De la grinta et une défense à quatre: Belhocine va imprimer sa griffe
Proche d’Hein Vanhaezebrouck, Karim Belhocine (40 ans) ne veut pas tout chambouler pour sa première comme T1 ce samedi à Mouscron. Mais il va quand même imprimer sa griffe et modifier la tactique.
- Publié le 22-12-2018 à 07h16
- Mis à jour le 22-12-2018 à 07h19
Proche d’Hein Vanhaezebrouck, Karim Belhocine (40 ans) ne veut pas tout chambouler pour sa première comme T1 ce samedi à Mouscron. Mais il va quand même imprimer sa griffe et modifier la tactique. Pour sa première semaine comme T1 du RSCA, Karim Belhocine a pu bosser dans une atmosphère sereine. Pendant que tout le monde ne parlait que de Frank Arnesen et du futur successeur d’Hein Vanhaezebrouck, l’intérimaire a pu travailler à l’abri des regards.
Le seul moment stressant de sa semaine a eu lieu vendredi en début d’après-midi : la conférence de presse. Face aux questions, il a dû jongler entre son grand respect pour Vanhaezebrouck et son envie d’imprimer rapidement sa marque de fabrique, vu qu’il n’a que deux matchs pour se montrer avant la trêve et l’arrivée du nouvel entraîneur.
Même s’il a parfois utilisé la langue de bois à l’ombre du parc Astrid, il a plutôt bien réussi à garder l’équilibre.
Sur la pelouse du Canonnier ce samedi soir, Belhocine veut conserver l’héritage de Vanhaezebrouck, mais à sa sauce. Voici comment il compte y parvenir.
1. La tactique : à 4 derrière, à la joie du vestiaire
Le dernier match de Belhocine en tant que T1, c’était il y a un an et demi à… Mouscron, mais avec le costume du KV Courtrai. Ce jour-là, il avait utilisé le 4-3-3, comme très souvent. "Courtrai avait perdu Marusic et Tomasevic qui permettaient facilement de jouer avec une défense à trois", explique-t-il. "Je n’ai pas de système bien établi. Je m’adapte au groupe de joueurs que j’ai."
À Anderlecht, le groupe de joueurs n’était, en grande majorité, pas très fan de la sacro-sainte défense à trois de Vanhaezebrouck. Surtout vu le manque de qualité de la plupart des centraux cette saison. Belhocine va en tenir compte : le Sporting repassera à quatre derrière.
Offensivement, ça ressemblera plus aux principes d’HVH. "Tactiquement, Karim a appris les principes chers à Vanhaezebrouck", explique Hervé Kage, son ancien joueur à Courtrai. "Mais ce n’est pas du copier-coller. Il apportera sa touche personnelle."
2. La composition : difficile sans… tous ses médians !
Même si la tactique change, il sera difficile pour Belhocine de se démarquer de Vanhaezebrouck dans le choix des joueurs. D’abord parce qu’HVH avait pratiquement utilisé tous les éléments du noyau A et plusieurs du noyau U21 mais aussi parce qu’il y a, à nouveau, beaucoup de forfaits.
Samedi à Mouscron, Belhocine sera privé de… tous ses médians ou presque ! Sambi Lokonga a été opéré vendredi, Trebel et Makarenko s’entraînent mais ne joueront plus en 2018 pour éviter une rechute et Kums est suspendu. Officiellement, il ne reste que le jeune Kayembe dans ce secteur.
Avec une défense à quatre, le T1 devra pourtant renforcer sa ligne médiane. Heureusement, il y a deux joueurs hyper-polyvalents dans le noyau : Gerkens et Najar. Ils ont déjà évolué dans l’entrejeu et pourraient être associés au Canonnier. "Je ferai ce qui me semble le plus juste au moment de choisir l’équipe", s’est-il contenté de dire.
Selon Kage, quelques surprises dans la composition du RSCA ne sont pas à exclure pour les deux dernières rencontres de l’année. "Le plus étonnant avec lui, c’est qu’il a toujours porté plus d’attention aux gars qui ne jouent pas qu’aux titulaires. Je n’étais pas bien quand il a repris l’équipe mais il a su me remettre en confiance."
3. La philosophie : un regard tourné vers l’attaque
Ceux qui se souviennent de lui en tant que défenseur rugueux et qui n’avaient pas vraiment suivi son parcours de T1 à Courtrai seront surpris : Belhocine est un entraîneur offensif. "Il veut un pressing haut et une récupération de balle rapide", précise Kage. "Il nous demandait de défendre mais regardait plus devant que derrière."
En ça, il se rapproche de la philosophie de Vanhaezebrouck. Il ne veut pas subir le jeu. Et certainement pas en tant que coach, même intérimaire, d’Anderlecht.
4. L’état d’esprit : la grinta passe par le plaisir
Pendant les 16 minutes de sa conférence de presse vendredi, Belhocine a souvent prononcé le mot "grinta". Tout sauf un hasard. Au Cercle dimanche passé, les Anderlechtois semblaient apathiques.
Toute la semaine, le coach a tenté d’insuffler de l’énergie dans le groupe. En utilisant une stratégie claire : le positivisme. "Les joueurs ont aussi leur responsabilité dans le licenciement d’Hein mais je n’ai pas parlé de ça. J’ai plutôt axé sur le plaisir. J’ai tenté de mettre en place des exercices que les joueurs apprécient. J’ai vu de l’envie, des sourires et des discussions positives."
Belhocine est tout de même sorti de son costume d’adjoint. Même si ce n’est que pour deux matchs, le boss, c’est lui à présent. "Il a son caractère", confirme Kage. "Il sait taper du poing sur la table et te remettre dans le droit chemin quand c’est nécessaire ! À Courtrai, il a mis plus de distance avec les joueurs une fois qu’il est devenu coach principal. Cela prouve qu’il sait faire la part des choses et s’adapter à son rôle et gueuler quand il le faut."
Devra-t-il crier dès sa première ? Réponse ce samedi soir sur le terrain de Mouscron.