Andy Najar: "Je suis peut-être le nouveau Deschacht"
Arrivé en 2013 au RSCA, Andy Najar est le plus ancien du noyau : "Je suis un survivant".
- Publié le 19-09-2018 à 07h03
- Mis à jour le 19-09-2018 à 08h07
Arrivé en 2013 au RSCA, Andy Najar est le plus ancien du noyau : "Je suis un survivant".
Samedi à Genk, le meilleur défenseur central anderlechtois portait le numéro 7 et culminait à 171 centimètres. Andy Najar a dépanné, une fois de plus. Et comme souvent, il s’en est bien sorti. "Depuis que je suis arrivé ici, j’ai déjà joué back droit, back gauche, milieu de terrain, attaquant droit, attaquant gauche et maintenant défenseur central", énumère-t-il en souriant.
Et quelle est votre meilleure position finalement ?
"Je n’en ai vraiment aucune idée. Vous en pensez quoi, vous ?"
En tout cas pas défenseur central, malgré votre bonne prestation à Genk.
"Je savais depuis quelques jours que j’allais dépanner là vu l’absence de Vranjes. Je ne suis pas du genre à stresser, je m’adapte. Je vois plutôt ça comme une chance. Tactiquement, je n’ai aucun problème. Samatta est plus grand et costaud que moi mais je sais que je peux être dur dans les duels aussi. La seule grosse différence cette fois, c’est que je ne pouvais pas sortir en zone offensive comme j’aime le faire."
Les matches vont commencer à s’enchaîner tous les trois jours. Êtes-vous prêt, dès lors, à tenir le rythme après votre longue absence pour blessure la saison dernière ?
"Je ne vais pas forcer. Cette semaine, je serai au repos pour l’un des deux matches. Je ne sais pas encore si ce sera contre Trnava ou le Standard. J’ai toujours envie de jouer mais je dois prendre soin de moi."
Vous savez qu’on vous a parfois comparé à Matias Suarez dans les bureaux de Neerpede ces derniers mois ? Pas pour son talent balle au pied…
"Oui, pour ses blessures. Bah, je ne fais pas attention à ce que les gens disent. Malgré tout ce que j’ai eu, je regarde toujours l’avenir, pour rester fort mentalement."
Lors de votre rechute après quelques minutes à peine pour votre retour avec les U21 en décembre dernier, c’était dur mentalement quand même, non ?
"Oui, très. J’avais travaillé très dur pour revenir. À peine quelques minutes et boum, blessure. Heureusement, ma famille m’a beaucoup aidé. J’étais parfois de mauvaise humeur mais ma femme et mes enfants étaient là pour moi."
Vous aviez tenté d’éviter l’opération mais ça n’était finalement pas la bonne solution.
"Effectivement, mais je ne pouvais pas le savoir avant. J’avais consulté plusieurs médecins et j’ai reçu des avis très différents. Ici, on m’a dit que ce serait du 50-50. J’avais une chance sur deux de pouvoir rejouer sans soucis en évitant l’opération. J’avais tellement envie de reprendre rapidement que j’ai choisi cette option. J’ai perdu du temps au final. Je dois apprendre à être patient."
Au début de cette saison, ce sont vos adducteurs qui vous faisaient souffrir. Savez-vous d’où viennent tous ces problèmes physiques ?
"J’aimerais bien le savoir (rires) . Plus sérieusement, je pense que c’est juste une question de malchance. Mes adducteurs, c’était finalement juste à cause de la préparation très dure de cet été. Comme je n’avais pas beaucoup joué l’an passé, j’ai souffert, mais ce n’était pas grave."
Anderlecht a vendu beaucoup de joueurs cet été mais c’était compliqué de trouver quelque chose pour vous avec toutes ces blessures.
"Je n’ai pas trop réfléchi à ça. Si je pouvais partir, je partais. Et si on me gardait, j’allais travailler dur. Idéalement, je voulais rester. Si on n’avait plus voulu de moi, je n’aurais pas causé de soucis mais Luc Devroe ne m’a jamais dit que je devais partir. Je suis heureux ici."
Pratiquement tous les anciens ont été poussés vers la porte de sortie. Obradovic est même dans le noyau B. Mais vous, vous êtes toujours là. Aujourd’hui, vous êtes les plus ancien dans le noyau A.
"Oui, je suis un survivant. Je suis le dernier (sourire) ."
C’est un beau compliment de la part de la nouvelle direction.
"C’est vrai. Mais je dois mériter cette confiance en travaillant très dur aux entraînements et aux matches. C’est ce que je fais. Je suis heureux de jouer ici."
Vous avez remplacé Olivier Deschacht dans le rôle du plus ancien...
"Je suis peut-être le nouveau Deschacht (sourire) . On ne sait jamais dans le football. Pourquoi pas, finalement ?"
À vos débuts ici, on pensait pourtant que vous alliez rapidement partir vers la Premier League ou la Liga.
"Les blessures ont sans doute changé la donne, on ne saura jamais. Mais j’espère toujours faire un beau transfert, je n’ai que 25 ans."
On voit le blason du RSCA tatoué sur votre avant-bras gauche. C’est nouveau ?
"Non, j’ai fait ça il y a deux ans. En fait, ça représente ma carrière. Il y a aussi le blason du Honduras et du DC United, mon premier club aux États-Unis."
Il reste de la place pour un autre blason ?
"Oui, oui, je peux agrandir le tatouage pour avoir la place (rires) ."
"On n’est pas le grand favori en Pro League"
Najar calme le jeu après le 1 sur 9 et évoque son concurrent, Saelemaekers.
Les Anderlechtois partent en Slovaquie ce mercredi avec l’espoir de renouer avec la victoire après un triste 1 sur 9 en pro League. En tant qu’ancien, Andy Najar ne s’inquiète pas pour autant.
"J’ai déjà connu des crises ici mais on n’en est vraiment pas là. On sait qu’on va avoir une série de matches compliqués mais on va se serrer les coudes."
Un manque de créativité est apparu au grand jour face à Bruges et Genk. Najar, lui, voit les choses autrement.
"Il y a beaucoup de nouveaux joueurs et cette équipe doit encore apprendre à jouer ensemble. Il y a des garçons de qualité ici, ils feront de grandes choses à l’avenir."
Celui qui impressionne le plus le Hondurien, c’est… son concurrent au poste de flanc droit, Alexis Saelemaekers.
"Il est très bon. Je me reconnais un peu en lui. Je me revois quand j’étais arrivé dans le noyau A d’Anderlecht (NdlR : en 2013). J’espère qu’il va continuer à grandir. Pour moi, il peut un jour postuler à une place chez les Diables Rouges. Je sais qu’on est concurrent, mais c’est une bonne chose. Ça va nous rendre tous les deux meilleurs."
Andy Najar aimerait ajouter un troisième titre de champion à son palmarès.
"Mais Anderlecht n’est pas le grand favori cette saison. C’est Bruges, Genk et Gand qui le sont. Mais vous savez, on aime les surprises à Anderlecht (sourire) ."
Le Honduras entre parenthèses
Pour mettre toutes les chances de son côté et éviter une nouvelle blessure, Andy Najar va continuer à mettre l’équipe nationale du Honduras de côté dans les prochains mois. "J’attends pour le moment mais ma décision n’est pas définitive. Avec tout ce que j’ai connu physiquement ces dernières années, ce n’est pas simple de voyager si loin. Cela donne de très longues journées et ce n’est pas idéal dans mon cas."