Adrien Trebel signe son grand retour et parle de son avenir:"Si je pars, c’est avec Mogi Bayat"
Adrien Trebel montre un soutien indéfectible à son manager.
- Publié le 18-01-2019 à 06h53
- Mis à jour le 18-01-2019 à 09h49
Adrien Trebel montre un soutien indéfectible à son manager. Quand ce ne sont plus les abdos d’Adrien Trebel, c’est son genou droit qui fait des siennes. La blessure, encourue à la dernière seconde du second match amical du stade, est bénigne.
Elle pourrait toutefois repousser son retour à la compétition d’une semaine. L’impatience ne cesse de grandir dans le chef du joueur. Il n’a qu’une seule envie : aider son club à gagner des matchs.
Il connaît toutefois trop bien les limites de son corps qui l’ont retenu durant des mois. "J’aurais pu jouer en fin de saison mais je n’ai voulu prendre aucun risque. Même le coach m’a dit de me reposer."
Que ressentez-vous encore de votre opération qui date d’il y a près de deux mois ?
"J’avais repris deux semaines avant la trêve. Sans douleur aux abdominaux mais avec de petites gênes. Le chirurgien m’avait dit qu’il fallait que mon corps s’habitue. Elles disparaissent petit à petit. C’est juste sur certains mouvements que je le sens. Je suis un peu plus raide et les cicatrices sont encore dures. Il faut compter trois mois pour que ça disparaisse."
Sur le terrain face à Hoffenheim, vous sembliez jouer libéré…
"Je le suis. Et soulagé de ne plus avoir peur de faire une passe ou un sprint."
Êtes-vous définitivement guéri ?
"Il n’y a jamais de garantie. Nous avions tout essayé avant l’opération et ça ne passait pas. Il fallait passer sur le billard. C’était la bonne décision. J’aurais dû la prendre bien avant. J’ai peut-être perdu du temps. C’était ma décision, en collaboration avec le staff, de ne pas me faire opérer à la base. Sauf qu’à un moment, le cerveau a dit : ‘Stop. Adri, tu joues avec ta santé et ta carrière.’ Je devais prendre une décision."
N’était-ce pas difficile, en tant que capitaine, d’être en France pour votre rééducation et de voir que rien n’allait plus à Anderlecht ?
"J’étais frustré de ne pas pouvoir aider. Si j’avais pu bosser de huit heures à minuit tous les jours, je l’aurais fait mais les médecins m’ont stoppé. Je ne peux pas faire n’importe quoi. Je me demandais pourquoi ça m’arrivait, pourquoi je ne pouvais pas aider l’équipe. Je me sentais aussi responsable quand l’équipe ne gagnait pas."
Votre retour et le changement de coach marquent-ils la renaissance d’Anderlecht ?
"J’ai toujours dit : ‘Vous pouvez mettre le coach que vous voulez mais il n’est pas sur le terrain.’ On est des grands garçons et on doit être capables de montrer qu’on joue à Anderlecht et qu’on sait gérer la pression des supporters et des résultats. On espère connaître une nouvelle dynamique."
Beaucoup ont pointé la rigidité du système de Vanhaezebrouck comme principal cause des soucis.
"Son jeu n’est pas trop complexe ou directif. C’est un système qui demande beaucoup mais on l’avait tous assimilé."
Il y avait aussi beaucoup d’erreurs individuelles…
"La base, c’est de ne pas encaisser et nous le faisions trop. Il va falloir grandir dans ce secteur de jeu, sinon ça sera toujours la même chose."
Vous aviez une bonne relation avec Hein Vanhaezebrouck. Son départ vous a touché ?
"C’est le foot qui veut ça. C’est plus facile de virer un coach que 25 joueurs. La direction a pensé qu’on était arrivé à la fin d’un cycle et qu’il fallait renouveler quelque chose."
Est-ce de la faute du groupe ?
"Je ne sais pas si on se sent responsable mais on n’a pas assez fait pour le coach et les supporters. Notre bilan comptable est insuffisant."
Avez-vous eu des contacts avec l’ancien coach ?
"Je n’ai pas trop envie de le déranger. C’est peut-être un moment difficile pour ses proches et lui. C’est une personne que j’apprécie et avec qui je reprendrai contact."
La fin de saison régulière s’annonce chaude. Pensez-vous quand même accrocher les playoffs I ?
(sûr de lui) "Bah, c’est le minimum pour Anderlecht. L’avance n’est pas très grande sur les équipes derrière nous mais, je répète, c’est le minimum."
Cela commence dimanche contre Gand. Pensez-vous que le groupe est prêt ?
"On doit progresser au jour le jour pour grandir et être prêts pour la suite. Il faut gagner tous les matchs."
Le titre, vous y pensez encore ?
"Tout est possible avec les playoffs. On a perdu des points qu’on ne devait pas perdre. On doit se concentrer sur nous et faire le job."
Anderlecht a déjà fait signer deux nouveaux joueurs dont un que vous connaissez bien : Kara. Quelle importance a-t-il dans un collectif ?
"Nous étions déçus qu’il parte cet été. Il est de retour à 100 % de ses moyens et c’est un renfort pour nous. Sa présence ne peut qu’être bénéfique. Quand ça ne va pas, c’est un gars qui réussi à te motiver. Nous avons besoin de leaders de sa trempe."
Il n’y en avait pas assez dans le vestiaire…
"C’est difficile de trouver des joueurs comme Kara. C’est naturel chez lui, il ne se force pas. Il le faisait aussi à Nantes. Il motive même quand il ne joue pas. L’effectif a beaucoup changé et ce n’est pas facile pour ceux qui arrivent d’être des patrons. Ils doivent le devenir."
Vous avez poussé Kara à revenir à coups de messages…
"Cet été, j’avais dit de ne pas le laisser partir Kara. Il n’a même pas besoin de jouer pour être le boss. Kums, Boeckx et moi, on a dit qu’il fallait un Kara."
Son transfert a sonné le retour de Mogi Bayat…
"Tout le monde peut être contre lui mais moi je suis avec lui. Ça ne changera pas. Je n’oublie pas tout ce qu’il a fait pour moi. C’est une personne très importante pour moi. Je ne retournerai pas ma veste. Quand je partirai, c’est Mogi qui fera le transfert. Je comprends la politique du club mais je serai fidèle à Mogi. Regardez le transfert de Kara. Tout le monde a fait un effort et ça a fonctionné."
L’avez-vous vu depuis sa sortie de prison? On le dit marqué par cette expérience…
"C’est difficile pour lui mais surtout pour sa femme et ses quatre enfants. Il a tenu bon et n’a rien lâché. Nous avons une relation particulière donc je prenais des nouvelles de sa femme et des enfants. Dès qu’il est sorti, on a mangé ensemble. Je le sentais un peu soulagé de pouvoir profiter de sa famille."