Youri Tielemans: "Ce 1-0 face à la France me fait encore mal"
Youri Tielemans, candidat titulaire pour mardi soir, revient sur sa Coupe du Monde.
- Publié le 09-09-2018 à 21h56
- Mis à jour le 10-09-2018 à 07h22
Youri Tielemans, candidat titulaire pour mardi soir, revient sur sa Coupe du Monde. Sa sélection pour la Coupe du Monde était contestée par certains, mais Youri Tielemans (21 ans) est revenu de Russie comme le plus heureux des non-titulaires. En tout, il a débuté deux matches (les deux contre l’Angleterre) et il est monté deux fois au jeu (contre la Tunisie et le Brésil). Vendredi, il a poursuivi sur sa lancée en livrant une grosse prestation contre l’Écosse. Il faudra plus que jamais tenir compte de lui.
Youri, est-ce que vous avez plus joué que prévu à la Coupe du Monde ?
"Je dois vous avouer que oui. Ma première touche de balle était un assist (NdlR : à Batschuayi contre la Tunisie) et cela m’a aidé à avoir plus de temps de jeu pendant la suite de mon tournoi (rires) ."
Quel est le moment dont vous vous souviendrez encore dans cinquante ans ?
"Il y en a tellement. Mes premières minutes à un Mondial. Le 3-2 contre le Japon. La qualification contre le Brésil. La troisième place. Dommage, ce corner contre la France qui nous coûte la finale."
Cela vous trotte encore dans la tête.
"Oui. Je ne dis pas qu’on aurait dû être champions du monde, mais on était si près de cette victoire finale, que cela fait encore mal."
Vous avez pu oublier la déception, en vacances ?
"J’ai essayé d’oublier le football. Mais je suis parti en vacances… en France. Je dois vous avouer qu’à l’endroit où j’étais les gens étaient tous… pour la Belgique. En fait, je suis allé en Corse. Et ils ne se sentent pas français. Il y avait aussi beaucoup de Belges. Tout le monde me parlait du Mondial. Ce n’était donc pas facile de ne jamais y penser."
Vous vous êtes fait charrier lors de votre retour à Monaco ?
"Oui. Dès le début, on m’a fait des blagues. J’en rigole moi-même aussi."
Où se trouve votre médaille de bronze ? Avec vos médailles de judo ?
"Non. Les médailles que j’ai gagnées quand j’étais petit - notamment au judo -, elles sont chez mon papa. Ma médaille du Mondial est chez moi, dans mon armoire. C’est un souvenir inoubliable."
Cela doit aussi avoir été spécial pour vous, vrai Bruxellois, de prendre la parole devant une Grand-Place rouge de monde.
"Oui. Ce n’était pas la première fois que la Grand-Place était si remplie ? Maintenant, je me dis que je n’oserais pas parler dans le micro devant une telle foule. Mais au moment même, j’étais tellement dans l’euphorie, que je n’ai pas hésité."
Dembélé et vous-même étiez excellents contre l’Écosse. Qui doit jouer aux côtés de Witsel en Islande ?
"Le choix appartient au coach. On est trois pour deux positions. Mousa et moi avons bien fait notre boulot. J’avais un bon contrôle du ballon et j’étais agressif sur l’homme. Je suis content de ma prestation."
Avez-vous vu le 6-0 pris par l’Islande ?
"Non. Le match n’était pas diffusé dans notre chambre. Et on jouait au bowling pendant leur match. À ce moment-là, notre bowling était plus important (rires). Non, sérieusement, ce 6-0 ne veut rien dire. Le coach ne cesse de nous parler de leur série de matches invaincus à domicile. On sait qu’ils seront concentrés et qu’ils vont se battre pour chaque ballon devant leur public…"
"J’ai dit à Monaco : ‘Prenez Chadli ! ’"
Il espérait que son pote Dendoncker le rejoigne à Monaco, mais c’est Nacer Chadli qui a signé en fin de mercato.
"C’est chouette pour moi de l’avoir dans le groupe", dit Tielemans. "Je n’avais pas parlé avec Nacer de son éventuelle arrivée. Mais le vice-président de Monaco m’a demandé ce que je pensais de Nacer. J’ai dit qu’ils devaient absolument essayer de l’avoir."
Tielemans sera donc le guide de Chadli. "Je ne dirais pas que je suis déjà un des anciens à Monaco, mais tout a tellement changé… Bien sûr que j’essaierai de l’aider. Je m’entends bien avec tout le monde, en équipe nationale. C’est comme une deuxième famille."
"Il y avait de l’intérêt"
Tielemans est resté à Monaco après un bon entretien avec Jardim : "Je ne voulais plus vivre une même saison".
Info mercato : Youri Tielemans aurait pu quitter Monaco à la suite de sa bonne Coupe du monde. "Oui, il y avait de l’intérêt. De quels clubs ? Ce ne sont pas vos affaires (rires). Mais cela s’est calmé assez vite parce que j’ai dit que je voulais rester à Monaco."
Avant de dire non aux clubs concernés, Tielemans a eu un entretien avec son coach, Leonardo Jardim. "J’ai eu une discussion avec lui à propos de ses projets et de mon rôle. Je n’aurais pas bien vécu une seconde saison comme la première (NdlR : il a été 16 fois sur le banc). Je n’avais pas envie de revivre cela. À mon âge, il faut que je joue."
Leur entrevue a soulagé Tielemans. "Il a été très clair : il voulait me garder et il allait me faire jouer de plus en plus. Et voilà : j’ai été quatre fois titulaire en quatre matches. C’était mieux pour mon évolution que je reste à Monaco."
L’équipe ne tourne toutefois pas encore comme il le faudrait. Monaco a 4 sur 12 et vient de perdre 2-3 contre l’OM, malgré un but de Tielemans. "C’était un but facile. Le goal était vide. Hélas !, on n’a pas su garder notre avance."
À Anderlecht, ce serait la crise après un 4 sur 12. Tielemans : "À Monaco, les gens en parlent moins qu’à Anderlecht. Mais dans le groupe, on sent qu’on doit gagner. On sait que ce n’est pas bien. On veut le Top 3 et jouer la Ligue des champions."
Tielemans se sent plus fort que la saison passée. "Je suis rentré affûté de mes vacances. J’avais encore la forme du Mondial. Et mentalement, je suis plus fort. Je veux montrer que le coach avait tort de me mettre sur le banc. Mais bon, il faut l’accepter. Finalement, c’était une bonne expérience. Mais ce n’est que par après que je parle ainsi… (rires) Moi, je veux toujours jouer."