Tous sous le charme de Yari Verschaeren: "Le symbole de l’avenir du football belge"
Avec son bijou face aux Italiens, Yari Verschaeren a encore une fois pris date.
- Publié le 24-06-2019 à 07h05
- Mis à jour le 24-06-2019 à 15h30
Avec son bijou face aux Italiens, Yari Verschaeren a encore une fois pris date. En voyant l’action, Pär Zetterberg a dû esquisser un sourire de satisfaction. "C’est vrai, il m’avait dit que je devais plus frapper de loin et on a vu que cela a marché", glisse, le regard espiègle, Yari Verschaeren. La fierté d’avoir réussi son coup se lit sur son visage.
En nettoyant la lucarne d’Alex Meret, le prodige anderlechtois a fait fort. Devenant le plus jeune buteur de l’histoire de l’Euro (voir par ailleurs). S’offrant un petit cadeau d’anniversaire à quelques jours de ses 18 ans qu’il fêtera le 12 juillet prochain. Marquant aussi une nouvelle fois les esprits comme il l’a fait régulièrement ces derniers mois.
"Mon but ? C’est difficile à expliquer. J’ai reçu le ballon de Siebe (Schrijvers), j’ai vu que je n’étais pas sous pression, je suis rentré et j’ai frappé. Et j’ai marqué", décrit-il. "J’aime rentrer et mettre la balle au second poteau. J’ai essayé et cela a marché. Quand je reçois le ballon, je ne sais pas encore ce que je vais faire, cela dépend des joueurs autour de moi, de la pression de l’adversaire. J’étais seul. J’ai frappé et c’était but."
Dit comme cela, tout paraît d’une simplicité enfantine. "Faire ce qu’il fait à cet âge-là : crochet, frappe dans la lucarne opposée… Incroyable. C’est sa spéciale ce but", confirme Alexis Saelemaekers "Il en a mis à l’entraînement."
Notamment en début de semaine où il avait mystifié Nordin Jackers du droit comme du gauche. "Mais il n’en avait pas mis des comme celui-là ces derniers jours. D’ailleurs, c’est pour cela que je l’ai appelé le long de la ligne : ‘Yari, cela fait deux jours que tu ne cadres rien et aujourd’hui, tu me fais cela. Qu’est-ce que tu fais ?’" précise en souriant Johan Walem au sujet d’un garçon qu’il voit comme "le symbole de l’avenir du football belge par sa qualité humaine, son implication aux entraînements. Il a conscience de la marge qu’il doit avoir pour franchir un cap. Quand on voit l’impact qu’il y a eu, il a eu des moments difficiles mais a fait un super truc. Il est à l’écoute. Il a envie de réussir et fera tout pour le faire."
Se pose forcément la question de son utilisation, lui qui est entré 27 minutes devant la Pologne puis 31 face à l’Italie, restant entre les deux matchs sur le banc contre l’Espagne.
Le sélectionneur en a conscience : "Fallait-il le faire débuter ? Je pense qu’il faut prendre son temps avec un si jeune joueur. Son heure viendra. Il doit encore beaucoup apprendre et il ne faut pas oublier qu’il n’était pas avec nous avant. Je l’avais laissé à disposition des U19. Tout le monde sait ce qu’il peut faire mais il a encore beaucoup à appendre. C’est un garçon bien éduqué. Avec lui, on a déjà anticipé le processus. On a gagné du temps. Il a presque deux saisons d’avance. Ce qu’il a laissé voir à son âge n’est pas positif mais hyperpositif."
Tout en donnant un sacré coup de vieux à ses coéquipiers comme Dion Cools qui a quasiment cinq ans de plus jour pour jour. "Quand je le vois, c’est clair que je me sens vieux", sourit le Brugeois. "Mais Yari, c’est magnifique. Un gros talent. C’est un gamin très chouette. Il est très gentil, il est arrivé tranquillement dans le groupe."
En prenant le train de la préparation en cours en raison de ses examens scolaires. Puis en se fondant doucement mais sûrement dans ce collectif.
Dans la même chambre que l’ambianceur en chef Elias Cobbaut, la présence d’actuels et d’anciens Anderlechtois l’a aidé alors qu’offensivement, les égos sont pourtant imposants. Le terrain a fait le reste…
"Au début, je le trouvais un peu timide et sur la réserve", poursuit le sélectionneur. "Mais au fil du temps, il s’est ouvert." En esquissant quelques pas de danse mais aussi "en parlant d’abord avec les pieds", dixit Sebastiaan Bornauw.
Pour finir par trouver sa place, celle de petit prodige qui a bluffé son monde : "On m’en avait beaucoup parlé de ce Yari. Je n’ai pas beaucoup vu Anderlecht cette saison. Et c’est très fort", résume Stéphane Oméonga pour qui : "on va en entendre encore beaucoup parler". Surtout s’il applique à la lettre les conseils de Pär Zetterberg…