Vercauteren joue carte sur table: "On doit redevenir un rival de Bruges"
Presque 12 ans après avoir été remplacé par Ariël Jacobs comme T1 d’Anderlecht, Frankie Vercauteren (63 ans) est de retour au Parc Astrid.
- Publié le 09-10-2019 à 07h08
- Mis à jour le 09-10-2019 à 07h43
Presque 12 ans après avoir été remplacé par Ariël Jacobs comme T1 d’Anderlecht, Frankie Vercauteren (63 ans) est de retour au Parc Astrid.
"Ceux qui pensaient que je n’étais plus motivé, se trompent", a-t-il dit à sa présentation officielle. Il a donc d’emblée fixé un objectif audacieux. "On doit redevenir un rival de Bruges." Pour cela, il va rendre le football de Vincent Kompany plus efficace. "On n’est pas comparable à Manchester City ou Barcelone."
Le style de City: "Tiki taka ? Seulement s’il est efficace…"
"Je ne remettrai pas en question le système de jeu installé par Vincent. Non, ce style de football n’est pas trop compliqué, mais il faut du temps pour que la mayonnaise prenne. Moi, je ne vais pas changer beaucoup, mais je vais essayer d’améliorer certaines choses au niveau du rendement, de l’efficacité et des résultats. Je ne dis donc pas non au tiki taka, mais il doit rapporter quelque chose et être efficace. Bien sûr que je veux du beau football. J’ai quand même l’ADN d’Anderlecht dans le sang ? Vous savez pendant combien d’années j’ai joué ici ? (NdlR : 12 années en jeunes et 12 années en équipe A, donc 24 ans) Je n’ai pas gagné des matchs en balançant des longs ballons vers l’avant. Je veux gagner avec du beau football. Mais je suis réaliste, comme chaque entraîneur. Je veux même gagner des matchs dans lesquels on joue mal. Est-ce que je suis content après un match gagné avec du mauvais football ? Non. Parfois, je râle. Mais ce qu’il faut éviter, c’est de faire des cadeaux à l’adversaire. On peut construire de l’arrière, mais il faut un juste équilibre entre les risques qu’on prend, et le beau jeu. D’autres grands clubs le font aussi. Manchester City est un exemple, mais on n’est pas Manchester City ou Barcelone. On n’est pas comparables. On va jouer notre propre football, avec nos moyens. Si je vais opter pour un grand pivot à la Thelin comme je le faisais à OHL ? Je dois d’abord voir quels joueurs j’ai à ma disposition. Sur base de cela, on décidera."
Son amour du RSCA: "J'espère que je rendrai les supporters heureux"
"Je suis un nostalgique, bien sûr que cela me fait donc mal au cœur de voir où Anderlecht se trouve. Ce n’est pas dans les habitudes de la maison. Ces derniers temps, tout le monde me parlait de la situation du club, que ce soit dans ma famille, avec des amis ou même à OHL. C’est bien la preuve du fait qu’Anderlecht est mon club. Il a changé - je n’étais jamais rentré dans les bureaux à Neerpede - et s’est modernisé, et il y a un nouvel organigramme. Mais les supporters sont encore les mêmes. Je les remercie de m’avoir envoyé des messages de bienvenue. J’espère que je vais les rendre heureux. S’ils sont heureux, je le serai aussi. Je compte sur eux, dans des bons et mauvais moments. Et je remercie aussi les autres clubs qui m’ont souhaité bonne chance."
Le départ d'OHL: "De la dernière à la première place"
"Croyez-moi ou pas, mais ma décision de quitter OHL n’a pas été facile à prendre. J’ai dû décider en 48 heures. Mais j’avais la liberté (NdlR : via une clause dans son contrat) de quitter le club si une opportunité très spéciale se présentait. Je crois que je peux dire que c’est le cas. Anderlecht est un pas en avant. OHL a reçu une compensation, donc je ne vois pas le problème. J’ai instauré une vision et une structure dans ce club, j’ai travaillé avec les jeunes, qui bénéficient des facilités de professionnels. Et OHL est premier au classement. Quand je suis arrivé, ils étaient derniers. Je ne vais pas aller piller le club, même si on ne sait jamais dans le football. Certaines personnes à OHL sont sans doute contentes que je sois parti. À elles de montrer que le club peut fonctionner sans moi. Il y a un bon staff avec des personnes compétentes. Et les nouveaux joueurs sont de vrais renforts. J’espère les retrouver en D1A."
Qui est le boss? "Pas de litiges avec Kompany"
"Ne vous inquiétez pas : Vincent et moi avons la même vision. Peut-être que nous aurons parfois deux idées, mais en concertation, on va prendre la meilleure décision. Et ensuite, on va tous les deux être à fond derrière cette décision. Oui, il faut un entraîneur qui tranche. C’est cette personne qui devra parer les critiques et qui sera dans l’œil du cyclone quand ça va mal. Je n’ai pas de problèmes avec cela. Je n’ai pas de problèmes à travailler avec une forte personnalité comme Kompany. Vincent Euvrard ne disait pas toujours oui non plus. J’ai toujours pris des décisions après concertation avec mon staff."
Les jeunes: "Il faut qu'ils soient prêts"
"Le but reste le même : de travailler avec les jeunes et de les préparer pour l’équipe A, comme je l’ai fait à OHL. Mais pour qu’ils jouent dans l’équipe A, il faut qu’ils soient prêts, matures et adultes, et que ce soient des leaders. Quand ils ont du talent, l’âge n’a pas d’importance."
L'objectif: "On se contente déjà des playoffs 1 ?"
"Si ma mission est réussie si on se qualifie pour les playoffs 1 ? On se contente déjà de cela, maintenant ? (Rires) Moi, je vise le plus haut possible. Visiblement, on cherche des rivaux pour Bruges ? L’Antwerp, Standard et Gand sont sur la bonne voie, Genk joue la Ligue des Champions. Le but est de revenir à ce niveau. Si on veut devenir meilleur, on sait ce qu’on doit faire. Moi, je cherche des objectifs réalistes, mais je mets la barre haut. Je veux ramener Anderlecht là où il a sa place. Je ne dis pas qu’on ne va plus perdre. Mais je veux seulement perdre contre beaucoup plus fort que nous."