Détrompez-vous, Matias Suarez ne se croise pas les bras à Barcelone !

Depuis le début de cette année, Suarez est en rééducation à Barcelone. Même s’il n’a jamais été international argentin, son pays natal s’inquiète. À Belgrano, où il fut le deuxième meilleur joueur de l’histoire, après Osvaldo Ardiles, on a lu des rumeurs concernant sa possible fin de carrière.

Un journal local a pu contacter l’homme qui se charge du traitement quotidien de Suarez à Barcelone et qui porte le même nom de famille que Marko Marin, l’Allemand qui joue à la place de… Mati à Anderlecht.

Marin est formel : Suarez n’est pas en vacances à Barcelone.

"Je travaille six à sept heures par jour, avec lui du lundi au vendredi, et trois heures le samedi matin" , explique-t-il. " Son seul jour de congé est le dimanche. On ne chôme pas. Parfois, on termine à 20h."

Après deux mois de travail, les résultats sont positifs. "Il m’a fallu un mois pour faire disparaître sa douleur. Le tendon rotulien de son genou était très irrité. Le Docteur Cugat lui a fait plusieurs infiltrations à base de cellules souches afin de renforcer son tendon. L’amélioration est très encourageante."

Les infiltrations sont toutefois douloureuses. "Surtout au début. Mais le reste du traitement est ce qu’on appelle conservateur : massage, une thérapie par ultrasons, l’application de froid. On ne le force pas. On a affaire à un grand athlète, un joueur d’élite en Belgique. On doit être prudent."

Selon Marin, Suarez a une grande faim de football. "Bien sûr qu’il m’a déjà demandé de toucher un ballon. Mais il n’en est pas encore question pour moi. Moi aussi, je veux plein de choses, par exemple gagner au Lotto. Heureusement, il est assez intelligent pour comprendre qu’il faut être patient. Et qu’il ne faut pas nous mentir. C’est lui qui a les clés en main. C’est lui qui décide quand on hausse le rythme de travail ou l’inverse quand il a un moins bon jour."

Suarez n’a pas encore entamé la course à pied. Marin s’en explique : "Voilà une semaine ou deux que ça va vraiment très bien. Si cette évolution se confirme et qu’il ne ressentira vraiment plus aucune douleur, on va aller à la plage. Mais chaque chose en son temps."

"Il va redevenir comme il y a deux ans"

La question la plus importante est évidemment celle de savoir si Suarez va retrouver son ancien niveau.  "Oui !"  dit Marin.  "Il va redevenir le joueur qu’il était il y a deux ans. Sans opération. On a assez d’exemples de joueurs qui avaient des problèmes similaires et qui sont revenus.  Mati  a retrouvé le moral. Il sent qu’il progresse."

Jérémy Mathieu, le défenseur français de Barcelone, est un bon exemple.  "Quand il était à Valence, Mathieu avait de gros problèmes au tendon d’Achille. Tout le monde disait qu’il devait se faire opérer. Sauf le Docteur Cugat. On lui a fait suivre un traitement comme celui de  Mati , et il a réjoué sans problème. Il a même été transféré au Barça ."

Selon Marin , les problèmes de Suarez sont liés à ses anciennes blessures.  "Il a subi trois opérations à l’autre genou, son droit  (NdlR : au ménisque, au tendon rotulien et aux ligaments croisés) . Insconsciemment, il a sans doute compensé en forçant le genou gauche. Mais il n’a que 26 ans. Il est trop jeune pour abandonner."

Cugat, Docteur de Nadal, Xavi, Torres…

Le Docteur Ramon Cugat (65 ans) est un monument en Espagne et dans l’Europe entière. Des clubs anglais lui envoient des joueurs, le FC Barcelone a évidemment un lien très étroit avec lui. Et Rafael Nadal, qui a également souffert du tendon rotulien, est un de ses patients les plus renommés.

Cugat a opéré un tas de grands noms : Xavi Hernández, Samuel Eto’o, Carles Puyol, Mikel Arteta, Cesc Fàbregas, David Silva et Fernando Torres. Mais il y en a également beaucoup qu’il a retapés sans les opérer.

Le chirurgien est populaire dans son pays.  "Il ne soigne pas que des sportifs",  dit Marin. " Il traite environs 1.000 dossiers par an. Voilà bientôt 50 ans qu’il est dans le métier, parce que son papa était également médecin. Sa grande qualité est qu’il se spécialise et se perfectionne sans cesse. Il n’opère pas pour opérer."