Comment Coucke met le paquet chez les jeunes
Pour faire tourner l’académie à plein régime, une politique plus agressive a été mise en place, quitte à fâcher les autres grands.
- Publié le 27-06-2019 à 07h13
- Mis à jour le 27-06-2019 à 12h04
Pour faire tourner l’académie à plein régime, une politique plus agressive a été mise en place, quitte à fâcher les autres grands. Marc Coucke sait compter. Parmi les quatre transferts sortants les plus chers de l’histoire du RSCA, trois sont venus du centre de formation (Tielemans, Lukaku et Dendoncker). Le président veut que ça continue. Et même que ça s’intensifie.
Ce n’est pas un hasard si la conférence de presse de Vincent Kompany mardi a été précédée par un discours du président sur l’investissement que le RSCA allait faire dans son académie. Et ce n’est pas un hasard non plus si Kompany avait rendu visite à la soirée de l’académie dans un complexe cinématographique la veille. Les jeunes sont plus que jamais au centre du projet.
Le RSCA, route privilégiée vers les Diables
L’ambition de Coucke est claire : le centre de formation d’Anderlecht doit devenir le point de passage privilégié pour rejoindre l’équipe nationale. Il faut faire rentrer l’idée dans les têtes de tous les jeunes talents du Royaume que le RSCA est la meilleure route vers les Diables.
Le président l’a expliqué mardi : le noyau A d’Anderlecht devra rapidement être composé par 45 % de joueurs issus du centre de formation. Contre 10 % actuellement. "Idéalement, cinq des onze titulaires doivent avoir été formés chez nous", a-t-il résumé.
Un pourcentage énorme qui va demander de gros efforts à l’académie. Pour sortir autant de jeunes avec le niveau requis pour l’équipe A d’un club du top belge, il faut qu’elle tourne à plein régime en produisant bien plus de talents que dans un passé récent.
Genk fâché sur le cas d’un gamin de 11 ans
Comment ? En allant aussi chercher ce qui se fait de mieux ailleurs. Comme les autres grands de Belgique, Anderlecht n’a jamais hésité à "piquer" les talents ailleurs. Cette politique s’est déjà accentuée ces derniers mois et ce n’est qu’un début.
Le cas de Senna Smets est une bonne illustration. Grand talent de Genk, ce petit bonhomme de 11 ans jouera à Anderlecht cette saison. Un coup dur pour les Limbourgeois qui estiment que le Sporting n’a pas joué le coup honnêtement. "Le RSCA a proposé une belle voiture et un appartement à la famille pour convaincre le joueur", dit-on à Genk. "Si Anderlecht le prend si jeune, c’est pour éviter de payer les indemnités de formation, calculées à partir du douzième anniversaire."
Une accusation qu’Anderlecht réfute. "Non, on n’a rien offert aux parents", nous explique-t-on dans la direction. "Le joueur a simplement opté pour notre projet, tout comme un autre jeune joueur de Genk de cette génération (NdlR : Chike Van De Ven Macayle)."
L’académie a un plus gros budget que… Mouscron
Le Sporting vient d’augmenter de 20 % le budget de son centre de formation. De 7 à 9 millions par an. C’est plus que Mouscron pour tout le club (budget annuel de 8 millions la saison passée).
Cette hausse va permettre de mettre plus de moyens dans l’encadrement, dans l’analyse et dans la nutrition mais ces moyens supplémentaires serviront aussi à mieux rémunérer les meilleurs, dès 15 ans, via un contrat pro adapté. Comme ce fut le cas pour Doku, la direction n’hésitera à mettre le paquet sur un jeune dans lequel elle croit beaucoup.
L’arrivée d’un grand nom comme Craig Bellamy à la tête des U21 est aussi une façon de convaincre les jeunes Anderlechtois que le projet repose avant sur tout sur leurs épaules.
Grâce à cette politique plus agressive, Coucke compte profiter d’un effet boule de neige : plus les jeunes perceront en équipe A et plus le club aura des arguments pour éviter l’exode des meilleurs talents à l’étranger. Et plus les grands talents resteront et plus les autres promesses du Royaume voudront les rejoindre.
Si ça marche comme prévu, le classement des transferts sortants les plus chers du club pourrait être bousculé dans les années qui viennent. Et encore grâce à l’académie.