A Anderlecht, joueurs et staff ont vu du progrès mais ils sont vite contents
Les Anderlechtois étaient satisfaits après le triste match nul contre Gand dimanche. Le public beaucoup moins malgré son calme.
- Publié le 22-04-2019 à 21h09
- Mis à jour le 23-04-2019 à 08h12
Les Anderlechtois étaient satisfaits après le triste match nul contre Gand dimanche. Le public beaucoup moins malgré son calme. C’était pratiquement le seul intérêt sportif du match entre les deux mauvais élèves des playoffs 1 : la promotion de Karim Belhocine après le C4 de Fred Rutten allait-elle avoir directement un effet visible sur le niveau d’Anderlecht ? Au bout de 90 minutes d’ennui profond, difficile de répondre autre chose que non.
Le public, quand même venu en nombre malgré le dimanche ensoleillé en plein week-end pascal, s’est forcé à rester positif, comme promis aux dirigeants. Mais on sentait bien que le cœur n’y était pas. "Je crois qu’on va se prendre une raclée à Bruges dimanche prochain", nous confiait même un supporter après le coup de sifflet final.
Dans le vestiaire, le sentiment était pourtant assez positif. Tout en restant conscients de l’insuffisance du point face au dernier des playoffs 1, joueurs et staff estimaient avoir vu du progrès par rapport aux dernières semaines. Vraiment ? Allez, en grattant un peu, on peut peut-être leur donner raison. Mais ils sont quand même vite contents…
1. Enfin une clean sheet pour la défense
Après avoir pris 10 buts en trois matchs et un tiers de playoffs 1 (2 contre le Standard en moins d’une demi-heure de jeu), le Sporting a enfin réussi à garder le zéro derrière. Au Parc Astrid face à une équipe du top 6, ce n’était plus arrivé depuis le mois de novembre face à… Gand (2-0).
Plutôt que de souligner la faiblesse offensive gantoise (avec notamment un Sorloth très décevant dans ces playoffs), les Anderlechtois préféraient voir le verre à moitié plein. "Gand a eu peu d’occasions et c’est un pas dans la bonne direction", se félicitait Lawrence.
Les choix de Belhocine avaient pourtant surpris : pas de Sanneh pour remplacer Kara aux côtés du très bon Bornauw mais l’impopulaire duo Milic-Lawrence sur la partie gauche de la dernière ligne. "J’ai choisi Milic plutôt que Sanneh parce qu’il a plus d’expérience. J’avais vu pendant la semaine que Milic communiquait beaucoup avec Bornauw. C’était donc une question de complémentarité. Vu le très bon match de Bornauw et la clean sheet, je pense que c’était le bon choix", justifiait le successeur de Rutten.
2. Une moyenne d’âge légèrement en baisse
Les supporters espéraient enfin revoir des jeunes grâce à Belhocine. Ils n’auront été qu’à moitié satisfaits puisque seul Saelemaekers a vraiment profité du changement d’entraîneur (première titularisation depuis janvier). Cobbaut, Sanneh et Kayembe (monté au jeu quand même) devront encore attendre.
En regardant de plus près, on peut tout de même noter que quatre jeunes formés à Neerpede étaient titulaires (Bornauw, Amuzu, Verschaeren et Saelemaekers). La moyenne d’âge était de 23,9 ans au coup d’envoi. À Sclessin, pour la dernière de Rutten, c’était 25,5 ans.
Belhocine ne compte pas non plus faire du jeunisme extrême. "J’avais demandé aux jeunes d’amener leur insouciance et aux anciens d’apporter leur expérience. Il faut trouver le bon mixte."
3. Un réel engagement dans les duels
C’est sans doute là qu’on a vu la plus grosse différence : l’engagement était bien présent côté anderlechtois. Sous Rutten en playoffs, on n’avait vu ça qu’une mi-temps contre Bruges. Belhocine a réussi à insuffler de la grinta. "Le coach sait motiver un groupe", expliquait Kums. "Il a insisté sur les duels pendant la semaine. Il était déjà ainsi quand il était joueur." Lawrence approuve. "Il veut de la passion sur le terrain. "Si on montre le même engagement lors des cinq derniers matchs, on devrait encore prendre quelques points."
4. Toujours autant de limites offensives
Le zéro derrière, de l’engagement et un peu plus de jeunes : la perception de la première de Belhocine aurait vraiment été positive si Anderlecht avait inscrit un but. Mais à part un tir fulgurant de Verschaeren sur la barre (Gand a aussi touché le poteau via Bezus), on n’a pas vu grand-chose.
Aligné en pointe, Bolasie a trop souvent dézoné et le rectangle gantois était souvent vide d’Anderlechtois. Difficile de marquer dans ces conditions. "Belhocine voulait qu’on fasse un pressing haut. On n’a pu le faire qu’en première mi-temps où on jouait à 200 à l’heure. C’était bien par rapport aux semaines précédentes", analysait Kums.
La condition physique des joueurs ne permet pas plus. Plusieurs étaient cuits dans le dernier quart d’heure et certains ont eu des crampes. La faute à un stage trop laxiste en janvier. Belhocine ne pourra rien y changer d’ici la fin de la saison. Malgré ce premier point et quelques légers progrès, le Sporting dans son ensemble n’attend plus qu’une chose : que 2018-2019 se termine. Et si possible sans casquette face aux ténors…