Vertonghen, un repositionnement gagnant et une solution au gros problème de Roberto Martinez ?
On vous parie que Roberto Martinez portait bien plus d'attention à la prestation de Vertonghen qu'à celle de Witsel ou Courtois, ce mercredi soir.
- Publié le 14-02-2019 à 16h45
- Mis à jour le 14-02-2019 à 17h01
On vous parie que Roberto Martinez portait bien plus d'attention à la prestation de Vertonghen qu'à celle de Witsel ou Courtois, ce mercredi soir.
Pourtant, le sélectionneur des Diables connait "son" Spur sur le bout des doigts. Mais ce match de Ligue des Champions contre Dortmund présentait quelques arguments de taille pour en faire un match à ne pas louper par le staff des Diables. Et il a débouché sur une bonne nouvelle. Explications.
1. Un système proche de celui des Diables
Les amoureux de tactique chicaneront et auront peut-être raison. Car si Tottenham alignait trois défenseurs centraux, son animation n'avait pas grand-chose en commun avec celle de la Belgique de Martinez. L'attaquant de pointe (Lukaku) faisait place à deux profils très libres (Lucas et Son) tandis que le distributeur (Eriksen) était soulagé dans sa tâche défensive par la présence de deux milieux défensifs (Winks et Sissoko), là où De Bruyne sera sans doute aligné comme numéro 8, aux côtés du seul Witsel, contre la Russie, le 21 mars prochain.
Mais d'un point de vue individuel, Jan Vertonghen était en charge de tout le flanc gauche des Spurs. Comme Carrasco ou Chadli l'étaient durant la plupart des matches des Diables en 2018. Le premier cité n'aura que deux matches officiels dans les jambes, dans cinq semaines. Trop peu pour effacer l'idée d'une régression constante depuis son passage en Chine. Le second risque bien, quant à lui, d'être encore et toujours confiné au banc (si pas à l'infirmerie) de Monaco. Voilà pourquoi le flanc gauche du 3-4-2-1 de Roberto Martinez est en chantier.
2. Une vraie adversité
Si Dortmund était quelque peu déforcé (Alcacer, Reus, Piszczek et Akanji étaient notamment absents), ce match était l'une des affiches des huitièmes de finale. Car le Borussia évolue à un niveau digne du top européen depuis le début de saison. Être aligné seul sur le flanc gauche d'une équipe qui fait face à autant de qualités n'avait rien d'un cadeau. D'ailleurs, seuls les très audacieux auraient pu parier que le Belge aurait autant l'occasion de se montrer en possession du ballon. Surtout après la confirmation du onze de base de Dortmund: Jadon Sancho occupait le flanc droit de l'attaque visiteuse et viendrait chercher des noises à Super Jan.
La jeune étoile anglaise a effectivement fait mal à quelques reprises aux Spurs, en première période, sans jamais prendre à défaut directement notre compatriote. Avant de s'éteindre complètement en deuxième mi-temps.
3. L'une des meilleures prestations de la carrière de Vertonghen
Bien sûr, la plupart des médias qui analysent la prestation du natif de Saint-Nicolas parlent surtout de son but et de sa passe décisive pour Son. Mais ce serait oublier qu'il a été bon dans tous les domaines. S'il s'est surtout montré offensivement quand Sancho est rentré dans le rang, il avait déjà eu l'occasion de mettre le nez à la fenêtre en première période. Avec un centre du droit, d'abord, qui menait à un superbe enchaînement de Lucas Moura, puis avec un centre tendu du gauche, son bon pied, qui avait été intercepté au premier poteau. S'il y avait mieux à faire sur ces deux actions, il a tout de même mis à contribution la défense de Dortmund en amenant le ballon dans la boîte. Son superbe centre pour Son allait finir par faire craquer l'arrière-garde visiteuse, à la reprise.
Un centre si précis que le Sud-Coréen s'en voulait après la rencontre de ne pas avoir pensé à fêter son but avec le Diable. "Je suis désolé de ne pas avoir couru vers lui pour le célébrer". La réponse de Sterke Jan ? "Oh, je n'ai pas couru vers Serge (Aurier, son passeur décisif, NdlR) non plus". Son chef d'oeuvre était toutefois encore à venir, avec ce joli but pour faire le break, après un appel en profondeur digne d'un avant-centre. La plupart des médias qui ont noté les 22 titulaires lui attribuent la note de 9/10 pour ce match.
Plus sérieux pour la suite de l'interview, Son soulignait que son équipier belge avait cette faculté à évoluer à plusieurs positions grâce à une technique supérieure à la moyenne. Faut-il rappeler que Vertonghen fut longtemps l'arrière gauche attitré des Diables, notamment sous Wilmots ? Parfois pris de vitesse par ses adversaires à cette position, il mettait alors les deux défenseurs centraux en difficulté. Sous Martinez, il aurait le loisir de compter sur trois pompiers de service dans son dos.
Bien sûr, Vertonghen ne présente pas une solution d'avenir pour Roberto Martinez. L'Espagnol a besoin de vitesse et de dribbles sur ce flanc gauche où chaque espace offert à Eden Hazard par un partenaire peut permettre au Brainois de faire la différence. Mais le fait est que les solutions sont peu nombreuses à cette position, en vue de la réception de la Russie, le plus grand adversaire des Diables sur la route de l'Euro. Jordan Lukaku enchaîne les pépins physiques et Timothy Castagne, outre le fait qu'il y serait aligné sur son mauvais pied (comme à l'Atalanta), manque peut-être encore de régularité.