Timothy Castagne se confie: "Je suis devenu hargneux"
Timothy Castagne est en pleine bourre en club où il est devenu un cadre après un passage sur le banc.
- Publié le 09-03-2019 à 07h28
- Mis à jour le 09-03-2019 à 13h29
Timothy Castagne est en pleine bourre en club où il est devenu un cadre après un passage sur le banc.
Ce week-end, Timothy Castagne a une nouvelle fois frappé avec un nouvel assist. Le troisième en six matchs du Calcio avec un but en prime. Des statistiques folles auxquelles personne ne s’attendait vu son passage sur le banc en fin d’année passée. Et il ne compte certainement pas s’arrêter.
Connaissez-vous la meilleure période de votre carrière ?
"Le mois de janvier est le meilleur que j’ai connu. Et j’ai poursuivi sur ma lancée. Je faisais déjà mes matchs mais j’y ai ajouté des buts et des assists. La cerise sur le gâteau."
On parle beaucoup de vos deux matchs contre la Juventus (victoire 3-0 et nul) alors que vous reveniez de dix matchs sans jouer. Comment avez-vous fait pour être au niveau ?
"J’étais plus énervé qu’autre chose. Grâce à cela, j’ai su m’assumer davantage et je n’ai plus eu peur de mes équipiers et je leur ai dit. J’ai pris conscience de ce que j’étais capable de faire. Parfois, je me retenais d’essayer un truc. Maintenant, j’ose et souvent ça passe. J’ai plus de possibilités dans mon jeu que je ne le crois. J’ai besoin de confiance pour cela. Mes dernières prestations me permettent de ne plus regarder derrière mon épaule, de ne plus craindre de me faire éjecter de l’équipe à la moindre erreur."
Votre passage sur le banc vous a donc rendu plus fort ?
"Plus fort et plus hargneux. Quand je ne jouais pas, je tentais des trucs que je n’aurais jamais osés. Le coach Gasperini a apprécié. Il a pris un peu de temps mais il a aimé."
N’avez-vous pas eu peur de louper votre retour face à la Juve et d’être à nouveau parti pour un tour sur le banc ?
"Justement, ça m’a boosté. J’étais obligé de faire un gros match sinon c’était à nouveau dix matchs sur le banc. Je me suis collé une grosse pression. J’ai fait mon truc sans faire attention au fait que c’était Dybala ou Ronaldo en face."
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous êtes-vous retrouvé sur le banc ?
"Aucune idée. J’avais tout joué avant. Je pars en équipe nationale et je ne joue plus. Je suis ensuite rentré au jeu dix minutes et je me suis cassé la main."
Vous n’avez jamais demandé une explication au coach ?
"Ce n’est pas trop dans les habitudes ici, certainement pas avec Gasperini. J’ai parlé avec ses adjoints, mais ils ne sont pas dans sa tête. Ne pas savoir m’a chiffonné…"
Revenir bosser avec le people manager qu’est Roberto Martinez a dû vous faire du bien !
"C’était chaud la différence entre les deux. On parle beaucoup avec le sélectionneur et presque pas avec Gasperini. Mais je m’y fais."
Êtes-vous désormais plus à l’aise à gauche ?
"Défensivement, ça ne change pas grand-chose. Offensivement, par contre, ça m’offre plus de possibilités. Je peux centrer du gauche ou rentrer sur mon pied droit. C’est plus facile depuis la gauche mais je peux le faire sur l’autre flanc."
Cela nécessite une grande capacité d’adaptation…
"Le coach sait que j’ai une bonne intelligence de placement. Je trouve rapidement mes marques. C’est une capacité que j’ai naturellement mais je l’ai encore développée ici. La tactique est culturelle. Surtout avec Gasperini qui nous en fait bouffer toute la semaine."
"Je veux jouer pour les trophées"
Timothy Castagne évoque son avenir : "Un club qui joue la Ligue des champions."
"Un départ m’a trotté en tête cet hiver." La Lazio, la Fiorentina et le Celtic étaient sur la balle mais Timothy Castagne est finalement resté à l’Atalanta.
Il a retrouvé le terrain début janvier et tous les doutes se sont dissipés.
Auriez-vous été heureux de partir ?
"Non. Cela aurait été un échec pour moi. Comme si je n’avais pas été à la hauteur des attentes. Je n’aurais pas accepté. Si je pars, c’est par la grande porte, après une belle saison et pour un beau montant."
Vous avez déclaré vouloir découvrir la Ligue des champions. Est-ce toujours le cas ?
"Je confirme. J’ai joué l’Europa League avec Genk et l’Atalanta et j’aimerais découvrir cette compétition. Je dois me fixer des objectifs. J’ai envie de jouer pour des trophées, pas uniquement pour se qualifier pour l’Europe."
Le plus simple sera de gagner l’Euro 2020… (sourire)
"Simple, je ne sais pas mais avec l’équipe qu’on a, il existe une vraie opportunité."
Rêvez-vous d’Arsenal, votre club favori ?
"J’ai toujours aimé le jeu anglais mais l’Espagne, la Bundesliga ou un club du top en Italie sont des défis intéressants."
Vous sentez-vous prêt à faire le pas vers un échelon supérieur ?
"Oui. J’ai d’excellentes capacités d’adaptation. Si j’arrive dans une équipe dont le niveau est supérieur au mien, je m’y adapte. Comme à Genk en venant de D3 et pareil ici à l’Atalanta. Je suis meilleur dans une bonne équipe dans laquelle je dois me battre que dans un groupe duquel je sors du lot et que je dois tirer vers le haut."
Vu la vie que vous menez à Bergame, faudra-t-il aussi que la ville de votre prochain club vous plaise ?
"Je suis bien ici. C’est calme, on mange bien. Mais le projet sportif sera prioritaire. Même si la ville est un peu moins belle."
Ses réponses aux questions de Meunier et Emond:
Thomas Meunier : Quand vas-tu enfin changer de coupe de cheveux ?
"Il ne peut pas trop parler à ce niveau-là. Sa coiffure n’est pas top. Mais je ne lui en veux pas. C’est un mec un peu spécial. (grimace) ”
Renaud Emond : Préfères-tu vivre à Bergame ou à Châtillon, dans le Luxembourg ?
Merci Renaud mais je suis bien ici en Italie. Ma famille au Luxembourg me manque et j’adore retrourner la voir. Mais j’aime trop la nourriture italienne. J’ai un côté gourmet (sourire) .”
Sur son évolution physique : “J’ai pris cinq kilos de muscle”
Physiquement, Timothy Castagne a changé. Il n’est plus le joueur frêle qui rendait cinq kilos à tous ses adversaires quand il était à Genk.
“J’ai pris cinq kilos de muscle depuis que je suis en Italie” , nous confie-t-il. “C’est nécessaire ici. On court beaucoup donc j’ai du mal à prendre mais ce n’est pas plus mal car je ne veux pas trop gonfler. J’ai encore la place pour quatre ou cinq kilos sans souci mais pas plus. Sinon je risque de perdre ma vivacité et mon endurance.”
Sur les messages des fans: “On m’a demandé de feinter une diarrhée et de rembourser une télé”
Il a reçu d’étranges messages à cause de la simulation de Fantasy football du Calcio. “Les gens sont fous, je reçois des milliers de messages du style : ‘j’ai ton concurrent dans mon équipe donc pourrais-tu feinter une diarrhée et être remplacé à la mi-temps ?’ Après mon but à Naples, j’ai reçu une photo d’une télé explosée. Le message disait : ‘ça s’est produit suite à ton but. On s’arrange comment, par chèque ou en cash ?’ Je me suis dit qu’il était un peu fou, lui.”
Sur sa position sur le terrain: “J’ai joué comme attaquant”
Face à Torino, Timothy Castagne a joué à un poste inhabituel. “Durant la semaine, l’entraîneur m’a fait travailler comme attaquant gauche. Quelques minutes avant l’échauffement, il décide de finalement me mettre à droite. J’y ai joué cinq minutes car il s’est finalement rendu compte que Torino jouait autrement. J’ai été me poster à gauche durant dix minutes, jusqu’à ce que notre latéral gauche se blesse et que je prenne sa place. Il sait que je suis polyvalent et il en profite.”