Alexander Lawrence, nouvel Anderlechtois et le plus Néerlandais des Anglais

"Vraiment désolé mais je ne me souviens pas de lui. D’habitude, je connais les joueurs qui sont au centre de formation mais son nom ne me dit rien."

Liam Brady était à la tête du centre de formation d’Arsenal quand James Lawrence y a passé deux saisons de 2001 à 2003 avant de filer au Queens Park Rangers.

Le déménagement de ses parents à Amsterdam le fait changer de club. Il s’affilie à Haarlem avant d’être recruté par l’Ajax Amsterdam. Il y est champion en U19 mais ne va pas plus loin après deux saisons au club. Ses premiers pas à l’Ajax ont été compliqués et ont failli mener à la fin de sa carrière. "J’en ai eu un stress au cœur après quatre ou cinq mois. J’étais passé de deux entraînements par semaine à des séances quotidiennes. Je n’avais pas eu de soucis avant mais, lors de l’échauffement d’un match amical en hiver, j’ai eu l’impression que mon cœur allait exploser. Il battait à une vitesse folle. Je me suis arrêté et me suis mis au sol. J’ai dû me faire opérer par la suite. Je n’avais pas réalisé à quel point c’était grave. J’ai eu de la chance."

Le garçon est parfaitement intégré, il a appris la langue et épousé la culture néerlandaise. Il termine sa formation au Sparta Rotterdam mais signe son premier contrat pro au RKC Waalwijk.

Il ne parvient jamais à aller plus haut que l’équipe réserve. "Je me souviens d’un gars sérieux mais je ne sais pas ce qu’il vaut comme joueur" , dit Rubin Dantschotter, qui était en équipe A du Sparta Rotterdam quand Lawrence était chez les jeunes.

Il trouve une porte de sortie en Slovaquie. Tscheu La Ling, ancien de l’Ajax et ex-international néerlandais, a racheté le club de Trencin. Il y a développé un double projet. D’un côté, il utilise sa filière nigériane (qui a amené Simon ou Kalu en Belgique). De l’autre, il est attentif au marché néerlandais et offre une porte de sortie à ceux qui sont trop courts pour y percer.

À 22 ans, il joue (enfin) son premier match chez les pros en Slovaquie. Un pays dans lequel il a fini par s’imposer comme une valeur sûre sans pour autant être un cran au-dessus de tout le monde. En quatre ans à Trencin, il a joué cent quinze rencontres, marqué neuf buts et donné quatre assists.

Pressé, Tscheu La Ling nous a rapidement résumé son profil au téléphone. "C’est un bon joueur. Il a des qualités défensives, mais sait également jouer au football. Il a un bon pied gauche et sait relancer. Je suis persuadé qu’il a le niveau pour Anderlecht."

C’est son match face à Feyenoord (nul 1-1 à l’aller et victoire 4-0), en Europa League qui a débloqué la situation. Hein Vanhaezebrouck était au match et a vu le joueur sauver deux ballons sur sa ligne de but à l’aller. Au retour, il a donné l’assist après une belle course. Luc Devroe a également fait travailler ses bonnes relations avec le club slovaque pour accélérer les choses.

Certaines sources slovaques ont, elles, mis en doute les qualités du joueur. Si son président soulignait ses qualités balle aux pieds, on nous a affirmé qu’il était peut-être un peu court pour Anderlecht.