Anderlecht manque de créativité? Donnez les clefs à Bakkali!
À la recherche de créativité et de stabilité, Vanhaezebrouck a trouvé celui qui doit être son numéro 10 : Bakkali, un joueur qu’il a dû apprivoiser mais qui a fini par le séduire.
- Publié le 29-09-2018 à 07h35
À la recherche de créativité et de stabilité, Vanhaezebrouck a trouvé celui qui doit être son numéro 10 : Bakkali, un joueur qu’il a dû apprivoiser mais qui a fini par le séduire.
Ce qu’on pensait depuis la saison dernière s’est confirmé, une fois de plus, lors de la débâcle contre l’Union : Ryota Morioka ne sera jamais le meneur de jeu du RSCA. Le Japonais est un joueur doué mais vintage. Élégant mais trop lent. Le Parc Astrid ne l’a pas loupé jeudi soir : il est sorti sous les sifflets.
Les matches passent et Hein Vanhaezebrouck cherche toujours son numéro 10. Celui qui doit amener la créativité, l’indispensable touche de folie dans les 30 derniers mètres.
Adrien Trebel est le leader du RSCA sur le terrain mais il n’est pas ce dynamiteur de défense. Pour caricaturer, il est le Ruud Vormer d’Anderlecht mais HVH cherche encore son Hans Vanaken.
Vanhaezebrouck a bien tenté Pieter Gerkens en soutien des deux attaquants mais il lui manque de la vitesse et un brin de finesse technique. Le Limbourgeois est un créateur d’espace mais il ne peut pas faire la différence seul.
Quand on regarde le noyau actuel du Sporting, Vanhaezebrouck n’a plus qu’une seule solution pour trouver la perle rare à ce poste : Zakaria Bakkali. Et ça tombe bien car le coach croit beaucoup en lui.
Même si le Liégeois est arrivé de Valence avec l’étiquette d’un joueur de flanc, le coach est convaincu de pouvoir le "transformer" en numéro 10. Son numéro 10 pour la saison 2018-2019. Celui qui doit permettre au RSCA de ne pas sombrer cette saison. Et à Vanhaezebrouck de ne pas perdre prématurément son job.
L’idylle avait pourtant mal commencé entre les deux hommes. Début juillet, Bakkali était arrivé avec un retard de condition et quelques kilos en trop. Pas ce dont Vanhaezebrouck raffole, c’est un euphémisme. Plus problématique encore : HVH le voyait comme un soliste brillant. De la technique de haut vol mais uniquement pour amuser la galerie. Bref, tout ce que ce coach déteste, lui qui place son système avant les individus.
Une mauvaise communication de Vanhaezebrouck après la défaite à Bruges le 26 août avait même laissé éclater ces tensions au grand jour. Le coach n’avait pas aimé l’entrée de son numéro 99, bien trop discret à son goût. À chaud et avec la déception de la défaite, HVH avait semblé très sévère envers son joueur face aux caméras de télé. Quelques minutes plus tard en conférence de presse, il avait nuancé ses propos mais le mal était fait.
Ces dernières semaines, Vanhaezebrouck a revu son jugement. Non, Bakkali n’est pas qu’une machine à dribbler qui joue avec des œillères. Il a constaté que le joueur avait une vraie vision du jeu. Un altruisme insoupçonné. Il a aussi noté qu’il était prêt à bosser pour enfin (re) lancer sa toujours jeune carrière.
C’est la montée au jeu de Bakkali sur la pelouse de Genk le 15 septembre dernier qui a fini de convaincre Vanhaezebrouck. Entré pour le dernier quart d’heure, le Liégeois est monté avec la rage et la volonté de faire jouer ses partenaires. Exactement ce que le coach voulait voir. Cette fois, il en était sûr : il tenait son numéro 10. D’ailleurs, il n’a plus tenté de le positionner sur le flanc gauche, comme contre l’Antwerp début septembre.
Une douleur à la hanche en plein entraînement la semaine passée a empêché Bakkali de jouer à Trnava. Cela aurait pourtant dû être sa vraie première avec Anderlecht, dans ce nouveau rôle de numéro 10. Contre le Standard dimanche passé, il souffrait encore mais il a mordu sur sa chique et il a aidé à renverser la vapeur en montant sur la pelouse pour les 25 dernières minutes. Et jeudi contre l’Union, HVH n’a pas voulu prendre de risque dans un match moins important, quoi qu’on en dise à Anderlecht.
Vanhaezebrouck est tout sauf un idiot. Il se souvient très bien la cote dont Bakkali jouissait à la sortie de son adolescence, quand il avait réussi des débuts impressionnants au PSV. "Quand je le vois jouer, j’ai l’impression de voir un second Eden Hazard", avait même déclaré Axel Witsel en l’accueillant chez les Diables en août 2013.
Cinq ans plus tard, Bakkali n’a toujours que 22 ans. Ses choix de carrière n’ont pas été payants jusqu’à présent (il a joué l’équivalent de 27 matches sur les… 4 dernières saisons) mais les qualités sont toujours bien là. Il suffit de demander ce qu’en pensent ses équipiers à l’entraînement. Et ce n’est même pas nécessaire de poser la question à Luc Devroe. Il en est fou ! Le directeur sportif en est même certain : ce que Mehdi Carcela a apporté au Standard l’année passée, Zakaria Bakkali peut le faire cette saison à Anderlecht. Il faudra bien ça pour enfin lancer la saison du Sporting.