Dimata est l'arme fatale de Hein Vanhaezebrouck
- Publié le 31-07-2018 à 21h41
- Mis à jour le 31-07-2018 à 21h42
Malgré les trois buts d’Ivan Santini, Landry Dimata doit devenir la pièce maîtresse du jeu offensif d’Anderlecht. Et le jeune Bruxellois a tout pour y arriver car il correspond parfaitement au système que veut mettre en place le coach Vanhaezebrouck.
Argument n°1 : il amène enfin de la profondeur
Hein Vanhaezebrouck n’a, depuis sa prise de fonction à Anderlecht, jamais pu compter sur un joueur de percussion, un gars capable de prendre la profondeur sur une passe.
C’est désormais le cas avec Landry Dimata. L’ancien attaquant d’Ostende possède une grosse pointe de vitesse et des capacités d’accélération phénoménales sur les premiers mètres.
Il a d’ailleurs fait des courses à la limite du hors-jeu dans le dos de la défense sa spécialité. Son explosivité et ses qualités (non négligeables) balle au pied en font une arme pour Hein Vanhaezebrouck.
La saison passée, il ne pouvait compter que sur Lukasz Teodorczyk en pointe. Pas toujours adroit dos au but et trop lent pour effacer un défenseur au sprint, le buteur polonais devait principalement être servi dans le rectangle par des centres venus des flancs.
Landry Dimata est capable de reprendre des ballons de la tête (il l’a prouvé sur son but à Courtrai) mais peut également être lancé depuis l’axe. Une multiplicité des possibilités qui prend d’autant plus son importance qu’Adrien Trebel, Sven Kums et Yevhenii Makarenko possèdent de grosses qualités dans le passing.
Argument n°2 : il peut se muer en travailleur
Face à Courtrai, Hein Vanhaezebrouck a volontairement laissé Ivan Santini faire le sale boulot. Le Croate a joué un nombre incalculable de duels et revenait davantage défensivement que son homologue de l’attaque.
Landry Dimata n’est pas pour autant ce genre d’attaquant fainéant qui marche quand ses équipiers cavalent en reconversion défensive.
Lors des matches amicaux (sans valeur intrinsèque mais qui laissent une certaine idée de la mentalité de chacun), il n’a pas hésité à courir pour aider ses équipiers en reconversion défensive. Il le faisait aussi à Ostende.
Il y a fort à parier qu’un effort défensif supplémentaire, notamment dans les matches serrés, ne lui fera pas peur. Il peut chasser le relanceur et se muer en premier défenseur.
En ouverture du championnat, il a d’ailleurs gagné quatre seconds ballons. Preuve de son jusqu’au-boutisme à la récupération.
Argument n°3 : il est revanchard et reconnaissant
Landry Dimata a récemment qualifié Marc Coucke de “deuxième père” pour lui. Une expression poussée à l’extrême mais qui en dit long sur la relation qui unit deux nouvelles têtes qui doivent marquer Anderlecht.
Cette déclaration de Dimata confirme l’envie qu’il a de bien faire et de rendre à Marc Coucke et à Luc Devroe ce qu’ils lui ont donné. Il y a deux ans, ceux qui étaient les têtes pensantes d’Ostende ont fait le forcing pour le faire signer alors que le Standard l’avait mis sur une voie de garage.
Ce désir de rendre la pareille couplée à un sentiment de revanche dû à une année de frustration ne peut être qu’un cocktail positivement explosif.
Après une saison à ronger son frein sur le banc de Wolfsburg, Dimata a des fourmis dans les jambes et ne pense qu’à une chose : retrouver le plaisir de jouer, de marquer des buts et prouver que sa saison compliquée n’était qu’une parenthèse dans sa carrière.
Argument n°4 : il sait s'adapter techniquement
Il l’avoue, le 3-4-3 de Vanhaezebrouck est une découverte pour lui. Jeune, il n’a pas encore le background de celui qui a déjà connu tous les systèmes de jeu.
Landry Dimata fait pourtant partie des nouvelles têtes qui ont directement intégré les principes de bases du jeu du coach. Dès sa première touche de balle ou presque en match amical, il a fait semblant de décrocher avant de partir en profondeur. Un mouvement basique mais cher à Vanhaezebrouck. Sa carte de distribution de passe montre plusieurs relais avec Adrien Trebel et les deux joueurs de couloir.
Il affirme lui-même avoir évolué tactiquement lors de son passage à Wolfsburg. Dans un club au cadre bien affirmé, il a pris en maturité footballistique. En cours de match à Courtrai, il a changé de rôle pour jouer davantage à gauche en fin de rencontre.
Argument n°5 : il allie mouvement et puissance
“Il a pris de la caisse et s’est épaissi physiquement.” Alex Teklak, notre consultant, a vu une évolution physique dans le chef de Landy Dimata. La Bundesliga, même si elle fut pauvre en minutes de jeu, lui a permis d’évoluer physiquement.
Déjà costaud lors de sa période à Ostende, l’attaquant a pris du body en douze mois d’entraînement à haute intensité avec les Loups. Un physique qui ne fait pas de lui un monstre dans les duels mais qui lui permet d’être plus dur au contact de l’adversaire.
Cette prise de muscle ne l’empêche pas de garder des facilités à se mouvoir. S’il possède autant de facilités dans son jeu en rupture (lire l’argument n°1), c’est parce qu’il a une qualité naturelle à se mouvoir dans l’espace.
Plus jeune déjà, il était très fort pour se faire oublier et filer dans les espaces. Il est intelligent et sait faire déjouer un adversaire et le faire sortir de position.
Argument n°6 : il aime jouer avec d'autres près de lui
Un buteur doit être égoïste, penser à lui. Landry Dimata fait partie de ces attaquants qui marquent les yeux fermés, du pied comme de la tête.
Il est pourtant loin d’être égoïste. Mieux, il est conscient de mieux jouer avec, que sans les autres. Son rapprochement avec Ivan Santini, qu’il a croisé au Standard, n’est pas anodin : il sait à quel point le Croate sera précieux pour lui tout au long de la saison. Dimata n’est pas du genre à savoir se débrouiller tout seul devant. Il devait parfois le faire à Ostende quand l’équipe jouait en contre, mais il est plus efficace dans une équipe qui domine et dans laquelle il est entouré.
Santini et Gerkens se sont positionnés très près de lui pour combiner et lui permettre de s’échapper.