Sarri encense Hazard: "Il est le meilleur d’Europe"
Pour Maurizio Sarri, le doute n’est pas permis, le Diable s’est élevé au-dessus des autres.
- Publié le 17-09-2018 à 08h01
- Mis à jour le 17-09-2018 à 13h44
Pour Maurizio Sarri, le doute n’est pas permis, le Diable s’est élevé au-dessus des autres. Eden Hazard est-il au sommet de son art ? Poser la question revient à y répondre ou presque. Dans le sillage de son début de saison pas loin de rimer avec perfection, le Diable a régalé et s’est régalé contre Cardiff (4-1).
À la clef, un triplé, le deuxième de sa vie en Blue après celui inscrit contre Newcastle en février 2014, une complicité très intéressante avec Olivier Giroud pourvoyeur de deux ballons décisifs. Là où d’autres joueurs peuvent traîner un spleen post-Coupe du Monde, le Brainois continue à surfer sur la vague qui l’avait porté au sommet en Russie.
"Je suis frais, j’ai pris trois semaines de congés, j’ai commencé la préparation plus tard et je me sens bien. Je prends beaucoup de plaisir" , a-t-il répondu à ce sujet à Gary Lineker.
Ses cinq buts en cinq matches agrémentés de deux passes en sont la plus belle illustration. Et si le Diable n’a pas changé de club cet été, son club a beaucoup changé depuis l’arrivée de Maurizio Sarri qui, avec une philosophie plus joueuse, exploite au mieux les qualités d’Hazard.
"Il lui permet d’évoluer dans des zones où il peut toujours avec des ballons, faire des appels et ce type de mouvements sur le premier but. Et quand vous avez autour de lui des joueurs comme Giroud et Pedro, il peut briller. Avec Mourinho, il devait revenir et défendre. Pareil avec Conte. Ce n’était pas lui. Il ne pouvait pas montrer ce qu’il est capable de faire" , a décrypté sur la BBC Ian Wright. "Cela ne me surprendrait pas de le voir terminer avec 25 buts parce qu’il travaille avec un manager qui croit totalement en lui et qui le laisse libre."
Et qui voit d’ailleurs encore plus grand pour son protégé dont le record de réalisations reste de 19 en 2014/15.
"Je lui ai dit hier qu’il pouvait marquer plus de 40 buts en dépensant moins d’énergie loin du but" , a expliqué Sarri, en livrant la piste à exploiter.
Non pas en défendant moins mais en ciblant plus ses efforts. "Quand nous avons le ballon dans notre moitié de terrain, qu’il le touche 5 ou 6 fois, il perd de l’énergie qu’il ne peut pas utiliser dans les 25 derniers mètres adverses" , a développé le technicien en faisant allusion aux réminiscences des années précédentes où le Diable était parfois obligé de redescendre très bas pour toucher des ballons. Ce qui dessine une vraie marge de progression.
"Oui, il peut encore beaucoup progresser" , acquiesce l’Italien. "Je pensais que c’était l’un des meilleurs joueurs d’Europe mais j’ai changé d’avis : c’est le meilleur."
Ce que ses statistiques du début tendent à prouver. Et l’installent dans une autre galaxie.
Pourquoi il peut rêver (du podium) du Ballon d’Or
Le Diable s’avance comme un vrai outsider.
Huitième en 2015, soit son meilleur classement, Eden Hazard peut aspirer à mieux cette année. Sans doute pas à la distinction suprême mais, pourquoi pas, à une place sur le podium. Cristiano Ronaldo et Lionel Messi ont des grandes chances d’en être éjectés pour la première fois depuis 2006, même si le Portugais, lauréat de la Ligue des Champions, a plus de chances de s’y maintenir que l’Argentin. La C1 a offert à Mohamed Salah une formidable vitrine mais sa Coupe du Monde manquée va l’handicaper. Le Mondial en Russie va forcément influencer la hiérarchie.
À l’instar de l’Allemagne en 2014 ou de l’Espagne en 2010, dégager une individualité du collectif français apparaît très compliqué et Raphaël Varane, Antoine Griezmann et Kylian Mbappé vont se siphonner mutuellement des voix. Ce qui ne sera pas le cas de Luka Modric qui, comme Varane, a aussi gagné la C1 cette saison.
La caisse de résonance qu’offre la reine des compétitions européennes peut s’annoncer déterminante dans l’issue du scrutin, avec des votes prévus à l’automne quand elle bat son plein. Eden Hazard ne la dispute pas ? Il a pour lui la chance d’évoluer dans le championnat le plus médiatisé du monde. Il n’a gagné que la Cup cette saison ? Peut-être, mais il a brillé lors de la Coupe du Monde. De quoi rendre un peu plus accessible une place dans les trois premiers.