Elias Cobbaut revit depuis le changement de coach: "Entre Rutten et moi, ça ne marchait pas"
Elias Cobbaut (21 ans) revit depuis le départ de l’entraîneur néerlandais.
- Publié le 10-05-2019 à 06h50
- Mis à jour le 10-05-2019 à 07h48
Elias Cobbaut (21 ans) revit depuis le départ de l’entraîneur néerlandais. En mai, fais ce qu’il te plaît. Le dicton pourrait avoir été inventé pour Elias Cobbaut. Entre la victoire en Coupe de Malines, son club formateur, le 1er mai et ses débuts victorieux en playoffs 1 face au Standard quatre jours plus tard, il revit au bout d’une première saison compliquée à Anderlecht. "J’ai le sourire depuis le début de la semaine", explique-t-il en s’installant dans une loge du stade Constant Vanden Stock. "Ma seule déception, c’est la Ligue des champions. Je suis supporter de Barcelone et la soirée a été compliquée à Liverpool. Je me suis dit ensuite que j’allais soutenir l’Ajax pour sa jeunesse et mon ancien équipier Hassane Bandé. Et encore perdu…"
On a jeté un œil sur vos statistiques de la saison : Anderlecht a gagné six fois lors de vos sept titularisations.
"Ce que je retiens surtout, c’est que je n’ai commencé que sept matchs cette saison (rires). La seule défaite, c’était à Mouscron, je pense. Mais bon, ce n’est qu’une statistique."
Votre retour a en tout cas été salué par les supporters.
"Oui, c’était super d’entendre les applaudissements quand je suis sorti dimanche passé, face aux Liégeois. Mes débuts en playoffs 1, une victoire contre le Standard et une sortie comme ça : c’était un jour parfait pour moi. Ce n’était que mon troisième match de la saison devant nos supporters au Parc Astrid."
Ne commenciez-vous pas à vous impatienter ?
"Karim Belhocine m’avait expliqué qu’il allait me laisser le temps d’être prêt. Il voulait éviter que je sois mort trop vite dans un match. Il avait raison et je l’en remercie. Il aurait pu me lancer parmi les lions dès son premier match mais j’aurais souffert. Ici, j’ai pu me préparer calmement pendant deux semaines pour ce moment."
Dimanche, Anderlecht se déplace à l’Antwerp, une des rares victoires à l’extérieur de la saison mais un mauvais souvenir pour vous.
"Oui, c’était ma dernière titularisation jusqu’au Clasico de dimanche passé."
C’était aussi votre unique titularisation sous Fred Rutten.
"Il m’avait remplacé au bout de 57 minutes. Quand tu es défenseur, que tu n’es pas blessé et que tu es sorti après 57 minutes, c’est rarement bon signe…"
Vos relations avec Rutten semblaient très compliquées.
"Cela ne marchait pas entre nous. Je ne sais pas vous dire pourquoi. Il n’y a rien eu de spécial à l’entraînement. Je n’ai pas très bien joué à l’Antwerp, puis je suis monté au jeu contre Bruges et un but est venu de mon côté. Vu nos relations, je me doutais à ce moment-là que ce serait difficile d’encore avoir une chance. J’ai essayé de rester positif en pensant à moi. Je me suis concentré sur mes entraînements pour être prêt quand la situation changerait."
Vous avez essayé de parler avec Rutten ?
"Non, je me suis toujours tu. Je n’ai rien demandé et on ne s’est jamais disputé. Ça ne cliquait juste pas entre nous."
Vous deviez être soulagé quand il a été limogé et que Belhocine a pris le relais.
"Je ne dirais pas ça ainsi mais avec Belhocine, ça clique bien. En fait, ça clique avec tout le monde. C’est un entraîneur qui est très clair avec ses joueurs. Moi, il m’a expliqué ma situation et je savais à quoi m’en tenir. C’est mieux ainsi."
Votre blessure à la cheville qui a pourri votre saison, c’est définitivement de l’histoire ancienne ?
"Je dois encore faire des soins spécifiques. Le ligament était quand même déchiré à trois endroits. Je vais encore sentir quelque chose pendant plusieurs mois, mais cela ne sera jamais au point de ne pas pouvoir m’entraîner. Il y a juste des jours où cela fait plus mal que d’autres."
Est-il vrai que vous auriez pu retourner à Malines lors du mercato d’hiver ?
"Je sais que Michael Verschueren a discuté avec la direction de Malines pour le prêt de plusieurs joueurs."
Dont vous.
"Oui mais je voulais vraiment rester au Parc Astrid. Je savais que ce serait dur de revenir après une longue absence mais j’avais envie de tenter le coup à Anderlecht. Quand tu joues dans un grand club, il ne faut pas abandonner dès que cela va moins bien. De toute façon, je ne sais pas si la direction était prête à me laisser partir en prêt."
Aujourd’hui, tout le RSCA espère que Malines sera condamné dans le Footgate. Avec l’espoir de récupérer un ticket européen. Cela doit être bizarre pour vous qui avez été formé à Malines.
"On m’a déjà souvent fait la réflexion au club ces dernières semaines (sourire). Mon état d’esprit est clair : je laisse venir. On verra bien ce qu’il se passera. Je suis un garçon optimiste et je me dis qu’on peut toujours croire à la quatrième place. Et là, on ne devrait peut-être plus attendre le verdict de Malines. Vous savez, en tant que jeune de Malines, je peux difficilement dire que je souhaite une punition pour ce club."
Et si la tentative de corruption est avérée ?
"S’il y a eu des magouilles, j’espère que ce seront les dirigeants responsables de ça qui seront punis. Pas les supporters et les joueurs qui viennent de réaliser une saison fantastique."
Vous avez joué le fameux match suspect contre Waasland-Beveren. Vous étiez même l’opposant direct de Myny, le joueur qui a accepté de tout balancer. Vous n’aviez rien remarqué ?
"Non, rien du tout. Avec Malines, on était tous focalisés sur le maintien. Quand j’ai appris que ce match avait peut-être été truqué, je n’en revenais pas. Moi, je me suis donné à fond et je n’ai rien à voir dans cette histoire."
Vous avez encore beaucoup de contacts à Malines ?
"Bien sûr. J’étais même dans les tribunes du Heysel pour la finale de Coupe. J’étais parmi les supporters malinois. C’était super chouette. J’ai vraiment ressenti la passion des gens. Quand tu es sur le terrain, tu t’en rends moins compte."
Et qu’avez-vous fait quand Mera a inscrit le but de la victoire malinoise ?
"J’ai serré le poing et je l’ai levé bien haut (rires). J’ai vraiment beaucoup de respect pour ce club et pour cette ville d’où vient ma famille."
Vous habitez encore à Malines ?
"Non, j’ai déménagé à Londerzeel avec ma copine. Mais je vous avoue que Malines me manque. C’est là où j’ai tous mes potes d’enfance."
Francis Amuzu est aussi originaire de Malines. Vous le connaissiez avant d’arriver à Anderlecht ?
"Oui, très bien. On vient du même quartier et on a souvent joué ensemble sur le petit terrain près de chez nous."
Qui était le plus fort ?
"Amuzu !"
Et qui est le plus fort maintenant ?
"Amuzu (rires) !"
C’est aussi le joueur qui vous impressionne le plus chez les Espoirs ?
"Il y en a beaucoup car on dispose d’un groupe de qualité. Mais si je dois ressortir un joueur qui m’impressionne, c’est Isaac Mbenza. Il a de la technique et de la vitesse ; il est vraiment très fort."
Avec quel objectif irez-vous à l’Euro cet été ?
"Je serai déjà content si je suis repris vu ma saison compliquée. Ce qui est bien, c’est que j’arrive frais. L’équipe sera ambitieuse en Italie. On est tombé dans un groupe difficile mais il sera compliqué de nous battre. On a des qualités individuelles mais on est surtout un groupe très soudé. Et à partir de là, tout est possible dans le foot moderne. Regardez la saison de l’Ajax."