Eddy Merckx, supporter des Mauves déçu mais plein d'espoirs: "Pas une 2e saison comme celle-ci, svp"
Supporter des Mauves, Eddy Merckx revient sur son calvaire et applaudit l’arrivée de Vincent Kompany.
- Publié le 03-06-2019 à 06h45
- Mis à jour le 03-06-2019 à 08h29
Supporter des Mauves, Eddy Merckx revient sur son calvaire et applaudit l’arrivée de Vincent Kompany.
La pire saison d’Anderlecht est derrière le club mais elle continue à alimenter les débats. Pour la première fois depuis 55 ans, les Mauves ne disputeront pas une Coupe d’Europe. Les semaines vont sembler bien longues. Parmi les supporters qui…ont supporté stoïquement le Titanic bruxellois cette saison, Eddy Merckx ne s’était pas encore exprimé. Tels les deux vieux du Muppet Show, Paul Van Himst et lui ont fini par en rire.
Interview d’un grand supporter à la fois déçu et lucide mais qui place beaucoup d’espoirs en la venue de Vincent Kompany.
Même si ses premières amours l’ont amené jadis au RWDM voisin, cela fait des décennies qu’Eddy s’assied invariablement à la même place au stade qui s’appelle encore Vanden Stock. Entre Michel Verschueren et Paul Van Himst qui, à eux deux, ont enjolivé le palmarès anderlechtois de quelques trophées. Nous aurions aimé être une petite souris pour entendre les piques et les sarcasmes distillés entre eux sur une saison finalement collector. Avec le second degré qui le caractérise, Eddy a un œil à la fois acerbe et réfléchi sur… "la pire saison de ma carrière de supporter", dit-il. "Personne ne peut dire que nous avons vu du beau football. Malgré la présence de quelques jeunes joueurs, c’est la plus mauvaise équipe que j’ai pu voir. Néanmoins, il y avait, à mes yeux, moyen de faire mieux mais cela n’a jamais pris. Vanhaezebrouck : un échec. Rutten : un échec. Les transferts : un échec. Trop de joueurs avaient le niveau d’Ostende, pas d’Anderlecht."
Durant toute la saison, le plus grand champion cycliste de tous les temps a vu son équipe favorite pédaler dans la choucroute. Mais il n’a jamais envisagé de prendre la tangente ou de rester dans son fauteuil à siroter un bon verre de Bardolo.
"La défaite, curieusement, on finit par s’y faire. Il ne faut pas être seulement supporter de la victoire. Finalement, tu vas au stade pour voir les amis et passer une bonne soirée sans trop penser au résultat."
Durant toute sa vie de fan mauve, le quintuple vainqueur du Tour (entre autres succès…) n’avait connu que la famille Vanden Stock à la tête de son Sporting. L’arrivée du flamboyant milliardaire Marc Coucke a tout changé.
"Il est clair que le club a changé du tout au tout. Sans vouloir critiquer la direction précédente, cela faisait quelques années qu’Anderlecht n’était plus vraiment Anderlecht. René Weiler a certes décroché le titre de champion mais le foot proposé n’était pas agréable à voir. Pendant qu’Anderlecht a stagné, les autres clubs se sont renforcés. Quand on voit le noyau de Bruges, de Genk et même du Standard… Mais, de fait, Marc Coucke a tout modifié au sein du club ou même dans les salons durant les matchs. Il faut s’habituer… En cyclisme, il n’est pas resté très longtemps actif mais il s’était entouré de gens compétents. On ne peut pas dire qu’Arnesen ou Zetterberg n’ont pas de connaissances en foot."
Après ce tableau entre dépression et résignation, rien qu’à l’évocation du nom Kompany, Eddy revit. En tout cas, c’est le signal fort qu’il attendait.
"Marc Coucke a évidemment vu que la mayonnaise ne prenait pas. En attirant Vincent Kompany, il réalise non seulement un gros coup sportif car c’est un joueur du top niveau mais il mise enfin sur la continuité. Un contrat de trois ans, un coach gallois que le Diable rouge connaît bien, il y a quelque chose qui se met en place. C’est aussi, reconnaissons-le, un beau coup médiatique et commercial. La vente des abonnements est assurée tandis que je suis convaincu que certains joueurs seront plus enclins à rejoindre Anderlecht parce que Kompany est là. Même sans Coupe d’Europe. Anderlecht ne peut de toute façon pas se permettre une deuxième saison aussi mauvaise. Avec deux ou trois bons transferts bien ciblés, cela peut vite repartir."
Et Eddy d’énumérer les joueurs qui lui plaisent.
"Verschaeren, c’est tout bon. Bornauw va s’améliorer avec Kompany. Najar, j’aime bien. Trebel va rester ?"
Anderlecht va être attendu au tournant et espère enfin avoir digéré la transition Vanden Stock-Coucke. Pour notre champion supporter, il faut d’ailleurs y dénicher la génèse du fiasco actuel.
"Vendre le club en plein milieu d’une saison, ce n’était vraiment pas une bonne idée. Rien ne semble avoir été préparé. Cela a été trop rapide, trop abrupt et cela débouche sur un changement dans la gestion interne et sportive trop brusque."
Pas de Coupe d’Europe cette saison et donc des semaines plus light pour Eddy.
(Il rigole) "Cela va me faire tout drôle mais cela arrive. Regardez le Standard ou Bruges… Même Eddy Merckx a parfois été battu…"