à la Vanhaezebrouck
Les conférences de presse de Rutten sont plus monotones que celles de Vanhaezebrouck. Hein osait de temps en temps attaquer un joueur (Kara), un arbitre (Geldhof) ou un collègue (Sa Pinto), ce qui provoquait d’office une polémique. Rutten est plus gentil. Il pratique la langue de bois et ne donne même pas d’informations médicales sur ses joueurs. Des analyses individuelles par joueur ? Désolé, il ne parle que de l’équipe. Le seul moment chaud était son altercation avec un journaliste néerlandais qui avait filmé son entraînement à huis clos, vendredi passé. Devant son groupe, nous dit-on, il ose dire les choses comme elles sont.
Son coaching: moins actif mais plus positif
Alors que Vanhaezebrouck était debout pendant 90 % du match et faisait de grands gestes, Rutten est beaucoup plus discret. Il se lève rarement de son banc et ne s’en prend jamais à l’arbitre. Au lieu de faire des gestes de rejet quand ses joueurs font des bêtises – il aurait pu en faire beaucoup, dimanche – il préfère les applaudir après une bonne tentative. Son coaching positif est apprécié par les joueurs. Le langage corporel de Vanhaezebrouck était parfois paralysant.
Le onze: Obradovic et Kayembé réhabilités
Un changement d’entraîneur signifie toujours que certains joueurs sont écartés au profit d‘autres. À Anderlecht, les heureux sont Kayembé, Obradovic (il était mort et enterré sous Vanhaezebrouck) et Verschaeren. Les principales victimes s’appellent Saelemaekers, Cobbaut et Amuzu. Trebel ne peut pas encore être catalogué dans cette liste vu qu’il n’est pas fit.