Roger Lukaku se confie: "Jamais vu Romelu si bon"
Première interview de Roger Lukaku au Mondial : "Mon fils m’a impressionné".
- Publié le 09-07-2018 à 13h08
Première interview de Roger Lukaku au Mondial : "Mon fils m’a impressionné". Son téléphone n’a pas arrêté de sonner pendant cette Coupe du Monde. Mais Roger Lukaku a préféré rester dans l’ombre. Au lendemain du miracle de Kazan, le papa de Romelu a accepté de parler à La DH.
Roger, qu’avez-vous pensé de votre fils ?
"Il m’a fort impressionné. Il a énormément progressé. Avant, il aurait râlé si le coach l’avait mis sur le flanc droit. Maintenant, il a remonté plusieurs fois le terrain balle au pied, à pleine vitesse. Et je ne vois pas beaucoup d’attaquants de pointe délivrer un assist comme il l’a fait."
Bart Verhaeghe lui a dit qu’il était le meilleur attaquant au monde.
"C’est difficile pour moi de dire cela. Disons qu’il est parmi les meilleurs. Ce qui est bien : il a encore une marge de progression à tous les niveaux."
Il peut devenir meilleur buteur du Mondial ?
"Ce ne sera pas évident de dépasser Kane. Bien sûr qu’il veut ce titre. J’ai été attaquant moi-même à des grands tournois comme la CAN. Dès qu’on marque quelques buts, on songe à devenir meilleur buteur. Mais lors de ses deux derniers matches, on a vu qu’il joue surtout pour l’équipe. Il a laissé marquer Chadli, il a accepté de jouer à droite…"
D’où sa progression depuis l’Euro ?
"Il a des entraîneurs qui ont vraiment confiance en lui : Mourinho à Manchester United et Martinez en équipe nationale. Et il y a Thierry Henry, qui sait parler aux jeunes, qui a cette aura. Un Thierry Henry, il faut l’écouter. Il a tout gagné. Vous savez, Romelu a toujours eu besoin de beaucoup de confiance. C’est pour cela que - quand il a signé à Anderlecht à 15 ans et que nous avons refusé l’étranger - j’ai dit à Herman Van Holsbeeck et Jean Kindermans : ‘Construisez une équipe autour de lui ! Faites en sorte qu’il soit bien entouré et qu’il sente la confiance.’ "
Vous pensiez qu’un jour, il pourrait être l’un des meilleurs joueurs au Mondial ?
"Oui. Déjà quand je le voyais jouer au football dans le jardin quand il avait dix ans."
Déjà à 10 ans ?
"Oui ! Et surtout quand il a commencé à jouer en club, où il était le meilleur dans chaque match, contre des gars qui avaient deux ans de plus."
L’aventure belge peut se terminer où ?
"Demandez à mes amis ce que j’avais dit avant le Brésil. J’avais parié avec eux qu’on gagnerait. Eh bien, ce n’est pas fini. Cette victoire a provoqué un déclic. On va avoir des ailes. On peut battre n’importe qui. Cela n’engage que moi, mais j’ai confiance en nos chances de gagner la Coupe du Monde. C’est la chance de notre vie."
Vous êtes optimiste, Roger.
"Cela fait 30 ans que je vis en Belgique. Vous dites toujours : ‘On peut gagner, mais…’ Le Brésil aurait dit, en demi-finale : ‘On va devenir champions du monde !’Croyons en nous !"