Meunier: "Tuchel crie de moins en moins, ça veut dire que je m’améliore"
Thomas Meunier espère prolonger au PSG : "Ce sera le plus beau contrat de ma carrière..."
- Publié le 19-10-2019 à 09h54
- Mis à jour le 19-10-2019 à 10h45
Thomas Meunier espère prolonger au PSG : "Ce sera le plus beau contrat de ma carrière..." Cette saison devait être celle de Thomas Meunier. Débarrassé de Dani Alves, il avait un boulevard pour occuper le couloir droit du PSG. Il a finalement dû se faufiler entre Kehrer et Dagba pour retrouver sa place de titulaire. De bonnes prestations l’ont propulsé à la place qu’il mérite dans le onze de base parisien.
Une ombre plane toutefois sur sa saison : il arrive en fin de contrat en juin et n’a pas encore reçu d’offre concrète de la direction parisienne, malgré des signaux envoyés à répétition durant l’été.
Depuis quelques semaines, et ça s’est confirmé avec les Diables, vous semblez être à nouveau au top…
"J’avais faim de jouer après un mois passé sur le côté. Cette situation était inexplicable. J’ai agi en pro. J’ai un contrat au PSG. Et comme d’habitude, je donne tout. C’est un peu toujours la même histoire qui revient avec moi. Ma priorité, c’est jouer au football. La pire des choses à faire est de baisser les bras et d’attendre la fin de saison pour trouver un autre club. Ce n’est pas mon ambition."
On sent que cela vous a fort touché…
"C’est normal. Aucun joueur apprécie être sur le banc. Cela me ferait mal d’être dans une position difficile vu la situation actuelle. Je suis dans ma dernière année de contrat et l’Euro arrive. C’est important de garder un rythme. Quelques matchs de Coupe, cela ne remplace pas le fait d’être titulaire chaque semaine à un niveau compétitif."
Pensez-vous avoir plus qu’un autre besoin de rythme ?
"Mon problème est que moins je joue, plus j’accumule les problèmes. Je suis comme une voiture qu’on laisse traîner dans un parking. Elle s’encrasse et après tu n’as que des problèmes. Il faut aller au garage, etc. Le mieux pour moi est de faire des kilomètres sans arrêter le moteur. J’ai été mis de côté durant un mois et j’ai eu un souci à la cuisse. Je suis habitué à encaisser. Faire un entraînement à 50 % n’est pas possible pour moi. Je suis obligé de courir comme un chien fou. C’est pour ça aussi que les matchs me font du bien. Je parcours entre 11,5 et 12 km alors qu’on joue tous les trois jours. Physiquement, j’ai besoin de ça. Je ne peux pas m’arrêter."
N’avez-vous pas peur d’un scénario à la Dries Mertens pour votre retour à Bruges ? Il avait acheté plein de tickets pour ses proches à Genk et il s’est retrouvé sur le banc…
"Je n’y pense pas. Si le coach me met sur le banc, pas de soucis, c’est son choix. Mais je ne veux pas lui donner une occasion de m’écarter. C’est une différence : s’il juge que je ne mérite pas de jouer, OK. Mais en ce moment, je fais tout mon possible."
N’avez-vous d’ailleurs pas un peu changé votre manière de jouer ?
"Je prends sur moi. J’ai parfois l’impression de tout le temps défendre alors que je me retrouve quand même deux ou trois fois devant le but. Si je m’écoutais, je le serais facilement à dix reprises (rires) . Pour mon bien et celui de l’équipe, je relativise. Si je veux enchaîner les matchs, je dois me plier au système et à la façon de jouer de l’équipe et du coach."
On a souvent vu Tuchel vous crier dessus depuis le bord du terrain.
"Il est un peu comme Michel (Preud’homme) ; il aime le contrôle. S’il pouvait être sur le terrain, il le serait. Il donne beaucoup de consignes. Il est nerveux et a besoin d’extérioriser. Il a pris deux jaunes en deux matchs, soit plus que Marco (Verratti) … C’est un exploit. Il crie de moins en moins, c’est positif, ça veut dire que mon jeu s’améliore (rires) . Je suis dans le bon."
Tuchel apprend-il seulement à vous connaître ?
"Non, il sait comment je fonctionne. Il y a eu une réflexion de mon côté. J’ai mis un peu le frein. Je peux désormais jouer dix minutes à côté de Thiago Silva et assurer la couverture. Avant, j’avais plus de mal car dès que je voyais la balle, je piquais un sprint pour arriver dans les 16 mètres. Je suis devenu plus discipliné."
Avez-vous refusé des équipes cet été ?
"Pas vraiment. Il y a eu de l’intérêt, des discussions. Mais jamais au point de dire : ‘on signe’ . Il n’est pas facile de trouver un deal qui convient à tous les acteurs."
Est-ce frustrant ?
"Non, car j’avais clamé des mois avant que mon ambition était de rester à Paris. J’ai donc ce que je veux en étant ici face à vous. Je ne voulais pas partir pour partir. Jouer à Paris est spécial car je fais partie d’un groupe qui, qualitativement, peut remporter la Champions League. Peu de joueurs peuvent en dire autant. Il faut que je fasse un choix intelligent. Je pouvais aller jouer à Everton, une bonne équipe où j’aurais eu du temps de jeu, du plaisir de jeu mais pas de Coupe d’Europe. Mes ambitions sportives auraient été revues à la baisse. Je me considère encore comme jeune joueur à 28 ans."
Vous restez donc jusqu’en fin de saison…
"Oui. Les transferts en janvier sont délicats. Les clubs achètent souvent en urgence pour remplacer un gars ou combler un vide. Ce n’est pas mon ambition. Je suis concentré sur le PSG. L’aspect familial prime aussi. Je ne dois pas me précipiter. Si je pars, je veux que tout soit clair."
Vous avez affirmé après la Coupe du monde que vous attendiez un signal de la part de la direction du PSG. Sauf que cette prolongation n’est jamais arrivée !
"Quand Antero Henrique était directeur, nous avons eu des contacts, des coups de fil mais rien n’est arrivé sur la table. Leonardo est arrivé et je joue désormais…"
Il faut donc le convaincre ?
"Il se renseigne, prend la température. Son langage est positif."
N’avez-vous pas peur d’être écarté si vous ne prolongez finalement pas ?
"Je ne suis pas en conflit avec le club. Je suis demandeur d’une prolongation. Nous ne sommes pas dans une situation dans laquelle le club et le joueur ne sont pas d’accord et se disputent. Je suis ouvert à tout et le PSG a les cartes en main. Je ne suis pas un joueur qui pose des problèmes et je n’imagine pas le club me renvoyer dans le noyau B."
Pourriez-vous privilégier l’argent et profiter de votre statut de joueur libre pour quitter le PSG et signer un énorme contrat ailleurs ?
"Si je prolonge au PSG, j’aurai de toute façon le plus beau contrat de ma carrière car je négocie avec le PSG comme si j’étais libre. Dans un autre club ou ici, ça ne changera pas financièrement. Ce sera juste une question de feeling."
Les pays exotiques vous tentent ?
"J’en ai déjà discuté avec ma femme. Mon métier remplit le frigo mais il faut un cadre familial. L’aventure me tente toujours mais il faut penser à la famille."
Et si le club vous promet de jouer attaquant…
"Ils me prennent par les sentiments ! Là, sérieux, j’y réfléchirai. Mais ce n’est pas l’intention première. Je vais encore rester back droit quelques années."
Trois conseils pour bloquer Mbappé et le PSG
"Je ne peux pas trop en dire", se marre Thomas Meunier.
Il a tout de même glissé quelques pistes à creuser pour bloquer Mbappé et les autres stars du PSG.
1. "Être très attentif."
"Il ne faut jamais regarder le joueur, toujours le ballon. Si tu perds le ballon des yeux, cela devient très compliqué."
2. "Être très près du joueur."
"C’est le seul secret contre un gars comme Kylian. Si tu es à plus d’un mètre, il se retourne et c’est foutu. Une fois sur cinq, tu vas toucher le ballon. Et encore tu feras une faute. Ce n’est pas facile de jouer ces gars-là."
3. "Assurer la couverture."
"C’est là qu’un Vormer aurait été important. Il vient souvent faire la couverture à l’intérieur. Il évite ainsi une véritable situation d’un contre un. Après, je peux dédoubler sur le flanc et donc les mettre en difficulté. Il y a toujours des failles mais Bruges a été très malin contre le Real."
"Je ne peux pas trop en dire", se marre Thomas Meunier.
Il a tout de même glissé quelques pistes à creuser pour bloquer Mbappé et les autres stars du PSG.
1. "Être très attentif."
"Il ne faut jamais regarder le joueur, toujours le ballon. Si tu perds le ballon des yeux, cela devient très compliqué."
2. "Être très près du joueur."
"C’est le seul secret contre un gars comme Kylian. Si tu es à plus d’un mètre, il se retourne et c’est foutu. Une fois sur cinq, tu vas toucher le ballon. Et encore tu feras une faute. Ce n’est pas facile de jouer ces gars-là."
3. "Assurer la couverture."
"C’est là qu’un Vormer aurait été important. Il vient souvent faire la couverture à l’intérieur. Il évite ainsi une véritable situation d’un contre un. Après, je peux dédoubler sur le flanc et donc les mettre en difficulté. Il y a toujours des failles mais Bruges a été très malin contre le Real."
"L’Euro est plus dur que le Mondial"
C’est la question à un million : la Belgique peut-elle devenir championne d’Europe ? Thomas Meunier y croit mais souffle quand on lui pose la question. Son "oui" est largement nuancé.
"Le problème est qu’il est plus difficile d’être champion d’Europe que champion du monde. Quand je vois les équipes européennes, ça tourne à fond. Il y a un fossé entre l’Europe et le reste du monde, à part le Brésil et l’Argentine. Le top 10 Fifa est presque uniquement composé d’équipes européennes. Et on devra en rencontrer plusieurs sur notre route. Nous avons nos chances mais ce sera difficile."